C’était un vendredi du mois de mars, le 19,
la fête de mon Saint Patron, le ciel était
beau après l’orage de la veille.
Nous nous sommes dirigés vers le casa de
Dennieh au Liban nord empruntant l’autoroute jusqu’à
‘Bakhour’, là nous avons pris une départementale
peu large, mais praticable. Le site est apparu d’une
beauté unique, les terrasses plantées
de pêchers, abricotiers, pommiers, poiriers
etc… en pleine floraison. Par contre désagréables
les maisons et constructions de mauvais goût,
de 14 étages par endroits endossés
sur des falaises féeriques…
Nous avons laissé le gros village de Sir
et nous sommes montés vers Sfiré.
Cet ancien hameau, devenu une grande agglomération
commence à 900m d’altitude pour atteindre
les 1200m où la neige est accumulée
depuis la veille, les sommets neigeux et blancs
s’élèvent à plus de 1800m et
rappellent certains paysages des Alpes.
Ce petit tronçon formé de plus de
20 tournants en S et U rend la conduite acrobatique,
pour pénétrer enfin dans des sentiers
étroits où une seule voiture peut
passer. Là on arrive devant une construction,
un temple Greco-Romain de toute beauté, assez
détruit, construit du temps de l’empereur
Sévere début du 3ème millénaire,
de là l’origine du nom déformé
phonétiquement, de Séverius, Saferius,
à Sfireh l’actuel nom.
L’empereur était resté 4 ans dans
cette région et en son nom avait peut-être
été érigé ce temple
au sommet d’une colline plantée de bouquets
de chênes. Le temple subsiste presque entier
à l’exception du fronton et de la corniche.
Le temple est rectangulaire de 30 mètres
sur 15m, d’énormes pierres taillées
d’une grande dimension, composent les murailles,
la façade est percée par trois portes,
celle du milieu, la plus grande est encadrée
par une moulure, les deux autres sont étroites
et plus petites et sans ornements. Celle de gauche,
donne accès à un escalier intérieur
taillé dans l’épaisseur de la muraille
et qui conduirait à la terrasse du temple,
tel un labyrinthe qui est une vraie prouesse de
construction.
Sur la côte droite une petite porte donne
accès à une crypte qui a pour longueur
la largeur du temple. A droite deux salles de la
même dimension que le temple sont totalement
en ruine, on voit encore debout deux colonnes, des
chapiteaux trainent par terre, des chaises sculptées
en pierre sont dans ce tas de ruines…
Au centre de la muraille latérale on déchiffre
facilement des inscriptions en Grec, ce qui fait
penser que le temple actuel a été
bâtit sur les vestiges d’un autre temple plus
ancien, pour atteindre le temple, on emprunte un
long escalier en pierre large de 4 à 5 mètres
et assez long.
Dans le voisinage, on remarque les ruines de deux
autres petits monuments antiques ; une haute colline
domine le temple de Sfire, on y voit les restes
d’antiques constructions, d’autels, d’inscriptions…
Sfiré est à 115km de Beyrouth, l’air
est pur et froid, un froid de neige, polaire… on
voit aussi une ancienne église, des caveaux
antiques, une mosquée et d’anciennes maisons…
des sources d’eau innombrables, des gouffres, des
rochers merveilleux, des falaises géantes,
des vallées profondes, des forêts de
pins et de chênes qui ne sont reliées
à aucun axe routier, par bonheur, sinon les
mauvaises mains, les chasseurs, les groupes de vacanciers
les auraient saccagées.
Sfiré est un lieu qu’il faut voir et visiter…
Il s’y est construit récemment une grande
école secondaire, une municipalité,
un petit hôtel, des cliniques, etc...
Au retour vers 12h, 13h la route était vide
… Tous les 200 mètres il y avait un rassemblement
de voitures … Les fidèles, croyants se dirigeaient
pour la prière de midi… les mosquées
sont là par dizaines… c’était un vendredi.
Joseph
Matar
El
Sfiré par Joseph Matar
Une journée
hors du temps, illusion ou réelle évasion
Une journée écoulée différente
toute rêverie et émotion
Tôt, nous nous sommes dirigés de notre
paradis vers son Nord-est
Un autre coin plus enchanteur encore et plus céleste
Là, paysage en retrait où les dieux
se reposent dans leur ivresse
Laissant les humains sombrer en une virtuelle allégresse
Ce haut-lieu doté de mystère, de charme
de beauté
Une note musicale en notre Liban inondé de
clarté
La floraison est générale, variée,
chatoyante,
La sève pousse les bourgeons et les feuilles
verdoyantes
Une pastorale symphonie en cette merveilleuse création
Toute la flore et la faune sont présentes
et en action
Les fleurs, vers le ciel tendent leurs aériennes
pétales
Embrassant les rayons solaires dans un ciel hivernal
Le chuchotement des eaux, sources, ruisseaux, fontaines,
Les réverbérations des lumières
venant des collines lointaines
Les hauts monts suspendus et couronnées par
les neiges
Les fumées blanches émanant des âtres,
les manèges
L’air pur et froid soulage et qu’on respire avidement
Une brume de mystère souffle en ce lieu légèrement
Ici, Dieu, nature et hommes sont unis en parfaite
harmonie
Le péché est absent, le mal aussi
et la violence et la tyrannie
L’amour règne en ce pays de merveille de
magie
La poésie est quotidienne, le sublime de
tout lieu surgit
L’émotion l’emporte, nous sommes les hôtes
du Dieu Clément
L’échange se fait, la nature, l’amour, la
beauté, les sentiments
Echelle de Jacob, raccourcie, fuite, mine princière
L’on est attiré, libéré de
la pesanteur absorbé par les lumières
Septime Sévère en ce lieu sacré,
tu l’as marqué par tes empreintes
Des générations futures viendront
se recueillir ici sans crainte.
- Le Village
El Sfiré - Le Temple: >> Voir
la Vue << (2010-03-01)