Les
noms de régions, villages, rues etc… porteurs
des noms de saints sont nombreux au Liban: ‘Gebrayel,
Azra, Zouk Mikayel, la Sainte Kadisha, les mar et
les deirs etc…’ nos ancêtres étaient
très pieux.
Au sud de Beyrouth, à l’ouest du caza du
Metn sud ou Baabda s’étend le quartier de
Chiah connu par sa très belle église
dédiée à Mar Mikhayel ou Saint
Michel l’Archange guerrier à la tête
des troupes célestes, juste en puissance
après Dieu et qui est connu ‘Quies ut Deus’
qui est comme Dieu (Zakarie 3/1-2 livre de Daniel
12/1) dans l’apocalypse 12/7-12.
Il est fait mention de l’archange Michel comme le
prince des armées célestes et protecteur
du peuple de Dieu contre Satan et ses diables.
L’Eglise a hérité de cette tradition.
Saint Michel est regardé comme le défenseur
du peuple saint.
Son nom Mi – ka – El (qui ose se comparer à
Dieu) est un défi de protestation contre
le diable et ceux qui se croient plus malins que
Dieu.
Il est regardé dans la chrétienté
comme protecteur de villes ou des royaumes: A Constantinople
la superbe basilique : le mikaëlion.
Les papes à Rome au 5ème siècle
également sur la Via salaria.
Les rois de France l’ont honoré au célèbre
Mont Saint Michel dans le Golfe d’Avranches en Normandie
où s’élève une basilique que
viennent visiter des millions de pèlerins
chaque année.
Que de légendes ont été écrites
autour de cet archange à l’épée
: en France aussi, chaque ville a fait appel à
sa protection, Avenues, rues, quartiers Saint Michel.
Notre église du quartier de Chiah à
Beyrouth sud-est témoigne de la foi des fidèles
et s’est vue au centre de combats violents lors
de l’épisode de notre malheureuse guerre
récente.
Les Chrétiens libanais vénèrent
tout particulièrement trois grands saints
à l’épée ou la lance : Saint
Georges, Saint Elie et l’archange Saint Michel incontestablement
le plus grand des trois.
Ils incarnent l’esprit de résistance à
toute tentative d’asservissement.
Durant les derniers événements l’église
fut une ligne de démarcation entre belligérants.
Ligne rouge gardée par ce militaire céleste.
L’église en souffrit ; la destruction fut
énorme : mines et explosifs ont laissé
leur trace ; les incendies et les flammes ont tout
ravagé ; mais l’église persiste là.
La population qui l'entoure a cependant changé
de figure: jadis la région était toute
chrétienne; elle s’est trouvée peuplée
par les chiites.
Jardins, vergers, ambiance pastorale sont devenus
des axes routiers, des constructions à la
légère, des bidons villes… la population
qui ne dépassait pas les quelques milliers
a dépassé le million.
La guerre terminée la reconstruction a commencé.
Une grande église là où il
n’existe presque plus de Chrétiens.
Un curé dessert l’église ; les enfants
de la paroisse viennent de loin les dimanches et
jours fériés; des prières nostalgiques
s’élèvent toujours sous le regard
et l’épée de Saint Michel.
Il a fallu en reconstruire entièrement des
parties détruites, mais son emplacement à
cet endroit en fait tout un symbole et un rappel:
Notre Liban n’est pas monochrome ; les croyants
de diverses obédiences peuvent coexister
si quelque diable du dehors ne vient pas y semer
la zizanie. Comme le dit l’apocalypse citée
plus haut : 12/7-12 le combat des forces du bien
contre celles du mal et la déroute de celles-ci,
et leur rage contre ceux qui sont restés
fidèles.
Haret Hreik, Leilaki, Chyah est à prédominance
chiite de la banlieue sud de Beyrouth.
Ils se trouvent plusieurs mosquées et églises
dont Saint Joseph, Mar Mikhayel car jadis le quartier
était plus chrétien, le général
Michel Aoun y est né et on lui donna le nom
de l’archange : Michel.
L’Eglise qui a été bombardée
durant les événements a été
restaurée et a pris une nouvelle figure.
La Banlieue sud de Beyrouth a été
très endommagée par les meurtriers
événements et la guerre de juillet
menée par le Hezbollah contre l'envahisseur
Israélien.
J’ai connu l’église avant les événements,
je l’ai vue détruite, je l’ai revue restaurée
c’est une église de paroisse, assez spacieuse,
on y voit à gauche en rentrant, un petit
monument dédié à la Sainte
Vierge.
La façade ornée par cinq arcades qui
donnent accès à l’église, et
cinq fenêtres qui rappellent les cinq grandes
arcades.
Un clocher est construit, adossé à
l’église. Une forêt d’immeubles l'entoure
de tous les côtés. Les vitraux qui
la décorent n’ont rien de sacré: ils
pourraient décorer une salle de sport, un
auditorium, un réfectoire, cinéma
ou autres.
L’art sacré y est mal compris, avec de mauvais
peintres etc… on massacre nos anciennes églises
si simples, et si sacrées… pire encore avec
des vilains vitraux cet art soumis à la lumière
et vivant en sa lumière. Saint Michel fut
construite dans la première moitié
du XIX siècle.
L'église
a vu un événement de grande importance,
la signature d'un accord entre Chiites et Maronites
pour consolider les liens, l'entente, la cohabitation.
Mar Mikayel à Chiah deviendra un lieu de
pèlerinage aux Libanais et au monde. Tout
Libanais à n’importe quelle communauté
qu'il appartient doit visiter Saint Michel.
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la Vue << (2013-06-15) -
L'église Saint Michel - Extérieure:
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la Vue << (2013-06-15)