La plaine
de la Békaa s’étend du nord au sud le
long de la frontière syrienne entre les deux
chaînes montagneuses du Liban et de l’anti Liban.
Le sud-est de la Békaa s’enfonce dans le Ghor
au pied du mont Hermon. Cette plaine est des plus
fertiles; un dicton dit: ‘l’abondance ne déferle
sur les marchés que lorsque les produits de
la Békaa les envahissent.’
On bifurque à partir de Anjar pour atteindre
la région de Rachaya et les pentes ouest du
mont Hermon et le Ghor (la dépression du Ghor).
A 79km de Beyrouth, à une altitude de 1500m,
se trouve le village Druze de Yanta.
L’origine du mot Yanta vient là des anciennes
langues sémitiques : il veut dire: Dieu est
celui qui plante… ou le mot Yanta dans la langue syriaque
veut dire ‘la colombe blanche’ et dans la langue arabe
c’est le futur du verbe sauter, se soulever…
Yanta: ‘Il plante, il cultive’…
Beaucoup de vestiges subsistent à Yanta : temple
romain, des caveaux, des restes de mosaïques,
la citadelle d’Idriss, la citadelle de Aldiab, vestige
d’un couvent, plusieurs sources d’eau: Ain el Hari,
Ain el Rouess, Ain el Teyr etc… des sources de partout,
Yanta est très riche en eaux.
On y voit une ‘Khiloueh’, lieu de culte et de prière
des Druzes d’une grande beauté.
La majorité des habitants de Yanta ont émigré
au Canada, ils viennent passer l’été
au Liban ; De là, de belles résidences,
villas, maisons luxueuses etc…
Un village aux infrastructures modernes: école
officielle, cliniques médicales, club sportif,
téléphone…
Les habitants aisés, dépensent généreusement
pour le développement de ce gros bourg druze
d’une grande ouverture. C’est sur les pentes ouest
de ce mont Hermon que s’est constituée depuis
le 11ème siècle la communauté
druze autour des énormes bourgades de Rachaya,
Hasbaya, Chébaa… Cette communauté dissidente
de la communauté musulmane des Fatimides ismaéliens
s’est constituée au temps du calife Hakim,
en 1017, sous l’impulsion d’un des officiers de sa
cour : Mohammad ibn Ismaïl Annouchtakim, surnommé
Darazi, dont la tombe est toujours vénérée
à Nabi Chitte prés de Hasbaya.
Le gros village druze de Yanta se situe plus au nord
du massif et proche de la route Beyrouth-Damas, le
long d’une vallée affluente du Jourdain, à
une altitude de 1489 m, adossé à des
éperons Est qui s’élèvent à
1700m et plus.
Cette bourgade faisait partie d’une ligne de défenses
militaires qui remonte à la plus haute antiquité
: on y trouvera des vestiges rupestres, des restes
de fortifications romaines, et franques et arabes,
au milieu des vergers, d’amandiers, oliviers, vignes,
tabacs, mûriers, figuiers, maigres céréales,…
Toute cette région de paysans druzes, laborieux
et paisibles, se caractérise dans le nom même
du bourg Yanta : il plante, il cultive, le il se rapporte
aussi bien à Dieu qu’à un paysan.
La
population druze est regroupée principalement
autour du Mont Hermon : en Syrie sud-ouest dans le
Houran appelé le Djbel druze (450.000) ; dans
le sud-est Liban, le Ouadi el Taim, le Barouk, le
Chouf (400.000) ; dans le nord-est d’Israël (75.000)
et le nord-ouest de la Jordanie (15.000) ; beaucoup
ont émigré en Europe ou les Amériques
(80.000)… ce qui les met autour d’un million de personnes.
Les
émirs de ces paysans montagnards leur ont fait
jouer au cours des siècles, un rôle politique
considérable: les Buhturs au temps des mamlouks
(12e à 14e siècles) ; les Ma-ans, les
Arslans, les Jumblats,… au temps des Ottomans (16e
à 19e siècles)… les Atraches dans le
Djebel Druze syrien (20e siècles)…
L’émir
Fakhreddine II (mort en 1536), avait pu constituer
une ébauche d’Etat libanais indépendant
dans l’empire Ottoman, qui persista jusqu’au 19e siècle…
Leur
poids politique actuel reste considérable au
Liban.
- Le Village de Yanta: >> Voir
la Vue << (2011-09-01)