On découvre tout au long de la côte libanaise
des points de passages presque verrouillés
aux grandes armées d’autrefois, car les falaises
rocheuses tombent perpendiculairement dans la mer
tel le Ras el chakaia à Chekka, ou l’éperon
sur la mer au Nahrl el Kalb. Les légendes sont
variées autour de ce nom: Lycus, loup ou chien;
les divers voyageurs prétendent qu’un grand
chien tel un ogre veillait sur ce passage et que personne
ne pouvait passer sans répondre aux questions
du ‘loup’ comme la légende du sphinx qui dévorait
ceux qui ne répondaient pas correctement à
ses questions; d’autres prétendent qu’un gros
chien gardait ce passage et qu’il aboyait très
fort pour alerter la présence d’envahisseurs
etc… et d’autres… tout cela n’a rien de scientifique;
l’eau qui coule dans ce fleuve vient des hauteurs
du Kesrouan et de la source de la grotte de Jeita.
La vallée du Nahr el Kalb (le fleuve du lycus,
chien ou loup) est très échancrée
à son embouchure entre deux pentes raides s’élevant
à quelque cent mètres au dessus du fleuve.
Cette gorge séparait les deux territoires des
anciens royaumes millénaires de Beyrouth (au
sud) et Byblos (au nord). La traversée de cette
passe facilement défendable a donné
lieu à des exploits que les chefs de guerre
de ces temps-là ont fait gravé sur les
roches: on y compte 17 stèles que la DGA (direction
général des antiquités) a numérotée:
La stèle numéro 1, la seule qui soit
sur la rive droite du fleuve, juste sous la fondation,
des plantes touffues surplombant le pont actuel, relatait
en écriture cunéiforme langue babylonienne
ancienne, les exploits du roi Nabukodonosor II (605-562av
J.C). cette stèle envahie par les plantes et
les eaux du canal qui la couvrent est illisible aujourd’hui
(Des photos anciennes en avaient heureusement été
prises).
La stèle numéro 2, sur la rive gauche
au débouché du pont arabe, situé
à 200m avant l’embouchure du fleuve, raconte
en arabe et presque au raz de l’eau, la construction
du dit pont par le sultan mamelouk Seif eddine Malek
Zahir Barqouq (1382-1389 de notre ère).
La stèle numéro 3, surplombant le pont
actuel, dit en latin les travaux de la troisième
légion gauloise en ce lieu au temps de l’empereur
romain Marc Aurèle Caracalla (211-217 de notre
ère).
La stèle numéro 4, récente, raconte
l’entrée des troupes Françaises à
Damas le 25 juillet 1920 avec le général
Gouraud.
La stèle numéro 5, représente
l’image d’un pharaon égyptien face à
son dieu Trah sous une corniche évoquant la
gorge du fleuve du chien.
Les stèles numéros 6,7,8, au ras de
la route représentent chacune un roi assyrien,
coiffé de la tiare, la main droite levée;
ces trois stèles sont très abimées.
La stèle numéro 9, au dessus des trois
précédentes, dit en anglais, la prise
du Damas. Homs et Alep en 1918 – octobre.
La stèle numéro 10, en anglais, dit
la libération de la Syrie et du Liban en 1941.
Des plaques juxtaposées disent la construction
de la voie ferrée Naqoura-Beyrouth-Tripoli
en 1943, l’évacuation des troupes françaises
en 1946.
Les deux stèles numéros 11 et12, sont
deux inscriptions grecques.
La stèle numéro 13, est assyrienne,
représentant un roi assyrien devant son dieu.
La stèle numéro 14, le pharaon Ramsès
II (1292-1225) immole un captif au dieu Harmakis.
La stèle numéro 15, un roi assyrien
devant son dieu.
La stèle numéro 16, le pharaon Ramsès
II immole un prisonnier au dieu Amon de Thèbes.
La stèle numéro 17 du roi assyrien Assaradon
en écriture cunéiforme raconte son expédition
en Egypte en 671 av J.C.
Ces deux dernières stèles tout en haut
de la corniche sont très bien conservées.
Durant les années cinquante, l’eau coulait
encore abondante même l’été: je
me souviens encore des sorties qu’on faisait en cette
vallée de verdure, de jardins, d’arbres fruitiers
et forestiers, du grands nombre de restaurants pittoresques,
de ce patrimoine merveilleux des aqueducs romains
distribuaient l’eau pour arroser une petite plaine
côtière entre le fleuve et Jounieh.
Ce lieu attire beaucoup de touristes, amis de la nature,
ou autres, des historiens et des archéologues.
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