Un nom composé, celui d’un village typiquement
Libanais. Hasra Il, la demeure du Dieu IL, un nom
d’origine phénicienne.
Un village agréable dans le Caza de Jbeil-Byblos
du Mont Liban sur un versant montagneux donnant
à l’Ouest face à la méditerranée
où l’on contemple des couchers de soleil
merveilleux, même sublimes.
Hosrayel est à 7 kms au nord de Byblos et
à 44 kms de Beyrouth la capitale, à
une altitude moyenne de 220 mètres, aux horizons
ouverts de tous les côtés.
La route débute par une montée où
l’on traverse 8 à 10 tournants en S qui ont
leur charme, les maisons débordent de fleurs,
d’arbres, de vignes… La vue est très pittoresque.
Dans ce village où l’olivier, l’amandier
et la vigne couvrent la totalité des terrasses,
en plus des arbres forestiers, chênes, sapins
et cyprès, un patrimoine qu’on a hérité
de nos aïeux, courageux et laborieux, qui ont
affronté toutes les difficultés, la
misère, la famine sous l’occupation Ottomane
et qui érigèrent leurs foyers, les
terrasses, où la bonne terre fertile fut
rassemblée pour pouvoir planter, cultiver,
moissonner et assurer leur existence et leurs besoins
quotidiens.
Des résidences et des maisons appartenant
à des personnes aisées se trouvent
dans cette région, ils y ont effectué
bon nombres de travaux.
La maison ordinaire du paysan consistait en un rez-de-chaussée
pour le bétail et les volailles, et un étage,
qui se composait d’une grande chambre carrée
pour dormir et d’une terrasse ; la cuisine était
en dehors de la maison où l’on utilisait
les branches des arbres comme combustibles.
Le paysan, rentrait le soir dans sa maison pour
dormir, il passait toute sa journée dans
les champs.
Quelques maisons très individuelles attirent
notre attention et méritent d’être
étudiées: leur histoire, les personnes
qui y ont habitées, leur structure, leur
conservation... Une de ces résidences est
la celle de Monsieur Joe Achkar et de Monsieur Michel
Charrière, les propriétaires actuels
et qui sont deux architectes artistes.
Cette maison dont la superficie est de 700 m2 est
construite sur un lotissement d’un hectare (10.000
m2) avec une annexe à la maison et une petite
chapelle dans le jardin.
Elle fut construite au 18ème siècle
par un notable; au 20ème siècle elle
a été la propriété de
la famille « Hélou » un nom de
famille très répandu au Liban…
Si l’on remonte dans le registre des baptêmes
de l’église du village, on peut avoir sûrement
accès aux noms des héritiers qui en
eurent la charge. Une maison datant de plus de deux
siècles… Plusieurs générations
se succédèrent à occuper la
maison, la plupart du temps dans des périodes
difficiles, la maison tombant petit à petit,
en une vraie ruine.
Jadis, les maisons étaient construites en
pierre avec des arcades, pour les plus riches, ou
en pierre, troncs d’arbres et terre glaise pour
les plus démunies.
Le ciment et le fer n’existaient pas pour les armatures
et les fondations. Ce n’est qu’en 1860 que tout
ce nouveau matériel avec les tuiles en brique
rouge commença à envahir le marché.
La Résidence fut restaurée peut-être
une fois avant que les propriétaires actuel
ne l’achètent en 1991 et la restaurent en
1992.
La maison est un ensemble de deux étages,
entourée de grands arbres, son entrée
principale est à l’Est, elle a une autre
entrée à l’Ouest donnant sur la cuisine
et le service.
La Résidence est en forme de U comme dans
les couvents avec un patio intérieur où
la vie commune est plus intime. A la fin du 19ème
siècle, l’occupant a fait couvrir de tuile
rouge le patio intérieur et cela transforma
toute la maison. Ce patio est devenu un grand salon,
toute la conception et le fonctionnement de la maison
s’en trouvèrent changés.
Partant de ces données, Mr Joe Achkar et
Monsieur Michel Charrière chargèrent
une équipe de restaurateurs spécialistes
venus de Paris, de la rénovation de la maison.
Ils redonnèrent vie à cet ensemble
et en firent une résidence moderne adéquate
aux exigences de ce XXI siècle…
Une résidence pareille suppose beaucoup d’entretiens
extérieurs et intérieurs.
Une muraille de trois mètres entoure la résidence
avec des oliviers centenaires d’une grande beauté,
des eucalyptus géants qui sont comme des
sentinelles qui gardent ce trésor rare et
font que chaque détail, chaque pierre, bassin
d’eau raconte son histoire.
Qu’on entre par la cuisine ou par la porte principale,
la magie du lieu est la même, le bois, la
pierre, le verre, le fer, les formes, les perspectives,
les couleurs poussent l’émotion à
l’extrême.
Une fois à l’intérieur on ne sait
quoi contempler et admirer, les meubles et leur
style, les bureaux, les tapis, les plats de céramique,
les antiquités de toute sortes, les plafonds
décorés, les portes et fenêtres,
les chambres autour du grand hall… Les sièges,
les lustres, les fauteuils, le bain turc… Une collection
qui résume tout l’Orient. Sommes-nous dans
un chapitre des mille et une nuits ou un musée
de notre patrimoine lumineux et mystérieux.
Une visite à ce musée unique est inoubliable
; elle reflète l’âme de ses occupants.
Joseph Matar
-
Résidence
à Hosrayel:
>> Voir
la Vue << (2019-12-11)