Parler de Douma sans s'arrêter émerveillé
devant ses pittoresques et belles demeures serait
comme si l'ont parlait du Paradis sans mentionner
Dieu, les anges et les Saints.
On a choisi une demeure, "Harat", bâtie
en 1893 par Dr. Salim Bey Béchir, Docteur
de l'A.U.B. en 1881, il a été élu
Président de la municipalité de Douma,
c'était le premier président - à
noter que la première municipalité
fut créee au temps des "Moutassaref"
à Deir el Kamar à titre d'essai durant
les années 1870 - 1876 et voyant que cela
a réussi la seconde municipalité fut
celle de Byblos-Jbeil en 1878 puis celle de Jounieh,
Beyrouth, et la contagion se propagea dans tout
le Liban.
Le Docteur, guérisseur, Président,
pour ses va et vient et communications utilisait
un cheval comme moyen de transport d'un village
à l'autre d'une maison à une plus
lointaine et était toujours accompagné
par son écuyer-assistant qui s'occupait du
cheval et du matériel médical.
Nous sommes à l'intérieur de cette
très vaste maison de plus de 800 m2 aux murs
de 10 mètres de haut et aux portes de 5 mètres.
Un grand salon et une grande salle à manger
en plus des corridors et des dizaines de chambres.
La maison a été construite et réalisée
par des architectes et de techniciens en tout domaine,
maçons, plâtriers, charpentiers, menuisiers,
tapissiers, peintres etc... Pour plâtrer les
murs un bossu artisan a passé 11 mois dans
la maison, son travail a été tellement
exécuté à merveille qu'il reste
assez bien conservé même après
115 années!
La maison est conservée telle qu'elle était
jadis, un rare et précieux patrimoine, les
rideaux qui datent de plus de 115 ans, des décorations,
et œuvres d'art qui décorent les plafonds
et les murs. La salle de toilette était construite
annexée en dehors de la maison, la conception
du fonctionnement était différente
par contre dans chaque chambre se trouve un lavabo
en marbre, richement exécuté, un bassin
taillé en une belle pierre et une cruche
d'eau.
La majorité des chambres donnent sur le salon
en plus d'une chambre intérieure qui mène
aux autres chambres. Les fenêtres c'étaient
les miradors, elles étaient bien orientées,
tout est beau et d'une grande simplicité,
le parterre est en marbre blanc souvent c'était
du Carrare d'Italie. De petits détails qu'il
faut observer et que je ne peux décrire depuis
les clefs des portes avec la boite à lettres
accrochée à la porte d'entrée
et qui a une ouverture de l'extérieur, les
portes chapeaux, les articles ménagers (assiettes,
plats, verres, tasses, carafes, cuillères,
couteaux, nappes, chaises, lits, fauteuils…
Quand à l'éclairage c'étaient
les lampes à l'huile, à pétrole,
ou des bougies etc...
La maison en tuiles rouges est en premier étage
ou au rez-de-chaussée, si on considère
que sous la maison il y a des caves dont un pressoir
à l'huile, un coin pour les vins, un autre
pour les provisions et dépôt de bois
pour la cheminée. Je m'arrête seulement
sur le grand nombre d'arbres fruitiers plantés
et rénovés, sauf les oliviers qui
datent des années 1893, figuiers, pommiers,
poiriers et surtout les vignes pour le raisin de
table et le raisin de cuvée et de distillation,
en plus du grand nombre d'arbres forestiers.
Une demeure pareille fait partie de notre patrimoine,
de notre histoire, il faut la conserver, la traiter,
la restaurer en permanence. Et que dire de centaines
d'autres maisons à Douma? … des étoiles
dans le firmament.
William MATAR
- La Maison de Salim Bey Béchir:
>> Voir
la Vue << (2013-08-15)