Ce nom cananéen : qanah, veut dire « roseau » (terme qui évoque soit l’arbuste qui croit près de la source et présentant des cannelures comme dans les cannes à sucre…, soit une mesure de longueur obtenue de ces cannes à cannelures et pouvant mesurer 1m ou 1m et demi.
Ce nom est devenu célèbre a cause du premier miracle de Jésus raconté dans les évangiles : Jean 2/1-11 (il y changea l’eau en vin).
Mais il y a plusieurs villages ou sites qui portent ce nom, tel « Nabe el qanah (la source du roseau) au dessus de Mayrouba au Kesrouane. Et en Palestine : Qanah, un torrent entre Ephraïm et Manassé, cité en le livre de Josué 16/18 et 17/9 ; un Qanah Il Jalili, à 14 Km au Nord-Est de Nazareth, dit aujourd’hui « Hirbèt Qanah », dont la tradition affirme que c’est le village du miracle « puisque Nathanaêl en était originaire : Jean 21/2 après jean 1/45-50 » ; il y a un autre Kafr Qanah sur la route de Nazareth a Tibériade, qui prétend lui aussi à l’honneur du dit miracle.
Et il y a enfin, notre Qanah du Liban, qui y prétend aussi et en offre des "preuves" (sculptures de roches, sanctuaire où se maintient cette tradition, écrits anciens et médiévaux qui l'habilitent). On l'appelle de ce fait: Qanah Il Jalili, et notre grand poète Said AKL de Zahlé l'a chanté magnifiquement: "Le Christianisme est "né" chez nous au Liban" (selon Jean 2/11, ses premiers disciples!).
Ce gros village est en territoire phénicien sur le versant méditeranéen, bien qu'il ait été mentionné comme faisant partie de la tribu israélienne de ASHER (8ème fils de Jacob, de la servante Zilpa donnée à Léa par Laban: Genèse 46/17-18) qui s'adjugea tout ce versant jusqu'a Sidon-la Grande: Josué 19/28. Les listes égyptiennes des routes de commerce et de randonnées militaires, le mentionnent dès le 17ème s. av. J.C. Sa richesse est à base agricole (arbres fruitiers).
2000 habitants, en majorité chiites, une mosquée et une église roum-catholique, sous le protectorat de la F.I.N.U.L (Fidji)... a été victime d'un massacre de la part des Israéliens lors d'une manifestation populaire: il s'agissait d'un acte de l'opération israélienne dite "Raisins de la colère" contre le Hezbollah libanais entre le 15 et le 27 avril 1996; ce bombardement du 18 avril sur quelque 350 civils libanais, fit 112 tués et 130 blessés principalement des enfants, des femmes et des vieillards. Des funérailles nationales furent organisées et un cimetière particulier fortement aménagé en marque le souvenir.
Le Père Boutros DIB dans son Histoire des Maronites, 1985, prétend établir scientifiquement que ce "Qanah" dans "le territoire de Sidon la Grande" est bien celui du miracle de Jésus: p. 217 - 223. Il cite l'historien ecclésiastique Eusèbe de Cesarée (mort en 339 ap. J.C.) qui, lui, n'en donne qu'une simple affirmation: "Cana, voisine de Sidon la Grande". Le P. Boutros DIB affirme que Hirbèt Qanah n'existait pas au temps de Jésus". Qu'il y ait eu des Juifs en cette bourgade éloignée "sur les pentes phéniciennes proches de Tyr" parait vraisemblable: ils avaient été disséminés dans toutes les villes des empires orientaux: on les appelait "les Juifs de la diaspora". Saint Jérôme ne fais aucune objection à cette localisation "à Qanah de Sidon la Grande du livre de Josué", petit village de la Galilée des Nations". Peut être alors que Nathanaêl qui était de Qanah Il Jalil avait invité Jesus et ses amis à un repas de famille comme le fera Saint Mathieu et c'est alors que Jesus fait le miracle, même si cela parait loin de Nazareth - Mais on marchait beaucoup en ce temps là. Un passage de l'histoire de Flavius Josèphe (l'an 67 ap. J.C.) le montre « descendant de Qanah en Galilée vers Tibériade avec deux cents hommes; il lui fallut toute une nuit », qui suppose une distance de 70 ou 80 km, distance justement de Qanah Il Jalil à Tibériade… . Quand Jésus se retire loin des Juifs qui le poursuivent : Matthieu 15/21 « il se retira dans le pays de Tyr et de Sidon » et Marc 7/24, 31, « Qanah » n’est pas mentionné comme on pourrait s’y attendre, alors qu’en Jean 4/46 Jésus revient de Judée en Galilée : 4/47 et non en Phénicie ! 4/54. Cette disposition providentielle marque que Jésus n’attache pas d’importance à des lieux définis : Jean 4/21, "Ce n'est ni à Jérusalem ni à Garizins que Dieu sera loué; mais en esprit et en vérité".
- La Grotte, sud du Liban: >> Voir la Vue << (2002-10-01)