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Tyr
ville magique, exhumée du fond des sables
par Fulvio
Roiter, 1980, Conseil National de Tourisme au Liban
Tyr ville magique, exhumée du fond des sables,
est un site fabuleux qui fait apparaître à
travers la monumentalité des ses ruines,
qu'éclairent étrangement les lumières
successives d'une même journée, les
ambitions architecturales, la vision grandiose que
l'Orient sut inspirer au conquérant romain.
Ville
suprême qui évoque aussi bien la splendeur
phénicienne que romaine et byzantine. Son
histoire est très ancienne. Elle remonterait
au 3e millénaire, vers l'époque de
l'invasion cananéenne. Mais ce qui est sûr,
c'est qu'au XIVe siècle avant J.C. - comme
en témoignent les tablettes d'al-Amarna -
elle était déjà une cité
florissante gouvernée par un roi.
A
l'origine, Tyr était constitué d'une
partie continentale et d'une autre insulaire, non
loin de la côte. Au Xe siècle avant
notre ère, pour agrandir la ville, Hiram,
roi de Tyr, comble les lagunes et gagne sur la mer
de grandes étendues de terre. Il construit
deux petits ports et un temple. A cette époque
Tyr était maîtresse des morts, reine
du commerce, mère des colonies qui s'échelonnaient
jusqu'aux Colonnes d'Hercule et au delà.
Tyr reste, jusqu'au milieu du IXe siècle
avant J.C., une cité extrêmement prospère,
étendant son empire sur toute la Méditerranée
et fondant Carthage. Ses bateaux desservaient aussi
bien les ports de l'atlantique et du Pays de Galles
que ceux de l'Afrique. Les Tyriens auraient inventé
l'art de naviguer la nuit en se dirigeant par les
étoiles, crée la teinture du pourpre
et le verre, et perfectionné la construction
des navires au long cours. Leur influence culturelle
se faisait sentir en Grèce où ils
introduisirent l'alphabet inventé à
Byblos. Comme en témoigne la mythologie grecque
par les légendes d'Europe, princesse tyrienne,
et de Cadmos, roi tyrien, c'est du sud, en ce temps
que venait la lumière...
Cité
guerrière, Tyr résista victorieusement
dix ans aux Assyriens et treize à Nabuchodonosor,
pour ne tomber que devant Alexandre le Grand qui,
tentant vainement pendant sept mois de la prendre
d'assaut, ne put en venir à bout que par
un subterfuge: la construction d'une digue faite
avec les blocs de pierre arrachés à
la ville côtière. De dépit sans
doute, il massacra les défenseurs par milliers.
Héroïque cité qui préféra
dix fois la destruction à l'humiliation et
qui, autant de fois, renaquit de ses ruines.
A
l'époque romaine, Tyr parvint à redevenir
importante et célèbre, de même
qu'à l'époque des Croisades. Avec
le temps, une épaisse couche de sable recouvrit
ses ruines. Aujourd'hui, grâce aux fouilles,
la route romaine qui conduisait à la ville
étale son pavage en gros blocs bien conservés
sur plus d’un kilomètre; un aqueduc la suit;
un arc monumental l'enjambe. Plus de deux cents
sarcophages s'alignent de chaque côté
de cette route, évoquant par leurs sculptures
les légendes homériques. L'un des
plus grands, hippodromes de l'époque romaine
a été récemment mis au jour.
Ce qui essentiellement demeure aujourd'hui de Tyr,
ce sont surtout les témoignages de la puissance
romaine et de la splendeur byzantine. Dans la nécropole
se mêlent, entre les sarcophages, de nombreux
monuments funéraires romains et byzantins
de tous les styles et de toutes les formes. De la
cathédrale élevée au IXe siècle,
il ne reste que d'énormes blocs monolithiques.
Elle fut reconstruite par les Vénitiens au
XIIe siècle et dédiée par eux
à Guillaume de Tyr. C'est une fort belle
église romaine.
Une
verdoyante route côtière relie Beyrouth
à Tyr. Elle fera place un jour à une
autostrade qui ajoutera à la rapidité
ce qu'elle enlèvera au charme. Aujourd’hui
encore comme dans son long passé, Tyr est
une ville martyre, résistant à de
constantes agressions, subissant les conséquences
d'un conflit moyen-oriental qui ne cesse de la menacer
et de compromettre ce charme qui lui est propre,
le cachet original de ses maisons basses avec leur
dédale de ruelles, l'activité quotidienne
de ses artisans et de ses pécheurs. Les vergers
aux alentours de la ville répandent un délicieux
parfum de fleurs d'oranger. Non loin du champ de
fouilles se déploie sur une dizaine de kilomètres
une magnifique plage de sable fin, en attendant
la réalisation d'un grandiose projet de station
balnéaire, conçu avant la guerre de
1967 et ajourné depuis.
Qu'il
s'agisse de la ville antique ou moderne, le seul
nom de Tyr évoquera toujours la cité
qui, voilà quatre millénaires, fut
pendant près de trois siècles, grâce
à ses illustres marins qui partirent a la
conquête des mers, la ville suprême.
- Fouilles à Tyr: >> Voir
la Vue << (2002-05-01)
- L'arc de triomphe: >> Voir
la Vue << (2002-05-01)
- Hippodrome de Tyr: >> Voir
la Vue << (2002-05-01)
- Al Bass site archéologique: >> Voir
la Vue << (2017-05-01)