Tripoli: Deuxième ville du Liban,
la capitale du Liban Nordpar
Fulvio Roiter, 1980, Conseil N. de Tourisme au Liban
Tripoli deuxième ville du Liban, la capitale
du Liban Nord ainsi qu’on la désigne communément,
se présente, au premier abord, comme une
ville moderne. A la différence de Beyrouth
dont le récent développement a été
trop rapide, les immeubles sont ici parfaitement
alignés, les rues et les grandes artères
bien tracées, l’implantation des commerces
et bureaux rationnellement conçue. Mais la
ne réside pas sa réelle originalité,
bien évidemment, car elle est riche d’un
long passé.
De la ville antique qui se trouvait à l’emplacement
du vieux port, au nord-ouest de la ville, il ne
reste malheureusement rien. Elle était jadis
le siège d’une confédération
phénicienne groupant Tyr, Sidon et Arados,
d’où le nom de Tripolis – la ville triple
– que lui donnèrent les Grecs et que les
Arabes transformèrent en Trablous. Mais ce
qui subsiste de l’époque des Croisades et
surtout de celle des Mamelouks, dont beaucoup de
monuments sont restés presque intacts, offre
un vif intérêt.
Occupée par les Arabes au début du
VIIe siècle, Tripoli développa son
commerce à toute la Méditerranée.
En 1109, les Croisés conduits par Raymond
de St. Gilles s’en emparèrent et s’y maintinrent
180 ans. C’est en 1289 que le sultan mamelouk Qalaoun
l’occupa à son tour et fit construire au
pied du Château de St. Gilles la vieille cité.
Là, dans le décale de rues étroites
et grouillantes, souks, khans, mosquées,
madrassas (écoles coraniques), boutiques
se mêlent aujourd’hui en un vivant désordre.
Artisans, tailleurs, échoppes accentuent
encore le cachet oriental. On aime à y flâner
en imaginant un passé où le temps
se vivait dans toute sa plénitude. Flâner,
mais regarder, admirer en même temps, car
on est en présence de types extrêmement
intéressants de l’architecture islamique.
Et tout d’abord les souks de Tripoli. Certains ont
six siècles d’âge, tel le Souk des
Tailleurs (khan al-Khayatin) où les artisans
assis dans de petites niches ne détournent
presque jamais le regard, tout appliqués
qu’ils sont à leur ouvrage. Par endroits,
la toiture portée par de hautes arcades a
disparu, découvrant un coin de ciel. Ou encore
le khan as-Saboun (Souk des Savons), avec sa cour
jardin, ses odeurs légères, et le
Souk des Bijoutiers dont les devantures alternent
avec celles des marchands d’épices ou de
légumes.
Les édifices religieux et civils du temps
des Mamelouks constituent un bel ensemble. Les plus
anciens de ces monuments ont incorporé les
épaves des églises des XIIe et XIIIe
siècles. Mosquées et madrassas offrent
toutes les caractéristiques de cette époque.
Ce sont les madrassas qui, à cet égard,
retiennent le plus l’attention parce qu’elles présentent
une réelle originalité, tant dans
la construction que le décor. Ici, un plafond
à alvéoles; là, la ligne capricieuse
des corniches, portails et fenêtres de moulures
diverses; ailleurs, le jeu compliqué des
stalactites et du linteau du portail de la madrassa
al-Burtasiya, une des plus fines avec son élégante
façade et les assises alternées de
pierres noires et blanches.
Une des plus belles mosquées est celle de
Taynal que surmonte un splendide minaret. Son architecture
sobre, la variété de ses coupoles
en font un des monuments les plus intéressants
de la ville.
Des travaux effectués il y a quelques années,
près du Souk des Tailleurs, ont amené
la découverte de vestiges de l’époque
byzantine dont une colonne à chapiteau, toujours
en place. Les établissements de bains, hammams,
se distinguent eux aussi par leurs coupoles, montées
avec un grand luxe d’imagination. Leur éclairage
donne à ces lieux un aspect bien pittoresque.
Remarquable exemple de l’architecture militaire
islamique: la Tour des Lions, bâtie au XVe
siècle, véritable bastion sur la côte.
Les traces de la période médiévale
sont nombreuses dans cette ville où elles
évoquent un climat auquel sont sensibles
bien des visiteurs. Le Château de St. Gilles
est une des plus imposantes forteresses que les
Croisés aient édifiées en Orient.
En fait, il reste peu de chose de la construction
originale. La façade donnant sur le fleuve
Abou Ali est bien l’œuvre des Francs, et les autres
fortifications datent des reconstructions effectuées
par Les Arabes après la prise de Tripoli
et l’incendie du château. Il est tout de même
curieux de penser qu’au cours des 180 ans d’occupation
franque et dans un faubourg qui était tout
proche, on parlait la langue d’oc du fait de la
présence de comtes poitevins et des dignitaires
de la cour provençale. A cette époque,
Tripoli s’adonnait surtout à une importante
industrie de tissage avec près de 4.000 métiers.
Les Mamelouks poursuivirent ces activités.
Dans la ligne de son passé, Tripoli est appelée
aujourd’hui à un essor continu. Les entreprises
industrielles de la ville et de sa région
sont diverses : laminage du fer, industries du bois,
du textile, du plastique, salines, huileries, savonneries
et autres industries de transformation. Sans compter
l’important terminal pétrolier de l’I.P.C.,
doublé d’une raffinerie. Le commerce est
également en plein développement,
cependant que son port connaît une activité
accrue. Important centre agricole enfin, quoique
le champ de ses cultures et plantations, naguère
concentrées dans la ville même et ses
environs immédiats, se soit étendu
aux régions toutes proches du Aakkar et de
Dennieh, à la suite d’un extraordinaire boom
immobilier, dû à la prospérité
et à l’accroissement considérable
de sa population. Tripoli a été choisie
pour être le siège d’une Foire Internationale
annuelle dont les plans ont été conçus
par le célèbre architecte Oscar Niemeyer.
Elle demeure, en outre, un important centre culturel
perpétuant la renommée de sa célèbre
bibliothèque.
Tripoli ne laisse cependant pas d’intriguer. Jusqu’où
ira son développement galopant? Il est heureux
qu’elle comportera toujours de précieuses
enclaves où s’exhalent les parfums d’un passé
pas si éloigné et qui donnent une
visuelle mesure du temps historique.
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