L'origine du mot Bearzeleh est Syriaque "Beit
Arzel" ce qui signifie le centre textile ou
le dénouement des fils de soie. On sait que
les villages qui travaillaient les textiles étaient
évolués, riches et prospères.
Bearzeleh se trouve dans le Caza du Akkar au Nord
du Liban à 10 km de Halbah centre du district
et à 25 km de Tripoli capitale du Mouhafazah;
Il est à 250 mètres d'altitude. Le
nombre des habitants de Bearzeleh s'élève
à 20.000 dont la majorité se trouve
dans les pays d'émigration; depuis le début
de ce 20ème siècle, ils sont répartis
entre l'Argentine, le Brésil, les Etats Unis,
l'Australie, le Canada, l'Afrique et les pays Arabes.
On a découvert récemment dans certaines
grottes de Bearzeleh des poteries antiques, ce qui
certifie que Bearzeleh remonte aux périodes
des Phéniciens et plus anciennes encore.
Bearzeleh s'est converti au Christianisme, influencé
par le village voisin de "Arca" ou passa
l'apôtre Saint Paul lors de ses voyages entre
Jérusalem et Antioche. Le village de Bearzeleh
a connu aussi l'Islam durant une certaine période
de l'histoire et on suppose qu'ils étaient
des Chiites.
A Bearzeleh se trouve une forêt de chênes
unique par sa beauté et ses arbres millénaires,
c'est la forêt biblique de "Sainte Moura".
Un autre monde comme on n'en a jamais vu, un coin
de la planète encore vierge; un coin pareil
à celui des premiers matins de la création
& une forêt unique , millénaire
de chênes plantés par la main même
qui a pétri l'argile et lui a insufflé
la vie, la même qui a modelé en cette
matière vivante, des arbres dont chacun est
une présence individualisée.
Ils sont millénaires ces chênes de
Bearzeleh comme les prophètes de la Bible
& Eternels comme le temps , comme la lumière
. Voici Moïse qui nous reçoit , regardant
Dieu, plus loin c'est Isaïe en prière
& Ezéquiel est méditant. Daniel,
comme des agneaux, à ses pieds les lions
fauves & Elie, svelte, élancé
et légendaire& Jérémie
se lamentant etc& forêt de prophètes
& , toute l'atmosphère est prière
et sainteté & . Tout collabore pour nous
couper le souffle & ici le temps s'arrête,
l'existence aussi, c'est une résurrection
permanente, horizons de rêve , de beauté,
ceux qui rentrent dans cette forêt sont sous
l'emprise des fées & on ne peut plus
en sortir, une fuite, une évasion , un embarquement
pour Cythère . Un sujet digne de Watteau
quand il s'agit de peindre, ou de Michel Ange quand
le thème est sculpture & la nuit, l'aurore,
les héros, les esclaves, l'homme nouveau.
Patrimoine céleste, nature privilégiée,
don de Dieu pour la patrie de Dieu . Le spectacle
enchanteur nous exalte et l'émotion nous
saisit. Les ombres bleutées nous invitent
à un bain d'ombre aux arômes de toutes
espèces de fleurs et de plantes.
Bearzeleh est l'unique village qui fabrique d'une
manière artisanale des poteries pour usage
domestique. Le but n'est pas esthétique mais
utilitaire. Cette industrie est tenue encore par
de vieilles femmes qui modèlent des poiles
, des marmites etc & en terre glaise d'une grande
épaisseur pouvant atteindre quelquefois les
deux centimètres d'épaisseurs, des
récipients sans émail ; une fois chauffée,
la poile continue de bouillir et restera chaude
longtemps.
Les braves femmes, qui sèchent les figues
et le raisin , cueillent les caroubiers pour en
faire la mélasse et préparer toutes
les provisions de l'hiver...
Les olives sont pressées pour laisser dans
les urnes une bonne huile . Le raisin est écrasé
fermenté, ou distillé pour avoir le
vin et l'arak , cette boisson purement libanaise
& on s'occupe d'élevage aussi, de petits
troupeaux de bœufs, vaches moutons, ou chèvres
gardés par un jeune villageois ou une femme
tricotant & On respire le bonheur.
J'étais encore ivre de la civilisation des
«arbres», de la pureté de l'ambiance,
de la virginité des esprits, ici on ne peut
connaitre aucun péché. Songe d'orient,
songe céleste & J'ai quitté Bearzeleh
les larmes aux yeux.
Joseph Matar - Tanios Al Halabi
- Bearzeleh: >>
Voir
la Vue << (2002-05-01)
- Cascade de Baarzla: >> Voir
la Vue << (2005-05-15)