Je l’ai connu au début des années cinquante j’étais dans le secondaire, et j’avais des élèves à qui je donnais des leçons particulières. Ces derniers estivaient dans le grand hôtel Sursok. Je passais souvent, quelquefois je dormais à l’hôtel. Je garde depuis plus de cinquante cinq ans les plus beaux souvenirs de ce centre d’estivage unique qui rappelle les coins privilégiés des Alpes maritimes.
Souk el Gharb est situé au sud d’Aley sur un plateau d’environs 800 mètres d’altitude à quinze kilomètres de Beyrouth la capitale. Des pins, des chênes et des oliviers, d’autres arbres forestiers, les unes centenaires tapissent toute la région et adoucissent le climat tempéré, ce qui attire un très grand nombre de touristes durant les quatre saisons. Ce centre d’estivage historique et de grande renommée attire nos frères les arabes et les occidentaux et les Libanais de toutes les régions. L’origine du mot Souk est souvent désigné au Liban et en Orient et qui est souvent associé à Khan.
Souk el Franje ou Khan el Franje, (le marché des Français) se trouve encore à Beyrouth Souk el Ahad ; le marché du dimanche, Souk Oukaz en Arabie, Souk Hamidieh à Damas etc… des appellations de villes, villages, ruelles, etc…. Souk el Gharb est plus que centenaire; des Hôtels, résidences, villas, centres s’érigèrent dès le début du XXème siècles.
Le boulevard central fait suite à Aley. Les magasins, les vitrines, les snacks, les restaurants, les clubs, les trottoirs, … Un grand nombre de gens, touristes, villageois se promènent le soir dans ses rues… j’ajoute la grande propreté de la ville et le bon fonctionnement de ses structures vu son dynamique président de municipalité. Quand à l’administration, Souk el Gharb est rattaché au Caza de Aley…
Une belle architecture caractérise ses nombreux et anciens hôtels, les plus beaux d’Orient. Ras el Jabal, le sommet de la montagne, couronné par des pins élevant leurs bras pour soutenir le ciel.
Le rêve de toutes les filles du village était de célébrer leur mariage dans l’un de ses hôtels si luxueux… qui surplombent Beyrouth et la mer. A Ras el Jabal on a l’impression d’être à Babylone dans les jardins suspendus.
Sur le plan social et culturel l’activité bat son plein. Des écoles, des cliniques, des médecins, des bureaux d’études, des clubs sportifs, des salles d’expositions, marché, etc… L’école secondaire de Souk el Gharb fut fondée en 1860 l’année où Ernest Renan était en Orient et qui équivalait les plus grandes institutions éducatives.
L’hôtel de ville où se réunit la municipalité et d’où on gère les affaires.
Le couvent Saint Georges qui remonte aux temps des croisades et qui fut utilisé comme hôpital.
Les places : les ruelles fleuries… les tuiles rouges des villas etc… et toute la modernité. Durant les derniers et tristes événements, Souk el Gharb était une ligue de front et fut très endommagé il a subit trop des destructions et fut défendu par les soldats vaillants de l’armée héroïque de la Nation.
De grandes familles sont issues, je cite la famille Saleeby qui donna de grands médecins, artiste, peintre, religieux etc… les habitants de Souk el Gharb occupent de métiers libéraux, des commerçants, des fonctionnaires etc…
Beaucoup de projets sont à l’étude dans le conseil municipal afin d’améliorer le niveau du village ; bibliothèque, centre pour Internet et ordinateur, salle de conférence, d’expositions et de congrès, centre de loisirs pour la jeunesse, séminaires pour universitaires… échanges et jumelages… infrastructure et urbanisme afin de protéger l’environnement etc… en un mot Souk el Gharb au XXI siècle est présente dans l’ouverture et la mondialisation.
Joseph Matar
- Le Village de Souk El Ghareb: >> Voir la Vue << (2006-01-01)
