La Canonisation d'un moine libanais est incontestablement
un événement historique, nouvelle
expression du mouvement oecuménique dans
l'Eglise. Saint Charbel est l'héritier d'un
patrimoine spirituel oriental, ayant fleuri au Liban
durant des siècles, riches, multicolore et
harmonieux, témoin authentique de la grandeur
de la vertu cachée et du triomphe de l'esprit.
Il représente la somme des diverses traditions
Chrétiennes, Sunnites, Chiites, Druzes et
d'autres confessions, cette mosaïque de confessions
qui constitue la famille libanaise et dont le beau
visage de Saint Charbel.
Avec un de ses fils honoré au plus haut degré
de la sainteté, la gloire du Liban est aujourd'hui
certaine, ce Liban qui a toujours oeuvré
au cours de son histoire millénaire pour
demeurer la forteresse des valeurs spirituelles.
Tout au long de leur
histoire, les maronites se sont passionnés
pour la vie en montagne, bien que dure et austère.
C'est par leurs efforts et à la sueur de
leur front qu'ils ont transformé le sol rocailleux
en terre arable et en vergers. Parmi ces sommets,
Annaya (Byblos - Mont Liban), une montagne située
à 1000 m. d'altitude, à mi-chemin
entre le littoral de Byblos et les hauteurs de Laqlouq.
En 1367, après le meurtre du Patriarche Gabriel
(Jibrayel) II de Hjoula (1357 - 1367), les maronites
furent dispersés, cédant la place
aux Chiites. Mais, afin de récupérer
leurs propriétés, ils s'associèrent
de nouveau à eux sur la base de la "co-plantation".
Parmi ces associés, deux anachorètes
Joseph (Youssef) Abou Ramya et David (Daoud) Issa,
devenu Père Pierre (Boutros), avaient repris
des Chiites la localité de "Rouaysset-Annaya"
(l'actuel ermitage) où se trouvent les vestiges
d'un ancien sanctuaire qu'ils restaurèrent
en 1811 et à proximité duquel ils
firent bâtir une demeure pour eux. En 1814,
lors du mandat du Père général
Ignace (Ghnatios) Blaybel (1811 - 1832), ils léguèrent
les lieux à l'Ordre, afin de participer à
ses bienfaits spirituels, avec l’approbation du
Patriarche Jean (Youhanna) Helou (1809 - 1823),
qui leur demanda que l'église fut dédiée
aux deux apôtres Pierre et Paul (Boutros wa
Boulos) et qu'elle ne s'appelât plus "église
de la transfiguration", comme à l'origine.
Ce bien de mainmorte de suffisait pas à faire
vivre les moines. De même, le site ne convenait
pas à la construction d'un monastère.
C'est pourquoi l'Ordre choisit, en 1820, d'en faire
un ermitage et entreprit l'achat d'autres propriétés
aux habitants du village. D'autre part, il fit construire
un certain nombre de cellules et une petite église
au lieu-dit « al-Hara » où se
trouvait une aire de blé.
En 1826, on entreprit de transférer le monastère
dans le site où il se trouve actuellement.
Les travaux de construction de l'église actuelle
du monastère prirent fin en 1828, et toutes
les caves furent bâties entre 1838 et 1841.
En 1842, le monastère fut victime d'un désastre:
Les habitants du village de Hjoula l'attaquèrent,
le pillèrent et l'incendièrent tuant
l'un de ses moines, le Frère Alexandre (Iskandar)
at-Tartjani. C'est pourquoi, les moines l'abandonnèrent
pendant 15 ans, de façon intermittente, jusqu'en
1860.
Une fois la construction du monastère achevée,
on y rattacha l'ermitage où des moines, dont
la vie se distinguait par la bonté et la
piété, décidèrent de
s'isoler; parmi eux, le Père Elisée
(Lichah) Kassab, frère du Vénérable
Père Nehemtallah Kassab al-Hardini, qui y
passa 44 ans. Puis, le monastère devint un
noviciat où soixante-dix-huit profès
prononcèrent leurs vœux, dont le Frère
Charbel Makhlouf (Saint Charbel) qui prononça
ses voeux le 1er Novembre 1853, avant de se rendre
au monastère Saint-Cyprien et Justine (Qibriyanos
Wa Youstina) - Kfifane, en vue d'y poursuivre ses
études philosophiques et théologiques
pour se préparer au sacerdoce.
Après avoir été ordonné
prêtre, le 23 juillet 1859, en l'église
du Siege patriarcal de Bkerké, le Père
Charbel revint à Annaya où il passa
16 ans. Le 15 février 1857, il se rendit
à l'ermitage de Saint-Pierre et Paul avec
l'autorisation des supérieurs, pour y demeurer
23 ans, avant de rendre l'âme à 70
ans, en 1898, la veille de Noel. Sa dépouille
mortelle fut transférée au cimetière
du monastère.
Par son intercession, Dieu fit beaucoup de miracles
et accorda d'innombrables grâces. Dès
lors, on engagea, en 1926, la procédure de
sa béatification auprès du Saint-Siège,
à Rome. Le 5 Décembres 1965, à
l'issue du Concile du Vatican II, le Pape Paul VI
(1963 - 1978) le déclara bienheureux; le
9 Octobre 1977, il fut canonisé. En 1974,
on inaugura la nouvelle église, bâtie
à cette occasion et dédiée
à Saint Charbel.
L'Ordre n'a pas cessé, jusqu'à ce
jour, de rénover le monastère, d'équiper
ses salles et d'aménager les places qui l'entourent
pour servir les visiteurs et répondre à
leurs besoins spirituels et temporels. Il a crée
un musée particulier où sont conservés
les habits liturgiques du Saint, les objets sacrés
qu'il avait utilisés, outre ce qui a été
laissé par les malades qui ont reçu
la grâce de la guérison. Pour répondre
aux besoins croissants des visiteurs, il fit construire,
prés du monastère, un bâtiment
indépendant, l'Oasis, pour l'accueil des
visiteurs désireux de prier et d'être
prés de la tombe du Saint.
Le 20 Décembre 1997, l'Ordre Libanais Maronite
a inauguré le premier centenaire de la mort
de son fils, Saint Charbel (1898-1998), lors d'une
messe célébrée par le Patriarche
Mar Nasrallah Boutros Sfeir (1986-…), à l'église
Saint-Charbel – Annaya.
De nos jours, grâce au sépulcre de
Saint Charbel, le monastère Saint-Maroun
(Mar Maroun) – Annaya, à l'instar de tous
les grands sanctuaires du monde chrétien
est devenu un important lieu de pèlerinage
national et mondial, visité par des milliers
de fidèles qui viennent pour la prière
et le pardon et pour accomplir leurs divers devoirs
spirituels. Il reçoit, des quatre coins du
monde, des lettres qui sollicitent la bénédiction
ou l'intercession du Saint du Liban.
Ermitage Saints
Pierre et Paul
Liban terre sacrée
et hospitalière, ici la sainteté est
un autre moi. Les saints, baignés par les
lumières mystiques poussent sur tout le territoire
et créent l’ambiance nécessaire pour
l’épanouissement des élus, des saints.
Dans la tradition de la vie monastique, chaque couvent
avait en retrait à une petite distance de
un à trois kilomètres, un annexe formé
par une ou plusieurs cellules et une église…
afin de permettre à l’un des moines de se
retirer et de s’isoler avec Dieu.
Au Liban se trouvent encore ces vestiges où
de saints hommes se sont retirés et où
ils ont passé toute leur vie dans la méditation
et la prière.
A Mar Koshaya, à Houb, à Tamich, à
Annaya etc… existent encore des sacrés et
nostalgiques ermitages, a Annaya où fut construit
un grand couvent des moines libanais ‘Mar Maroun’
et à 100 mètres plus haut à
une quinzaine de minutes de marche. A une altitude
de 1200 mètres, au sommet d’une verdoyante
colline donnant des vues des quatre côtés,
la mer, Torzaya, Ehmej, Elmat…, sur cette colline
se trouvent six petites et étroites cellules
accolées à une église construite
avant le couvent de Mar Maroun. En 1798 le terrain
a été acheté à des chiites
par Youssef Abi Ramia et Daoud Moussa Khalifé
qui édifièrent l’église et
l’ermitage en question afin de se retirer et de
vivre une existence dans la prière et les
sacrifices. L’église fut dédiée
à la ‘Transfiguration’ du Seigneur. En 1812
le Patriarche annulait le nom pour la dédier
à Saints Pierre et Paul plusieurs jeunes
ont rejoint les deux Saints hommes pour partager
leur vie monastique, Daoud Moussa a étudié
la théologie et a été ordonné
prêtre.
Après la construction du couvent Mar Maroun
en 1838-1841 tout le groupe de cet ermitage demanda
à entrer dans l’ordre, l’ermitage fut annexé
à Mar Maroun. Le premier ermite qui occupa
une des cellules de l’ermitage a été
le père Elysé Hardini, frère
du Saint Néamtallah el Hardini.
Le second c’était le moine Youhanna el Akoury,
le troisième, le moine Youwakim el Zouki
puis le père Lebaos el Rawati…Et le cinquième
c’est le grand Saint du Liban Saint Charbel Makhlouf.
Les ermites priaient et travaillaient semant quelques
terrasses difficiles, cultivant et plantant durant
six mois d’Avril jusqu’à septembre et aménageant
le sol le reste du temps. La neige, la pluie, le
froid, les tempêtes étaient les maîtres
du lieu. Dans une des chambres enfumées par
les feux d’hiver… on voit pêle-mêle
les instruments de travail des champs… la chambre
où se retirait l’ermite est étroite
et basse, le lit du moine est une natte de crin
à même le sol et le traversin un billot
de bois… des images frustres et vieillies pendant
au mur…
Un grand chêne est présent sur la place,
des rochers patinés par le temps sont nombreux
et émergent des chênes verts.
Le sixième ermite était le père
Makarios de Mechmech, le septième fut le
père Antonios el Ghalouni, le huitième
le père Antonios de Hsarat, le neuvième
le moine Boutros el Mechméchani.
L’ermite vivait dans la pauvreté totale.
Plusieurs ont réalisé de miracles
de leur vivant et ont vécu de vrais états
d’extase et de communion avec le Christ Sauveur.
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- Saint Charbel - Cathédrale: >> Voir
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