Parler
de l’homme, de sa nature si complexe, attrayante,
énigmatique, géniale, fantaisiste
etc… aux mœurs, coutumes et principes si variés…
aux conceptions, sentimentalité, tendances
personnelles etc…
Cet Homo-sapiens capable de grandes réalisations
: sainteté, sciences, Beaux Arts, ou agression,
crimes, terreur etc… Il oscille entre le bien et
le mal.
Tout homme qui se donne entièrement, avec
amour et volonté à n’importe quelle
discipline: science, arts, sainteté, … pourra
atteindre les plus hauts sommets. On pourra devenir
un saint, un savant, un artiste…
Au Liban,
dans la simplicité de la vie, la foi en Dieu,
on menait une vie des plus sacrées se nourrissant
de lumière, de la Bonne-Nouvelle, de sacrifice,
de pureté.
On a
parlé jadis du miracle Grec dans le domaine
de la philosophie, pensée, vision, civilisation,
etc…
Ne peut-on
pas parler du miracle Libanais dans le monde de
la sainteté ?
Une grande Nation, un petit pays montagneux à
l’Est de la méditerranée couronné
par les neiges éternelles, un pays dont la
totalité de ses fils ont vécu la sainteté…
et qui ont donné en un temps record le plus
grand nombre de saints à toute l’humanité
et à l’existence.
Par centaines,
par milliers, comme un essaim d’abeilles…
Ce brave
libanais, qui malgré la terreur Ottomane
et autres a pu défier le temps… Il s’est
réfugié dans les prières, dans
le bleu des vêtements de la Vierge, dans les
lumières mystiques émanant du Seigneur,
des couvents, des églises et monastères
bâtis par la sueur des moines et la bénédiction
de Dieu.
Ce n’est
pas Cluny avec plus de trois mille moines, ici nos
ordres dans leur âge d’or ne dépassèrent
pas les huit cents moines. Ces moines consacraient
leur temps dans la méditation, la prière
et les travaux quotidiens: agriculteurs, éleveurs,
constructeurs, menuisiers, tailleurs, boulangers…
etc chaque couvent avait son cachet, son charme,
le goût de son pain.
Il y
avait les séminaires et les noviciats où
tout moine devait faire un court séjour de
formation… pour être nommé par son
supérieur dans un couvent déterminé
où il passait sa vie. Les couvents sont à
quelques heures de marche l’un de l’autre. C’est
un paradis terrestre, patrie de Dieu…
Deux
moines, l’un était un érudit, un savant,
un penseur, un administrateur, l’autre un simple
frère paysan, presque illettré…
Les deux travaillaient chacun en son domaine, nuit
et jour, offrant tout leur effort au Seigneur.
Deux
belles et saintes âmes…
L’un,
c’est saint Néamtallah Kassab el Hardini…
(Originaire de Hardine). L’autre, c’est le frère
Stephan Nehmé el Lehfedi, (originaire de
Lehfed).
Le couvent,
c’est ‘Saint Kyprianos’ à Kfifane, à
51 km de Beyrouth, à 450 mètres d’altitude.
Kfifane
veut dire, le petit endroit, localité, où
se trouvent d’anciennes maisons, voûtes et
arcades.
Dans
le village se trouvent plusieurs caveaux et anciennes
écritures remontant à l’empereur Adrien.
Plusieurs puits entourés d’une muraille au
nord de Kfifane existent encore avec les vestiges
d’une citadelle. Ce qui caractérise Kfifane,
c’est surtout le monastère historique des
Saints Kyprianos et Justinien qui remonte aux temps
des croisades au 11ème siècle. Le
couvent fut le siège du Patriarcat Maronite.
A Kfifan se trouvent aussi plusieurs autres églises.
C’est
le lieu, ‘le support’, où vivent des centaines
de saints moines qui seront appelés un jour
à la sainteté. Deux d’entre eux y
ont été élevés aujourd’hui
: le Saint moine Néamtallah el Hardini maître
des novices, professeur de philosophie, de liturgie,
penseur et chercheur, bel homme robuste et infatigable,
qui a choisi le monde de la sainteté comme
atmosphère pour ses activités. Pauvre,
pur, chaste et obéissant, il inculquait sa
foi, la méthode de sa vie à tous ses
élèves dont le Saint Charbel Makhlouf…
et le frère Stéphan.
Né
à Hardini en 1810 localité dans le
Jurd de Batroun, son grand père maternel
était le père Youssef Yacoub de Tannourine,
il avait été élevé dans
une famille unie et chrétienne. Le 20 octobre
1816, il prononça ses vœux et fut ordonné
prêtre le 30 septembre 1823. Jeune, il aida
souvent son père dans les travaux des champs.
Sa messe était empreinte de spiritualité;
malade, il supporta la douleur et mourut la veille
de Noël, le 24/12/1858.
Des miracles
lui furent attribués peu après sa
mort… il fut canonisé à Rome le 10-5-1998.
Un
autre moine et un grand saint a vécu aussi
à Kfifane. C’est le Bienheureux
Stéphan Nehmé né à Lehfed
en 1889, le plus jeune de ses trois frères.
Il entra au monastère de Kfifane en 1905
et mourut le 30 Août 1938 à l’âge
de 43 ans; son corps est demeuré intact jusqu’à
nos jours.
Estephan
répétait au long de la journée
‘Dieu me voit’; il vivait sous la ‘tutelle’ de Dieu;
c’était le frère moine travailleur,
menuisier de formation; il s’occupait des terrains
et de l’agriculture du couvent; ‘il labourait la
vigne de Seigneur’.
Pieux,
priant avec amour, s’unissant au Seigneur dans sa
méditation, studieux (ses frères l’appelaient
le petit ange). On raconte qu’il découvrit
une source souterraine celle du blaireau ‘el ghoreir’
toujours aménagée et en fonction prés
de sa maison natale.
Il entendit l’appel du Seigneur et débuta
sa vie monacale en 1905. A Kfifane il passait tous
les jours devant la dépouille du Père
Hardini, priant et lui demandant de l’aider à
porter sa croix journalière. Il prononça
ses vœux en 1907. Il vivait soumis aux ordres de
ses supérieurs. Il récitait du matin
au soir son rosaire, aidait autrui de tout son cœur.
En 1951 treize ans après sa mort les moines
ouvrirent sa tombe et trouvèrent sa dépouille
intacte…
Kfifane
est devenu un couvent illustre, un centre de pèlerinage
unique, avec ces deux grands saints de notre temps.
Les croyants y affluent de tous les côtés.
Les lumières des saints de notre région
éclairent désormais toute l’humanité.
Joseph
Matar
-
Saint Nemetallah et Bienheureux Frère Estephan:
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- Monastère de Kfifane - Eglise:
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