L’historique de Deir el Kalaa ‘Couvent de
la Citadelle’
A. L’historique couvent de la Citadelle
Il se situe au sud de Beit Meri à 15km de Beyrouth.
Il fut le premier temple érigé sur cette
colline depuis les Phéniciens, construit sur
les vestiges du temple ‘Baal Markadi’ l’un des grands
dieux, phéniciens. Les différents peuples
qui ont occupé successivement la côte
ont construit les temples dédiés à
leurs dieux et à leur foi.
En l’an 64 AV vinrent les Romains qui succédèrent
aux Grecs et répandirent leur pouvoir sur une
vaste région de l’Orient. Avec Auguste, le
maître absolu après la défaite
de Marc-Antoine et de son épouse Cléopâtre
dans la bataille d’Actium. Le lieu plut aux Romains
et ils en firent une place centrale pour la prière
et l’adoration; ils construisirent le grand temple
connu sous le nom de ‘Baal Markad’ et d’autres plus
petits qui lui sont adjacents.
Quand l’empereur Constantin, se convertit au Christianisme,
il ordonna la destruction de tous les temples païens,
érigeant à leur endroit ceux du Vrai
Dieu. Vinrent ensuite les tremblements de terre (an
550 AD) qui détruisirent une grande parti des
temples, des édifices, tout au long de la côte,
le couvent de la Citadelle ne fut pas épargné.
Le mot Baal veut dire ‘maître’ et le mot ‘Markadi’
tremblement, il fut employé dans la Bible pour
la force divine (Job 9 : 5) et désigne le grand
nombre des offrandes qui furent offertes au nom des
empereurs, des militaires, et des civils importants.
Les Romains assimilèrent le Dieu ‘Baal Markad’
le phénicien qui est le semblable de leur Dieu
en puissance et force c’est-à-dire ‘Jupiter’.
Dans la langue Araméenne le mot ‘Baal Markad’
signifie le Dieu de la danse. Théo Markad où
se trouvent plusieurs de ses représentations
sculptées sur les pierres du temple et dont
mentionne la Genèse veut dire aussi, le dieu
qui fait trembler la terre, preuve de sa puissance.
Ce temple fut hautement considéré, les
croyants venaient de tous les lieux le visiter. Sur
la côte, on le nommait ‘Melkart’ ou le dieu
des cités. Le culte des dieux de la danse est
en principe le culte des forces de la nature.
Les prêtres officiant devant l’autel dansaient
d’une manière cultuelle. Lors de la vendange
les croyants vénéraient le dieu de la
boisson ‘Bacchus’ en dansant et chantant ce que prouve
le grand nombre de pressoirs dans la ville historique
entourant le couvent. Le grand temple fut construit
au 2ème siècle AD. L’architecture est
romaine, long de 42 mètres large, de 18m, haut
de 14m, son plafond est de bois, sur sa façade
se trouvent six colonnes qui pèse chacune plus
de 51 tonnes d’une hauteur de 7,20 m. et d’un périmètre
de 5,50m. plusieurs autres temples furent érigés
à une distance de 300m., et l’un d’entre eux
est dédié à ‘Junon’ épouse
de Jupiter, fille de Saturne.
En plus des temples, une grande ville nommée
‘Bayte’ actuelle Beyrouth, fut construite et fut la
résidence politique de gouverneur romain.
On a découvert au commencement de la route
amenant au couvent des Thermes romaines de haute fabrication
; où un chauffage central est assuré
par des tuyaux en terre cuite, et par le moyen de
température emmagasinée par l’intermédiaire
de jarres de terre cuite rouge, (fabriquées
sur la côte), les thermes sont alimentées
par des bassins plus hauts et plus loin et elles sont
aux services publics.
On trouva aussi les vestiges d’une église Byzantine
du VI siècle, avec des mosaïques aux dessins
perfectionnés et colorés représentant
une croix.
Cet endroit est considéré comme le plus
beau, actuellement il fait l’attraction des touristes
qui viennent au Liban et des quatre coins du monde.
On peut observer la mer et la montagne, découvert
des quatre côtés, son altitude est de
800m, chaque particule, ou rocher affirme que la ville
a eu son histoire glorieuse.
B. Le couvent Saint Jean de la Citadelle
La construction du couvent actuel sur une partie du
temple remonte à 1748 c’est la propriété
de la communauté, offerte par l’émir
Youssef Mrad Abi Allamah: la Citadelle et tous les
terrains l’entourant pour ériger un ‘Couvent
de Beyrouth’ d’après la traditionnelle appellation
de Beit Merry.
La première pierre fut mise par le moine Simon
Arida en 1757 de Katalat, ensuite ce fut le père
général l’abbé Ibrahim Aoun de
Roumieh el Metn, qui voyagea à Rome demandant
l’aide. Il envoyait tout ce que les moines pouvaient
économiser pour l’achat des terrains des alentours
et pour la construction. Ils édifièrent
la grande cave qui s’étend de l’église
allant vers le sud jusqu’au réfectoire, on
érigea au dessus les chambres et une grande
salle, dans un style voûté. Ce couvent
fut construit sur les vestiges et le lieu de la citadelle.
Par contre l’église se trouvant près
du couvent est construite sur le mur du grand temple
‘Baal Markad’, longue de 32 mètres large de
16, la date de sa construction est gravée sur
le fronton de sa grande porte ouest ‘en 1762’ en plus
le nom du fondateur du couvent le moine Ibrahim Aoun.
Avant la construction de cette église les moines
priaient dans le petit temple nommé ‘Saint
Antoine’.
Sous la présidence du moine ‘Thimotaos’ de
Beit Merry, débuta la construction des caves
ouest. Le corridor fut construit par le moine Philippe
el Hage Boutros. En l’an 1891, sous l’administration
du moine Simon el Beabdati, qui réaménagea
les chambres et la cave, il construisit une grande
salle de réception et couvrit l’ancien et le
nouveau couvent avec des tuiles, il érigea
aussi la coupole de l’église, et acheta la
cloche. La sacristie sous forme de chapelle fut construite
par le supérieur général le moine
Boutros el Tyah de Ghazir.
Nous mentionnons que le moine Antoine Nehmettallah
el Maadi (1881-1954) diplômé de l’Ecole
Nationale des Beaux Arts de Paris et qui a étudié
l’architecture et la sculpture en Belgique. Il fut
à partir de 1912 l’architecte officiel des
églises, autels et clochers au Liban en ce
XX siècle.
Durant les événements sanglants de la
montagne (1840-1860) le couvent fut incendié
deux fois (d’après le récit d’anciens
moines) d’un autre côté le gouverneur
Ottoman Jamal Pacha el Saffah (l’étrangleur)
occupa le couvent durant la première guerre
mondiale il brûla sa bibliothèque obligea
les moines à fuir et à se réfugier
dans une ferme à Aïn Saadé, (Ain
el Baredeh el Chabounieh) où se trouve encore
l’église connue sous le nom de Notre Dame de
l’Annonciation.
Les supérieurs généraux firent
du couvent leur résidence depuis le mandat
de Bernardus Ghobeirah jusqu’au mandat de l’abbé
Aramouni qui opta pour le couvent Mar Roukoz Dekouaneh
en hiver, et le couvent de la citadelle Beit Merry
en été, avec l’Abbé Harika débutèrent
les festivités touristiques au couvent : le
premier festival s’inaugura en 1967 sous le patronage
du président Charles Hélou et la participation
du musicien et chanteur Wadih el Safi, de plusieurs
poètes, artistes et troupes de spectacles.
Un autre en 1971 où fut inauguré le
festival de ‘Zajal’, poèmes libanais.
Durant la dernière guerre civile, une partie
du couvent fut démolie et le père Elias
Lotfallah fut tué. Le 14 octobre 1990 furent
tués et enlevés deux moines dont le
sort reste encore inconnu : le moine supérieur
du couvent Albert Chirfan et le moine Sleiman Abi
Khalil.
A partir de 1996 et après maintes efforts,
la communauté des moines antonins a repris
la construction et la restauration des dégâts
causés par la guerre et l’occupation des troupes
étrangères nombreuses afin de redonner
au couvent son rôle et sa place sur cette belle
et haute colline du Metn, témoin de l’histoire
du Liban qui fut toujours l’éternel vainqueur
dans sa mission en Orient et dans le monde.
Depuis, les activités ne font que s’agrandir,
une école et un atelier de mosaïques ont
vu le jour, des expositions s’organisent à
grande échelle, activités culturelles
et touristiques. Les cars transportant les touristes
arrivent par centaines, les concerts musicaux, les
compétitions, les expositions de peintures,
les conférences, les rencontres des jeunes,
les soirées littéraires et poétiques
etc… ont trouvé dans cet antique couvent le
lieu idéal pour leurs manifestations.
En ce XXIème siècle, l’ambition de la
communauté est grande. Les moines planifient
pour beaucoup d’activités et vivent en parfaite
communion avec leur environnement.
L’ère de l’ordinateur et du Web, la vitesse
des communications et des échanges se font
rapidement et s’incarnent en de nouvelles manifestations
sur le terrain.
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la Vue << (2007-10-01)