Dans le casa de Batroun à 5km en avant du
fleuve ‘El Jaouz’ et 5km au nord de Batroun, un
coin paradisiaque qu’on atteignait par une étroite
route et un petit pont, à travers des jardins
de bananiers, d’orangers… et pour trouver avec surprise
face à nous sur une butte rocheuse, une citadelle,
un fortin audacieux, épousant le sommet d’un
énorme rocher. Le petit fleuve ‘El Jaouz’
roule à ses pieds. Des groupes de curieux,
de touristes, venaient passer là leur temps
et escalader par une rampe étroite jusqu’au
sommet de ce ‘château fort’ miniature et en
visitaient les salles, les couloirs, les terrasses,
et en admiraient la disposition agressive et défensive
des meurtrières.
Elle fut choisie pour orner certaines de nos billets
de banques.
Elle se dresse là fièrement toujours,
mais arrachée à son premier environnement.
Des mains rapaces ont taillé tous les rochers,
des abrupts de la vallée et laissé
là une carrière béante.
La nouvelle autoroute empruntant la vallée
passe à une cinquantaine de mètres
rendant inoffensif ce superbe ancien chien de garde
de la vallée.
De toute façon, on reste toujours surpris
dans le va et vient Beyrouth-Tripoli de voir surgir,
devant nous subitement ce vestige héroïque
de temps troublés.
Moussaïlaha est à 50km de Beyrouth cette
petite forteresse fut imaginée pour surveiller
la route qui relie Batroun à Tripoli après
que la route côtière contournant par
le bord de mer le fameux ‘Prosopon’ plateau de Hamet
et Deir Nouriyé surplombant la mer de 200m,
eût été effondrée au
6ème siècle après J.C. mais
le fortin actuel ne semble pas remonter au-delà
de notre 18ème siècle il y a 300 ans.
L’enchevêtrement des couloirs intérieurs
pour multiplier les angles de vue et l’emplacement
des meurtrières d’attaque ou de défense
est cependant très étudié inspiré
des constructions médiévales au temps
des arcs, des arbalètes et des flèches.
On ne sait rien des faits mémorables auxquels
il aura pu donner lieu pour défendre la passe
ou protéger d’un envahisseur.
En visite intérieure s’impose aux curieux
et aux amateurs d’art militaire d’autrefois. Il
n’a pas encore livré tous ses secrets. Les
voyageurs du 17ème siècle, d’Arvieux
(1660), de la Rogue 1690 passant par cette vallée
n’en soufflent mot. (Impossible qu’ils ne l’aient
pas vu). Ceux du 19ème siècle s’extasiant
sur la singularité et l’originalité
et l’intelligence en ces endroits de ce fortin.
Joseph Matar
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La citadelle Al Moussaïlaha:
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la Vue << (2007-11-01)