Sawfar ou mieux
connue par Ain Sawfar (Le sifflement, le hurlement
des vents)
On peut obtenir plus d'une interprétation:
Sawfar ou siffler... le sifflement d'oiseaux, ce
qui fait "la source de l'oiseau", ou Sawfar,
avoir un penchant à la couleur Jaune, couleur
de rayons matinaux, ou mieux encore, Sawfar le sifflement,
le hurlement des vents en permanence vu sa position
au sommet d'une montagne entourée de profondes
vallées; de toute façon la région
montagneuse est d'une grande beauté, Sawfar
est plus qu'un village, une ville parachutée
du ciel.
Sawfar, à 27 kms de la capitale Beyrouth,
se situe dans le Caza de Aley entre 1100 et 1250
mètres d'altitude non loin de Mdayrej et
le sommet de Dahr el Baydar, jadis un grand centre
de ski. Sawfar, vu son climat merveilleux, sain,
frais, fut le lieu favori, le centre d'estivage
de classe de "la crème" de la société
Libanaise. Pour l'atteindre, il faut emprunter l'axe
routier Beyrouth - Damas, ou plusieurs autres routes
départementales du coté Nord, le Metn
ou du coté Sud. Sawfar est reconnu pour ses
somptueuses résidences, villas, palais, centres,
etc... L'hôtel "Château Bernina"
fut occupé par le sanguinaire Jamal Bacha
le gouverneur Ottoman durant la Première
Guerre Mondiale. Le Président Eddé
y a construit sa résidence d'été,
l'illustre famille Sursock y avait son domaine;
toute la noblesse et les notables de Beyrouth y
étaient installés l'été.
L'hiver, c'était la neige et le froid, Sawfar
était désertée. De grands hôtels
et centres exploitaient, durant l'été
leurs investissements. Les étrangers étaient
de loin plus nombreux que les habitants du village.
Chaque fois que je traversais cette région
avec ses allées d'arbres en perspectives,
ses larges routes, sa verdure, sa fraicheur, sa
propreté etc... je me sentais dans un coin
d'Europe. En hiver, Sawfar est couverte par la neige,
beaucoup de brumes et de brouillards. Un des plus
important centre d'estivage qui donne sur la vallée
de Lamartine, Hamanna, Falougha et le Metn Sud;
son historique "casino" et hôtel
fondé en 1885 fut le premier dans tout le
Moyen-Orient.
Sawfar, dont le nombre d'habitants dépasse
les 15.000 en été, compte quelque
cinq mille âmes en hiver; ce qui la caractérise
c'est son "multiconfessionalisme". Toutes
les communautés y sont représentées.
On y trouve trois églises (Maronite, Grecque
Catholique et Grecque Orthodoxe), même les
Juifs ont leurs propriétés et les
vestiges d'un temple (Kaniss). Ces habitants s'occupent
de commerce, d'agriculture et autres.
L'axe routier Beyrouth-Damas, traverse Sawfar en
son milieu, tandis que le chemin de fer, passe à
côté, longeant le flanc de la montagne.
En bifurquant à droite, nous passons par
Ain Dara et on peut atteindre le Sud via Jezzine,
à gauche, c'est la bifurcation vers le Metn
Sud, Hammana, Falougha qui contourne le Metn.
Son infrastructure est moderne, Sawfar a bien souffert
durant les événements car elle est
devenue une ligne de démarcation occupée
par les Syriens. Le village a été
réduit, en ruine, des maisons et des palais
brûlés, volés, parfois détruits…
Après les événements, Sawfar
a repris son souffle et sa reconstruction.