Un fleuve qui ne ressemble à aucun autre:
Il vient des profondeurs des monts Liban comme tous
ceux de la côte il contourne vers le sud et
atteint la mer entre Batroun et le massif de Hamath.
Il a gardé son premier aspect tracé
par les mains de Dieu. Un cours d’eau féérique,
peu de fleuves ont pu garder son charme, vu le difficile
accès à ses deux bords, dès
qu’engorgé dans une vallée profonde
à l’arrivée vers la mer à l’ouest.
Il donne lieu à une exploitation de propriétés
privées, arrosant des terrains et des jardins
de Batroun ou de Koubba, mais en amont, il garde
une certaine autonomie et offre des cascades et
chutes d’eau entre des bords abrupts et encore sauvages.
Le dernier kilomètre avant son embouchure
où s’élève une ancienne forteresse
construite au 18ème siècle sur une
roche élevée et chargée de
la défense de la seule route alors entre
Beyrouth et Tripoli. ‘El Moussaylaha’ de meslaha
(fortuit) a été envahi par la pollution
et les démolisseurs de la nature à
coups de Bulldozers : ils exploitèrent une
carrière, mordant la montagne et la détruisant
! où sont ces jardins d’orangers, de bananiers,
des corossols,… que j’ai connus et admirés
?
Le site réduit en chantier, en remblai sali
par les débris plastiques et métalliques,
boites, bouteilles etc…
Actuellement on pense à une chirurgie géologique
pour reboiser cette petite zone et lui redonner
son mystère.
Le fleuve est formé par deux sources qui
jaillissent au-dessus de Tannourine (à 1750m)
face à Douma à 2430m d’altitude :
Aïn el Dally à l’est du village, et
la source de ‘el Fattah’ au sud, deux ruisseaux
qui se rencontrent pour former ce fleuve, passant
au dessous de la forêt des cèdres de
Tannourine et serpentant plusieurs villages pour
atteindre la côte au sud de Koubba où
se déversent ce qui reste de ses eaux en
une humble embouchure.
Le fleuve traverse Beit Chlela et le village féérique
de Kfar Hilda connu aussi par ‘Bsétines’
el Ossi’ des jardins de ossi où des cascades
laissant les spectateurs médusés.
Une vue inoubliable et émouvante difficile
à décrire : Eaux, verdure, cascades
très hautes, … on se croirait au Paradis.
Le ministère de l’environnement a classé
‘Nahr el Jaouz’ le 24-2-1998 un patrimoine National
et historique.
L’eau traverse un lit de fleuve de plus de 30km
environ de longueur descendant de hauteurs de 2435m
d’altitude. Aux endroits accessibles du fleuve se
trouvent des moulins à eau, des cafés,
des restaurants etc… où affluent des touristes
nombreux. Du côté de Kaftoun, fonctionne
une centrale électrique alimentée
par des tuyaux à plus de 100 mètres
de hauteurs et dont l’électricité
alimente les usines et cimenteries de Chekka.
Au village de Kaftoun où passe le fleuve
on découvre un très ancien monastère
datant du 6ème siècle à moitié
construit dans les rochers de la falaise et restauré
par le ministère des antiquités offrant
encore d’admirables fresques religieuses où
des religieuses orthodoxes cloîtrées
s’adonnent à des travaux sur tissus et à
la propreté et préservation des lieux,
(une douzaine de religieuses) élevant leurs
prières au Seigneur. En face de Kaftoun,
sur l’autre rive se trouve le village de ‘Bouksmaya’
qui veut dire : le Dieu Bacchus et le vin ‘Le dieu
Bacchus et le bord de l’eau’…
Plusieurs routes nous mènent au fleuve :
route de Batroun Chekka de Tannourine, de Byblos
par Ehmeje, Bcheeleh… du nord par Hadeth etc…
Le fleuve, du côté de Kaftoun reçoit
des dizaines d’autocars de touristes, de vacanciers
venant pique niquer et polluant la région
laissant des déchets, et produits de poubelle
: boîtes, bouteilles, fer, plastiques, cartons
etc… Ce qui a obligé la compagnie gérant
l’eau de la centrale à fermer toutes les
routes d’accès à cette zone du fleuve.
En plus des moulins, agriculture, centrales électriques,
cafés, restaurants, une partie de l’eau est
pompée, filtrée pour alimenter la
ville de Batroun et toute la région.
Au bord du fleuve, des arbres de toutes espèces,
surtout le noyer arbre qui aime croître au
bord de l’eau et qui lui a donné son nom.