Couvent
Aabrine - Congrégation des Sœurs Maronites
de la Sainte Famille
Identité
La Congrégation des Sœurs Maronites de la
Sainte Famille est une Congrégation religieuse
apostolique de droit patriarcal. Elle fut fondée
par le Patriarche Elias Hoyek avec Mère Rosalie
Nasr et Sœur Stéphanie Kardouche le 15 août
1895, «pour la gloire de Dieu et le salut
des âmes», «pour le bien de l'Eglise
et celui du pays».
La Congrégation SFM s'enracine dans l'Eglise
maronite, syro-antiochienne, dont elle cherche à
approfondir sa spiritualité érémitico-missionnaire.
Elle est ouverte également à l'Eglise
universelle en adoptant ses initiatives, en se rendant
sensible à ses besoins et en cherchant à
«bâtir le Corps du Christ» (Eph4,
12) dans un esprit œcuménique.
Finalités
La Congrégation des Sœurs Maronites de la
Sainte Famille a pour ultime finalité la
vie d'union avec Dieu par la prière et par
l'action pour Sa plus grande gloire. Cette finalité
se traduit par divers services qu'elle accomplit
en Eglise, auprès des familles, des sœurs
et des frères en humanité, «sans
distinction de religion ou de race et selon les
besoins du siècle et du pays».
Son charisme se déploie en plusieurs services:
Le service éducatif surtout dans les milieux
pauvres Le service humanitaire et social auprès
des enfants, des vieux et des malades Le service
pastoral, catéchétique et d’évangélisation
La pastorale familiale. La Congrégation SFM
cherche sans cesse à actualiser son charisme
fondateur afin de continuer à contribuer
à la construction d’une société
saine et solide, basée sur des « vertus
qui édifieront les foyers et préserveront
les familles de toute corruption » selon le
désir de son Fondateur.
Historique
La Congrégation des Sœurs Maronites de la
Sainte Famille fut fondée le 15 Août
1895 par le Patriarche Elias Hoyek avec Mère
Rosalie Nasr et Sœur Stéphanie Kardouche
"pour la gloire de Dieu et le salut des âmes",
"pour le bien de l’Eglise et celui du pays".
L'intuition fondatrice
L’idée de fonder une congrégation
religieuse féminine autochtone et apostolique
était omniprésente dans l’esprit du
Patriarche depuis le début de sa vie sacerdotale.
Lors de ses tournées dans les villages et
les villes, comme pasteur, prêtre et évêque,
il avait ressenti et cerné les besoins de
la famille, de la société d’alors.
La nécessité de fonder un Institut
religieux constituait pour lui une solution importante
pour le développement et la réparation
du tissu social rongé par le fléau
de la corruption et de l’ignorance.
Le patriarche avait la profonde conviction que c'était
sur l'éducation de la jeune fille que reposait
l'avenir. Pour lui, la jeune fille, future mère,
est le cœur de la famille, tout comme la famille
est le noyau de la société. Il voulait
alors pourvoir la jeunesse libanaise d'une éducation
basée sur les valeurs humaines, civiques
et évangéliques. C'est pourquoi il
a orienté la mission de la jeune Congrégation
surtout vers l'enfance, la jeunesse et les malades
qui constituaient ses principaux pôles d'attention.
Une rencontre providentielle
Après plusieurs années d'attente et
de recherche, son projet commence à poindre
en 1893 lorsque, chez son ami le Cheikh Assaf El
Bittar, il rencontre providentiellement Mère
Rosalie Nasr, sœur libanaise du Rosaire venue à
Kfifane pour y fonder une mission avec sa compagne
sœur Stéphanie Kardouche. Rosalie, originaire
de Kleiat-Kessrouan, avait été religieuse
24 ans chez les sœurs françaises de Nazareth
et 11 ans chez les sœurs du Rosaire.
Le Patriarche Hoyek expose à Mère
Rosalie Nasr son projet auquel elle consent à
condition que son transfert soit reconnu et validé
par l'Eglise.
Après avoir accompli les démarches
canoniques auprès du patriarche latin de
Jérusalem auquel est affiliée la congrégation
des sœurs du Rosaire, le Patriarche Hoyek convoque
Mère Rosalie et lui dit : «L'heure
de la Providence a sonné. Il est temps de
répondre à sa volonté et d'entamer
l'œuvre qui nous est confiée en faisant sortir
notre projet de la puissance à l'acte. Puisons
notre force auprès du Très-Haut et
appuyons-nous sur Celui qui n'avait pas où
reposer sa tête. Osons l'entreprendre sans
relâche».
Alors Mère Rosalie lui répond:
«A nous d'être disponibles ; à
la Sagesse divine de disposer et à sa Toute-puissance
d'accomplir. Où pourrions-nous nous installer
? Y a-t-il un endroit où loger dans l'immédiat
?»
Premier logis, messe de fondation
N'ayant pas les fonds nécessaires, le Patriarche
Hoyek met à la disposition de la petite communauté
un petit couvent dans la plaine de Jbeil qu'une
bienfaitrice d’Amchit du nom d’Ursula Lahoud a légué
comme wakf à l'Eglise. C'est le premier «logis»
dont Mère Rosalie reçoit les clés
le 12 août 1895. Le 15 août 1895 a lieu
la messe de fondation. Depuis cette date, la fête
de l'Assomption est devenue la fête patronale
de la Congrégation.
«La Sainte Famille est son nom»
Le Fondateur confère le nom de La Sainte
Famille à la jeune Congrégation, ayant
la conviction que la sainteté de ce nom poussera
ses filles les religieuses à se configurer
à l’esprit de la Sainte Famille de Nazareth
et à répandre ainsi ses vertus. D’autre
part, il est sûr que de la Sainte Famille
sera le modèle idéal à suivre
par toutes les familles libanaises afin de construire
une société saine et solide. Car selon
lui, «ses vertus édifieront les foyers,
garderont les familles et préserveront la
société de toute corruption».
Vers une nouvelle destination
A peine fait-elle ses premiers pas que la première
communauté est obligée de déménager
vers l'école abandonnée de Boutros
Chéhadé au sud de Jbeil, située
actuellement non loin de l'église Notre Dame
de Martine. Le bâtiment s'avère vite
inhabitable, ce qui oblige la Fondatrice à
chercher un autre «logis».
Avec l'approbation du Fondateur, Mère Rosalie
achète à Ebrine quatre caves qui nécessitent
une restauration. Elle y déménage
fin septembre 1896, soit un an après la fondation.
En 1898, la Congrégation alors compte huit
novices, quatre postulantes et trois aspirantes,
avec une école à Amchit et une autre
à la future Maison Mère de Ebrine.
La grande épreuve
Quatre ans se sont à peine écoulés
dans le dur labeur de fondation, qu'une grande épreuve
vient frapper la jeune Congrégation, le martyre
de la Fondatrice. Cette épreuve survient
la nuit du 22-23 août 1899 lorsqu'une jeune
fille, renvoyée pour inadaptation à
la vie religieuse, vient la tuer à coups
de couteau. Par une nuit chaude de pleine lune,
connaissant les accès du petit couvent, elle
se dirige vers la chambre de la Mère au rez-de-chaussée,
y entre par une fenêtre ouverte, s'approche
de son lit et la poignarde dans le cœur. Une demi-heure
plus tard, Mère Rosalie rend l'âme.
Nombreux ont pensé que sa mort porterait
un coup fatal à la jeune Congrégation,
mais la Providence la couvait de son regard bienveillant.
Le martyr de la Fondatrice n'a fait que l'affermir
en lui donnant une plus grande fécondité
pour la mission.
La relève
«La Congrégation est un projet divin
et non voulu par une volonté humaine, prenant
appui sur la Providence divine, elle persistera
tant que Dieu le voudra», «elle est
le champ qu'il cultive et l'édifice qu'il
construit. C'est Lui qui l'a fait croître
et l'a préservée…et c'est Lui qui
la préservera et la bénira… C'est
à Lui que revient cette oeuvre…» ,
avec ces paroles le Fondateur relance la jeune Congrégation
après cette douloureuse épreuve.
Le
30 août 1899, une semaine après le
décès de Mère Rosalie, le Fondateur
désigne comme Supérieure sœur Stéphanie
Kardouche, compagne et fille spirituelle de la Fondatrice.
Touchant à peine la trentaine, Stéphanie,
dont la devise est «mon Dieu et ma Congrégation»,
se met au travail avec la certitude que ni le cultivateur
ni l'arroseur ne sauront faire croître le
jeune plant et que c'est Dieu seul qui donnera la
vie.
La construction de la Maison Mère!
Le premier objectif de Mère Stéphanie
est la construction de la Maison Mère. La
décision est vite prise ; c'est sur le sang
de la Fondatrice martyre que sera bâtie la
Maison Mère. Elle dirige elle-même
la main d'œuvre et les travaux. La première
pierre de la chapelle est posée en 1907.
Le Fondateur la consacre en 1913 et les travaux
sont achevés en 1917. Les portes du couvent
se sont ouvertes pour accueillir les jeunes filles
selon le but principal pour lequel la Congrégation
a été fondée. Mère Stéphanie
y ouvre une école et un pensionnat. Forte
du sang de sa Fondatrice martyre, de la foi et de
la volonté de fer de sa co-fondatrice, la
Congrégation naissante prend de l'essor et
se développe avec une rapidité étonnante,
jusqu'à devenir «ce grand arbre où
sont venus se nicher les oiseaux du ciel après
avoir été un grain de sénevé
» , selon le propre témoignage du Fondateur.
Un quart de siècle plus tard, la Congrégation
de la Sainte Famille compte dix sept institutions
et plus de cent religieuses.
Soixante dix ans après, ses institutions
éducatives et hospitalières sont au
nombre de soixante dix au Liban et huit en Syrie.
Dans les années soixante dix - quatre vingt
dix, la guerre civile qui avait affecté le
pays et ses infrastructures, a également
touché la Congrégation, dans ses personnes
et ses institutions.
Après la guerre, la Congrégation a
dû vite se relever en réhabilitant
ses divers secteurs pour faire face aux nouveaux
défis du troisième millénaire
commençant.
En 1995, la Congrégation célèbre
son premier centenaire, se souvenant des paroles
de son Fondateur : « Nous remercions la Providence
divine qui veille sur cette œuvre depuis sa fondation
jusqu'à nos jours l'aidant à se développer,
à se consolider, à réaliser
de bonnes œuvres et à réussir spirituellement
et temporellement ».
Au seuil du troisième millénaire,
la Congrégation entame une deuxième
fondation par la redécouverte de sa spiritualité
propre, par la réécriture de ses nouvelles
Constitutions d'une part et d'autre part, par la
modernisation de ses institutions pour mieux répondre
aux besoins de la mission.
La Congrégation aujourd'hui continue sa croissance
et son aggiornamento en cherchant à manifester
davantage le visage évangélique dans
ses communautés et dans ses institutions
qui sont actuellement au nombre de soixante deux
au Liban, deux en Syrie et quatre en Australie.
Avec son Fondateur, elle rend grâce au Seigneur
pour tout ce qu'il lui était donné
de réaliser pour le Royaume à travers
sa présence dans le monde.
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