En quittant la région de Batroun (Liban Nord)
nous abordons la casa de Koura, la côte donnant
sur la mer est célèbre par sa haute
falaise où est érigé le couvent
de Notre Dame de Nourieh. Koura qui signifie en grec
et syriaque : la région, s’élève
jusqu’à 500m d’altitude, elle est bordée
par les fleuves ‘el Jaouz’ au sud et le Kadisha au
nord.
Beaucoup de vestiges se trouvent dans cette région
christianisée depuis l’aurore du christianisme.
On y trouve des temples, églises, remontant
aux Romains, croisés, Byzantines etc… A Bziza,
Enfé et Amyoun le centre de la région
se trouvent sept collines où s’élèvent
temples et églises. Deux kilomètres
plus haut, c’est le village de Kosbah qui nous accueille.
Du côté nord de ce bourg se trouve le
couvent de Notre Dame de ‘Hamatoura’ construit dans
une cavité rocheuse à l’intérieur
d’une haute falaise, qui surplombe la vallée
sainte de Kadisha. Hamatoura est à 84km de
Beyrouth.
L’église du couvent est la partie la plus ancienne,
elle remonte au IVème siècle.
Une grande croix remontant au 7ème siècle
s’élève sur la porte extérieure.
Des fresques byzantines assez bien conservées
recouvrent les parois de l’église remontent
au moyen âge; l’une représente la Sainte
Vierge, reine des Cieux, assise sur un trône
et sur ses genoux se trouve le petit Jésus…
Près du couvent se trouvent deux anciennes
églises dédiées à Saint
Michel et à Saint Jean Baptiste.
Au sommet de la colline on voit l’église de
Saint Georges… Près du couvent, une grotte
rocheuse ou l’on peut voir la base d’une stalagmite
où les femmes stériles viennent prier
dans l’espoir de devenir enceintes, car cette grotte
était dédiée à la déesse
païenne de la fécondité.
Pour atteindre le couvent de Hamatoura c’est toute
une aventure. Le couvent n’a pas d’accès routier
; il faut le désir ardent, et la volonté…
c’est un vrai pèlerinage, une prière,
un acte de foi, une communion avec le crucifix…
C’est une montée, on arrête sa voiture
en bas de la vallée au bord du fleuve. Là
se trouvent une centrale électrique hydraulique
et deux anciens moulins à eaux, on escalade
à pied un ‘escalier sentier’ qui s’élève
à plus de 200 mètres sur plus de deux
kilomètres de ‘sentier’. A mi-chemin se trouve
un autre couvent celui de Saint Pierre et Paul. Le
couvent de Hamatoura domine à pic le haut de
la falaise. Les moines des Grec-orthodoxes vivant
au couvent se ravitaillent à ‘dos d’ânes
et de mulets’. C’est un plaisir d’atteindre ce couvent,
face à Kosbah et au sommet de la falaise ;
en bas, coule l’eau de la sainte vallée qui
en arrivant à Tripoli change de nom et devient
‘le fleuve de Abou Ali’.
Visiter Hamatoura est un vœu, un pèlerinage
sacré, une passionnante prière.
Les vestiges d’un temple païen existent toujours.
Une nouvelle construction fut ajoutée à
l’ensemble qu’occupent des moines très aimables,
qui nous ont reçus chaleureusement, nous invitant
à déjeuner et à partager un peu
de temps de leur vie monastique. Ils passent leur
temps dans la prière, les travaux, la méditation.
Deux salles bien protégées conservent
un ‘reliquaire’ de squelettes et un tas de crânes
suite aux massacres que les Mamlouks ont exécutés.
L’un d’eux s’était habillé en moine,
une soutane, demandant l’hospitalité, la nuit
tombante où tout le monde dormait, il fit entrer
ses complices Egyptiens qui réalisèrent
un grand carnage, tuant hommes et bêtes et tout
ce qui bouge.
Une odeur agréable d’encens et de sainteté
émane de ces deux salles jusqu’à nos
jours.
- Le monastère de Hamatoura: >>
Voir
la Vue << (2010-02-15)
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la Vue << (2010-02-15)