Dans le cadre d’un jardin enchanteur et d’une oliveraie
plus que centenaire, découvrez le secret
de la soie au Musée de la Soie - Bsous -
caza de Aley - Mont-Liban.
Des routes du Cèdre du Liban, aux routes
de l’encens et des parfums, aux routes de la soie
jusqu’en Chine et de part et d’autre de la Méditerranée
par voies de terre et de mer… Le Musée rappelle
les échanges fructueux entre les hommes,
les plantes et les insectes. Depuis des centaines
d’années, cette interaction a permis de doter
le Liban de nombreux privilèges.
L’histoire de la soie au Liban remonte au Moyen-âge,
mais au 19ème siècle, elle sera l’activité
principale de la majeure partie de la population
libanaise. A cette époque, cette industrie
a effectué un bouleversement socio-économique
dans l’existence des libanais.
Le Musée de la Soie est devenu une importante
référence dans l’histoire écologique,
culturelle et économique de notre pays.
Ce musée appartient à George et Alexandra
Asseily
Historique du Musée
En 1966, tandis que nous allions à Aley via
Wadi Chahrour, nous nous sommes arrêtés
pour jeter un coup d’œil par dessus les haies, sur
une grande maison abandonnée avec une filature
de soie et plusieurs petites maisons en ruine entourées
de terrasses. Nous avons immédiatement succombé
au charme de cette propriété totalement
en friches et de ses bâtiments écroulés
et occupés uniquement par des moutons et
des chèvres.
En avril 1969, au premier jour de notre mariage,
nous avons choisi d’y retourner ensemble pour pique-niquer
sous les oliviers.
En 1973, nous avons acheté la propriété
de la famille Fayad. Durant cinquante ans environ,
et ceci, jusqu’en 1945, cette famille avait été
propriétaire et gérante de la filature
de soie. Les Fayad avaient habité la grande
maison qui se trouve dans la partie supérieure
du domaine. Notre rêve était de restaurer
cette maison et son jardin et d’y élever
nos enfants.
Pendant plusieurs années, la filature de
soie et ses environs avaient été loués
à un marchand de bétail. Jusqu’en
2000, date du début des travaux de restauration,
les enclos en béton bâtis pour loger
ses moutons et ses chèvres, à l’intérieur
et à l’extérieur, étaient toujours
en place. Chaque pierre était recouverte
d’une épaisse couche de fumier.
En 1974, nous avons planté des centaines
d’arbres, particulièrement les fameux abricotiers
de Bsous (de tout cela, très peu ont survécu
à la guerre) et nous avons aussi commencé
à restaurer la maison. Vers la fin de l’année
1975, nous avions voulu déménager
et habiter la grande maison. Mais la guerre civile
a commencé et ce projet fut abandonné
parmi tant d’autres. (Maintenant, ce sont plutôt
nos petits-enfants qui viennent jouer sous les oliviers
et non pas nos enfants).
En 1990, à la fin de la guerre civile et
pour une courte période, la filature et les
environs furent occupés par l’armée
syrienne.
En 1998, nous avons commencé petit à
petit, à faire réparer les terrasses
et à prendre soin des arbres qui ont survécu
aux incendies et aux affres de la guerre. Nous avons
aussi essayé de remettre en état les
terres abandonnées pendant des années.
Ce qui avait commencé comme une modeste tentative
de remise en état de la propriété,
s’est développée et a abouti à
ce que vous voyez aujourd’hui. C’est, comme si,
il nous avait été « demandé
» d’être les conservateurs et les gardiens
de ces lieux.
A la fin de l’année 1990 et, indépendamment
de nos propres rêves, Thierry Huau et Françoise
Le Noble Prédine (ils travaillaient sur un
projet de paysagisme aux bains romains de Solidere)
visitent le site, à notre insu, et succombent
eux aussi, à son charme. Ils préparèrent
alors un avant-projet qui comprenait un grand jardin
public et un lieu de loisirs pour enfants qu’ils
sont venus, plus tard, nous présenter à
Londres. A cette époque, leur enthousiasme
pour ce qui pourrait être fait en ces lieux,
nous a beaucoup aidé à trouver le
courage nécessaire pour commencer notre propre
projet.
Durant les premières années, l’énergie
et l’amour fournis au Musée de la Soie par
Françoise Le Noble étaient incommensurables.
Elle a rapporté et organisé l’exposition
de la soie sauvage de Madagascar. Elle a aussi collaboré
avec Mona Sader Issa à la fondation d’aMED,
l’Association Mémoire et Développement.
Leurs soutiens dynamiques ont été
une contribution vitale à l’entretien des
programmes des visites scolaires et au montage des
expositions annuelles au Musée de la Soie.
Tout au long de ces années, et avec l’aide
des élèves du Lycée Agricole
et Horticole de Saint-Germain-en-Laye en France,
l’association a exécuté des projets
se rapportant à l’environnement au village
de Bsous et à la forêt des pins de
Beyrouth qui avait été dévastée
par la guerre. Françoise Le Noble Prédine
nous visite occasionnellement et Mona Sader Issa
continue à fournir une aide précieuse
au Musée de la Soie et à son succès.
La réalisation du travail énorme sur
nos terrasses tout autour du Musée et leurs
premières plantations ainsi que la création
de notre propre pépinière ont été
exécutés sous la supervision de Guillaume
Maurin, maître-jardinier (1999-2003). Il a
aussi guidé les jeunes stagiaires français
lors de leur séjour au Liban. Avec le temps
le jardin s’est développé et nous
y organisons régulièrement des ateliers
de jardinage pour les enfants afin d’encourager
davantage les amoureux des jardins.
Le Musée tel que vous le voyez aujourd’hui,
a été rénové et restauré
avec quelques additions pratiques à l’édifice
effectuées par l’architecte Jacques Abou
Khaled. Le chantier a été pris en
charge par Sami Féghali.
En 2001, notre première activité fut
un colloque intitulé “Ainsi-soie-t-elle”.
Ce colloque avait retracé l’histoire du développement
de la sériciculture au Liban et sa relation
profonde avec la ville de Lyon et la France. Par
la suite, nous avons monté, chaque année,
une exposition de mai à octobre (exceptionnellement,
nous avons fermé durant l’attaque israélienne
en juillet 2006). Depuis 2002, Jean-Louis Mainguy
a inlassablement et généreusement
contribué avec son talent et son temps à
la création de la scénographie de
chaque exposition.
A l’écomusée, nous traitons différents
thèmes relatifs à la production de
la soie et de son produit fini. Les expositions
présentent une grande variété
de pièces contemporaines ou anciennes provenant
de la « Route de la Soie ». >Le
même texte en Arabe<
Georges et Alexandra Asseily, Mars 2009
- Musée
de la Soie au village de Bsous: >> Voir
la Vue << (2009-06-01)
- Musée de la Soie au village de Bsous: >>
Voir
la Vue 2 << (2009-06-01)