Les origines du nom pourraient être
syriaques ou araméennes et pourraient évoquer
: le ‘laurier’ vu le grand nombre de lauriers poussant
en ce lieu ; ou bien exprimant la force, la résistance,
le défi, la dureté ou encore mentionnées
dans la Bible ‘Eddo’ nom propre (Esdras chapitre
8, verset 17) qui se rapporte à la puissance,
ou au brouillard ?
Le village de Eddé est à
41km de Beyrouth, à 5km au nord de Byblos
; il s’étale sur une longue colline entre
deux vallées descendant vers la mer. Une
route asphaltée serpente en lacets cette
colline dont l’altitude est de 0 à 300 mètres.
Mais au Liban, le nom Eddé
est devenu comme une ‘Icône’, un ‘mythe’ comme
les mots : les Cèdres, le Sannine, Beit el
Dine, Harissa, Héliopolis, Tyr, Byblos etc…
car qui au Liban n’a pas entendu mentionné
ou parlé de Eddé ? Compris ou incompris,
c’est une autre question.
Pour les uns, c’est le nom propre
de surhommes, puissants ; d’autres ignorent qu’un
autre village existe portant le même nom juste
près de Batroun.
Pour quelques uns, c’était
le nom de politiciens c'est-à-dire de ‘bavards’
qui sont nombreux ; pour d’autres, c’était
le nom de famille de véritables ‘hommes d’Etat’
c'est-à-dire de ceux qui savent prévoir
l’incident, l’événement avant son
déroulement et en présentent des solutions
concrètes…
Je suis admirateur de deux de ses
fils qui furent les deux seuls et uniques hommes
d’Etat que le Liban ait connus.
Après la première
guerre mondiale, pour plus d’éclaircissement,
l’Europe et l’Occident n’ont connu que quelques
hommes d’Etat durant ce dernier 20ème siècle
dont Churchill, De Gaule, Mac Arthur…
C’est que les hommes d’Etat naissent
tous les mille ans et les politiciens voient la
lumière par milliers tous les jours comme
des lapins…
Je ne peux parler de Eddé,
sans mentionner ses fils. Pour moi, ‘Eddé’,
ses hommes, représentent mon idéal
de souveraineté, de liberté, de vraies
démocraties…
Eddé, le village si pittoresque,
je l’ai découvert à Paris en 1961;
plus précisément au Louvre, dans les
salles des antiquités Orientales.
Poursuivant des études à
l’Université de Madrid, en été
je m'en allais à Paris en vu de préparer
une autre thèse; là, j’ai vécu
longtemps ; je ne dormais pas ; mes activités
se poursuivaient jours et nuits. Dans une ville
comme Paris, il est impossible de dormir: il faut
profiter de chaque fraction de seconde; bref. Là
je me suis arrêté devant un linteau
de porte où est inscrit le nom de l'église
de Saint Georges de Eddé au-dessus duquel
on voit un globe ailé et deux uraéus
(vieux symboles égyptiens). J’ai compris
que ce linteau venait de l’illustre Ernest Renan
qui avait entrepris des fouilles en Phénicie
et prospecté tous les terrains de la côte
et partout au Liban…
Ce fut là ma première
rencontre avec ce village. La seconde fut en 1964
en rentrant d’Espagne et 'on live’.
Je connus l’évêque
actuel et d’autres prêtres et amis. J’allai
voir cette église ou chapelle Saint Georges
que Renan avait repérée et dépouillée
de son portique. Je la reconnus bâtie sur
des ruines anciennes: par là, auront passé
les Phéniciens, les Romains, les Byzantins,
les croisés etc ; nous sommes là à
quelques minutes de Byblos. Eddé est un ensemble
de collines, de vallons et vallées très
agréables; les églises historiques
sont nombreuses : Mar Gergès, l’église
de la paroisse, Mar Elicha, Elisée, Mar Youhanna,
Mar Tadros, Mar Michael, Notre Dame de Douka (La
Duchesse), Mar Elias etc… et les églises
construites récemment; En fait, à
Eddé, il y a autant d’églises que
de maisons, car chaque maison offre un autel au
Seigneur et à la Sainte Vierge: la prière
fait partie de nos traditions.
Eddé est une zone agricole
: les terrasses se succèdent des fonds de
la vallée pour devenir de vastes champs au
sommet de la colline.
Un vieux paysan m’a rappelé
que tous les lotissements étaient plantés
de céréales, de vignes, d’oliviers,
de caroubiers, de figuiers etc…Jusqu’à présent,
existe un ancien pressoir ‘Maassara’ transformé
en salon annexe à l’église pour les
grandes circonstances…
Un vieux me racontait qu’il y a
plus de cinquante ans leur père labourait
et semait les céréales et que eux,
enfants encore, l’aidaient à labourer, désherber,
éliminer les grandes pierres etc… et qu’une
fois le labour achevé, on sillonnait des
coins riches en terre entre des rochers où
les bœufs ne peuvent atteindre; on piquait avec
un bâton pointu la terre ; il se faisait un
petit trou où l’on jetait une ou deux graines
de blé, cela pour augmenter la récolte;
tout était artisanal et empirique. On creusait
des puits pour collecter les eaux de pluie pour
la consommation et l’arrosage.Depuis, la vague d’urbanisation
a vu le jour, à partir de 1960 ; on a tracé
des plans pour l’autoroute côtière
etc… oui, il s’y construit des maisons modernes,
fonctionnelles, des avenues, etc… aux jardins très
beaux, des arbres fruitiers et forestiers etc… mais
une destruction plus ou moins sauvage a débuté:
au nom de l’urbanisme on a détruit tout un
patrimoine millénaire depuis la côte
jusqu’aux sommets des montagnes…A Eddé, on
a dynamité tout un flanc de colline devenu
carrière, blessure déformant la nature
du site etc… L’écologie, l’environnement,
les coutumes, le patrimoine etc… ont été
dilapidés faisant place par endroits à
la pollution, aux laideurs, à une désorganisation…
Avec les derniers événements
(1975-1990), l’illégalité, le non-respect
de la loi et des normes, le chacun pour soi et autres
malheurs ont eu des conséquences irréparables…
‘bien que cependant des gens aisés s’y sont
aménagé des résidences luxueuses
entourées d’avenues, de jardins cultivés
et fleuris’.
Un village n’est pas seulement une
infrastructure: Eddé et les villages du coin
ont été reliés à Byblos:
routes, électricité, téléphone,
écoles, activités sportives et culturelles
etc… ont été harmonisées avec
le milieu : Byblos et les villages d’alentours sont
si près.Les gens sont paisibles, aimables,
accueillants ; tous s’intéressent à
l’historique de leur présence: les aïeux,
les grands-pères, les pères, ….
Certains noms Ibrahim, Youssef, Emile, Paul, Roger,
Pierre, Georges etc…
Comme les Français sont obligatoirement
de la France, les Germains de la Germanie… les enfants
de Eddé exigent d’être des Eddéens
avant toute appellation.
Les quelques familles qui forment
ce village (Khoury, Doumit, Rizk, Merhi, Fayad…)
issues du même aïeul ont repris le nom
de Eddé ; ils sont très fiers de le
porter.Les gens ici sont actifs, ils ont beaucoup
d’ouverture à la réalité contemporaine,
leur évolution suit le courant du jour… épanouissement
de la jeunesse, un certain air de chauvinisme se
fait sentir malgré la gentillesse de la population.Le
Liban, terre d’accueil, de cordialité, de
bonté, d’amour, d’hospitalité… (peut-être
cela nous causa beaucoup de malheurs).
Le Liban est ce message à
l’humanité entière ; Le Liban ne pourra
jamais changer de figure et de mission.
Je ne peux que m’arrêter devant
une ‘branche’ de l’arbre généalogique
des Eddé: Badawi, Youssef, Ibrahim, Emile,
Raymond, Pierre,…. Raymond n’avait pas de descendants,
mais toute la nation libre le considérait
comme son père et lui était redevable.
De cette branche deux hommes d’Etat de premier plan
ont vu le jour ; Emile et Raymond et un grand financier
hors norme Pierre.
Le premier, Emile voulu garantir
la souveraineté de son pays, une indépendance
éternelle et solide…
Le second fut le champion d’une
démocratie juste, de la liberté citoyenne
et sociale, du respect des valeurs… d’un épanouissement
sur tous les plans… que la nation soit gérée
proprement, intelligemment, avec audace,….
Ce qui hélas ne se réalisa
pas : après l’évacuation des forces
françaises et la proclamation de l’indépendance
la perversion des offices sur tous les plans domina
la scène etc… pour en arriver là où
nous sommes actuellement. Qui sont les responsables
?
A chacun de les deviner lui-même.
Le Amid, qui ne s’est jamais trompé,
me disait : ‘C’est la Sainte Vierge et nos Saints
qui protégent ce Liban : l’Etat est totalement
absent, inexistant’ ! Ce petit village d’Eddé
aura donné des sommités de très
haute valeur.Eddé est au Liban comme ces
quelques îles rocheuses de la mer Egée,
la Grèce, qui donnèrent les plus grands
penseurs de l’antiquité et où la pensée
s’est brillamment épanouie face à
une Asie mineure, Anatolienne, immense continent
où planait le désordre, l’inertie
intellectuelle.
Une autre caractéristique
est leur appartenance à la grande nation
Maronite. (une nation ce n’est pas le nombre en
millions ou milliards ; c’est ce message qu’elle
porte en elle).
Plusieurs autres villages perdus
dans la brume ont fait parler toute l’humanité,
tels Bekaa Kafra avec son Saint ermite Charbel ;
Hardine avec son Saint Hardini, Bécharreh
aux pieds des Cèdres, célèbre
avec Gebran ; Tyr, Sidon, Byblos avec Cadmus Europa,
l’Alphabet etc… Héliopolis Baalbeck avec
ses temples grandioses etc…
Quant aux habitants actuels de Eddé,
je les connais presque tous ; ce sont de braves
gens, hospitaliers, courageux, honnêtes, des
citoyens exemplaires.
Eddé s’honore aussi d’avoir
donné plusieurs prêtres, moines, religieux
et religieuses en grand nombre.
Presque toutes les familles y comptent
des universitaires. Vu sa proximité avec
Byblos ; le tourisme proprement dit n’y existe pas;
on peut y créer.
Eddé se prête bien
à des centres d’attractions dans beaucoup
de secteurs.
Les jeunes et leur club, organisent
un festival, un diner, des compétitions,
des conférences, des sorties etc… Le plus
grand complexe touristique à Byblos porte
le nom de Eddésands au bord de la mer.Eddé
comporte une zone industrielle, une école,
un foyer; la prospérité antique, dont
témoignent les nombreux vestiges historiques,
pourrait être retrouvée.
La
majorité des gens qui y sont nés,
y résident été et hiver.
Joseph
Matar
Eglises
Saint Jean et Saint Tadros à Eddé
- Jbeil
Novembre 1961, me dirigeant de Frankfort à
Madrid, je passe quelques jours à Paris pour
un séjour culturel : visites de musées,
monuments et librairies...
Au Louvre, dans le Département des Antiquités
Orientales, je me suis arrêté devant
divers artefacts de "notre patrimoine"
libanais dont des antiquités provenant d'une
église de Eddé où Renan avait
fait des recherches durant sa mission en Phénicie.
Quelques années passèrent. De retour
au Liban, je me suis retrouvé à Eddé
dans la région de Byblos - Jbeil.
Eddé, un petit village allant de la côte
et montant jusqu’à trois cents mètres
d'altitude, formé de plusieurs collines,
pentes et vallées, une région agricole
où poussent la vigne, l'olivier et le caroubier.
A 250 mètres d'altitude, en bifurquant à
gauche on tombe sur une colline face à la
mer qui offre un merveilleux spectacle aux heures
crépusculaires.
Là se trouvent des vestiges de temples Romains,
et d'autres vestiges datant des périodes
Byzantines, Croisées.
En ce petit village de 4 km², sur cette pittoresque
colline à 40 kms au nord de Beyrouth, se
trouvent plus de dix anciens temples convertis en
églises et qu'on appelle "Deir"
(couvent).
Les uns plus ou moins conservés, les autres
totalement ou partiellement détruits, et
où les fidèles continuent à
venir prier et faire des vœux.
A gauche et face au Club Sportif de Eddé
se trouvent les deux églises de Saint Jean
et Saint Tadros.
Saint Jean assez détruite, Saint Tadros mieux
conservée, une intersection, un mur, sépare
les deux églises.
L'église de Saint Jean remonte au VIe siècle,
alors que celle de Saint Tadros date du XIIIe.
Les murs sont d'une épaisseur de 80 à
100 cm et partiellement recouverts de chaux.
On note la chute d'un certain nombre de pierres,
la présence d'une niche en haut du mur et
l'abside d'un diamètre de 150 cm.
Au sol se trouvent d'imposantes fondations antiques,
des pierres et un chapiteau antique se trouvent
à l'intérieur de l'église.
Celle-ci a été restaurée par
une équipe de spécialistes, archéologues,
ingénieurs, architectes et techniciens de
l'USEK (Université Saint-Esprit de Kaslik).
Ce sont les vestiges de ce village que j'avais vu
au Louvre. Dans cette région on peut remonter
jusqu'aux Phéniciens, et leur dieu "IL"
le Dieu, Un, tout puissant.
Le site est à visiter, c'est un coin idéal
pour la prière et la méditation.
Joseph Matar
Légendes
et réalités
Je parle d’un lieu, d’un site qui n’est pas défini,
d’un village anonyme Libanais, de ses maisons, ses
souvenirs, ses mœurs, ses us et coutumes, ses vestiges,
à une époque qui n’existe plus… Des
coins que nous avons fréquentés nous
tous et aimés durant notre enfance et que
l’évolution contemporaine a effacé
pour toujours. En ces lieux on vivait et on pratiquait
nos traditions : naissances, baptêmes, fêtes,
danses, décès, folklores, jeux et
relations, visites, amours et amitiés, les
quatre saisons, les récoltes et les moissons
…
« En 1936, deux archéologues français
Mr et Mme Dunand, terminant une fouille exhaustive
à Byblos, firent une importante découverte
: sous les dernières couches où se
superposent les cendres de vingt civilisations,
ils eurent la surprise de trouver les plus vieilles
habitations de pierre de taille connues à
la surface du globe à un temps où
l’Egypte et la Chaldée ne connaissaient que
la construction en briques de terre cuite. Ici,
au Liban, l’homme osa s’attaquer à la dure
matière de la roche » (Charles Corm)
Ce qui était singulier dans ces antiques
maisons de Byblos, c’est que chacune, en plus de
leurs murs en pierre de taille avaient sept piliers,
dont trois sont encastrés dans le mur de
droite et trois dans le mur de gauche et le septième
était érigé au milieu de la
maison pour soutenir le toit et consolider les piliers
des murs par des poutres en bois que le pilier central
porte horizontalement. Du plan de cette maison est
né l’emblème des sept piliers de la
sagesse.
Dans mon œuvre peinte, j’ai fait beaucoup de recherches
et de travaux autour du thème de «
La maison et le village au Liban ».
La maison et ses occupants sont en relation très
intimes : l’hospitalité, le respect des valeurs,
les amitiés, la confiance, la patience, les
aides, la générosité, la moralité
… Tout cela est reflété par la simplicité
de l’environnement de l’habitation – la maison.
La conception d’une maison est simple, mais fonctionnelle
: une cave, la terrasse, « la chambre haute
» … La maison était habitée
le soir seulement; le matin et toute la journée
les habitants étaient aux champs pour le
travail.
La terrasse de la « grande chambre »
était soutenue par une colonne en pierre
ou par un grand tronc d’arbre, la terrasse était
en terre glaise étendue sur des planches
et branches, et bien compressée par un lourd
rouleau, de telle sorte qu’elle devenait imperméable
lors des averses. Quelquefois la maison possédait
deux ou trois chambres, une grande salle (salon)
de réception.
L’intérieur de la « chambre »
possédait, intégré dans l’une
des murs intérieurs. Le fameux « Youk
» (un mot turc). C’est une grande armoire
ou étagère pour ranger les matelas
et couvertures qu’on étendait seulement le
soir par terre pour dormir. Dans l’entrée
ou sur la terrasse, à l’ombre se trouvait
un meuble « porte jarres » où
se trouvaient les jarres, les cruches et des verres
pour l’eau potable. Quant à la salle à
manger c’était une planche en bois, rectangulaire,
haute d’une quinzaine de centimètres qu’on
plaçait au centre de la chambre. On s’y installait
tout autour, assis, à genoux ou accroupis.
Chacun tendant les mains pour se servir et se nourrir.
On n’allumait pas de feu à l’intérieur
de la maison, pour éviter les fumées,
mais dans un coin protégé du vent,
du soleil et de la pluie… Le pain était fabriqué
et cuit dans la cave ou dans un endroit adéquat.
Dans la maison Libanaise, les travaux étaient
repartis suivant les saisons. C’est en Août,
Septembre et Octobre qu’il y avait le plus de travail
à réaliser : les moissons, le nettoyage,
le bois pour se réchauffer et cuisiner …
Et surtout la « mouné » (les
provisions pour l’hiver, pour les gens et pour les
bêtes) : le blé et le bourghoul, les
céréales, les confitures, les jus
de tomates et autres, les fruits déséchés,
le « Kicheck » (du lait caillé
desséché dans du blé concassé
ou bourghol), les produits à base de beurre,
les fromages, la labneh, l’huile, les distillations...
Et que de choses…
Ce qui était important c’était la
tranquillité de l’âme, la compréhension,
la vie heureuse et familiale.
Une première maison, au Nord-Est du village
de Eddé, est toujours habitée, l’intérieur
est formé de plusieurs arcades ce qui la
rend très pittoresque, on voit l’endroit
du « Youk », le salon est séparé
par un « Diwan » qui sert pour s’assoir
ou s’endormir. La maison est simplement meublée,
il y a juste ce qu’il faut, point de bavardages.
L’on remarque des serviettes accrocher au mur et
des tapis au sol. La maison donne une impression
de propreté, de chaleur accueillante, de
repos. Une gaité qui nous enchante.
Une seconde maison au Sud de Eddé n’est plus
qu’une ruine inhabitable : sur la terrasse se trouve
toujours une vigne pleine de grappes succulentes,
l’intérieur est formé aussi d’arcades,
à peine on trouve une fenêtre brisée,
des portes dont le bois est décomposé.
On sent que des êtres comme nous ont vécu
et se sont aimé en ces lieux. Il y a encore
l’ombre d’une présence, un âtre où
il n’y a que des cendres et quelques morceaux de
bois, une cruche brisée, un réservoir
d’eau où des gouttelettes tombent du plafond,
des souvenirs… Oui, la nostalgie est puissante.
Même le jardin est abandonné, les mauvaises
herbes y poussent partout…
Un jour, je me promenais du côté de
Annaya, de là à Ehmej pour me trouver
un peu plus bas à Kfaar
Baal, un village avec une grande
ouverture sur d’horizon. Une vallée s’étend
au-dessous de ce lieu où se trouvent deux
autres maisons.
La première est habitée, meublée,
tapissée, propre, très agréable.
Il s’agit d’une grande salle, une grande pièce
divisée en plusieurs espaces : un coin pour
le soir, un autre coin avec des fauteuils pour la
réception, en face des chaises autour d’une
grande table qui sert de salle à manger,
le tout séparé par une armoire en
bois, derrière laquelle se trouve la cuisine.
A l’intérieur se trouvent trois à
quatre colonnes, de gros troncs d’arbres, peints
à la chaux blanche qui soutiennent la terrasse
formée par des troncs d’arbres aussi, des
branches et de la terre glaise compressée
par un rouleau en pierre. Une maison centenaire
si j’ose dire qui est encore fonctionnelle et nostalgique.
Des maisons pareilles, on en trouve très
peu désormais… La vie circule pourtant, l’ambiance
est émotionnelle, quelle chance ont les habitants
de ce logis !
La seconde est en bon état mais presque abandonnée.
Elle est habitée par un vieux paysan qui
résiste encore à la modernité.
Sa grande pièce est utilisée comme
dépôt, un lieu pour les débarras.
Restaurée, repeinte et nettoyée, elle
sera aussi agréable que la première.
Dans les deux maisons, la place du Youk est présente
et le divan aussi. Nos aïeux n’étaient
pas exigeants. Ces quatre maisons sont des spécimens
très rares et dire qu’avant le béton
armé, le fer et les nouvelles techniques,
on menait une vie agréable et débordante
de bonheur.
Les relations entre la demeure et les gens, les
habitants sont absents – peut-on lui redonner vie
? Oui, sûrement et on peut en faire un joyau…
Je me souviens depuis une cinquantaine d’années,
on m’a offert du thé à la terrasse
de cette maison qui était pleine de vie,
de propreté, d’animation…
Joseph
Matar
- Le Village d'Eddé: >> Voir
la Vue << (2013-05-01)
- Maison
à Kfarmashoun - Edde:
>> Voir
la Vue << (2017-10-01)
- Ancienne
maison à Kfarhata:
>> Voir
la Vue << (2017-11-06)
- Eglises
Saint Jean et Saint Tadros
1: >> Voir
la Vue << (2019-12-06) - Eglises
Saint Jean et Saint Tadros
2: >> Voir
la Vue << (2019-12-06)