C'est une très jolie bourgade libanaise sise
sur un des contreforts-ouest du mont Hermon dans la
Beqaa-sud à 85 km de Beyrouth à l'intérieur
nord de la vallée du Wadi Et Taïm ou coulent
les nombreux cours d'eau qui alimentent le fleuve
du Jourdain de célèbre et religieuse
mémoire et qui descend vers le sud se jeter
dans le lac de Génézareth puis beaucoup
plus bas vers la Mer Morte.
La bourgade se situe à mi-pente, à 1360
m du fameux mont qui, lui, s'élève à
2814 m (en fait, à 3200 m au dessus de la dépression
Beqaa-Ghor, ce qui fait du mont Hermon le deuxième
plus haut sommet de la chaîne du Liban –
le plus haut sommet après le Cornet es Saouda
et avant le Sannine. Et c'est de cette bourgade que
s'entreprend la montée du dit mont sur son
versant libanais: Cinq heures de marche en lacets
au travers de paysages pittoresques de vignes et figuiers
en contre bas, puis de gorges sauvages et d'escarpements
vigoureux jusqu'aux sommets où passe la frontière
du Liban avec la Syrie. Il se pourrait, qui sait?,
que c'est de cette “haute montagne” qu'il
serait question dans les évangiles: Marc 8/1
et parallèles “après que Jésus
eût remonté les bourgs de la haute vallée
du Jourdain, au nord de Césarée de Philippe
l'actuel Banias et qu'eut lieu l'épisode de
la transfiguration.
La grosse bourgade de Rachaya occupe depuis toujours
un point stratégique au dessus de sa vallée
Et-Taim et abrite depuis les temps immémoriaux
une forteresse impressionnante et célèbre
qui fut tour à tour cananéenne, gréco-romaine,
arabe, Croisée et ottomane. L'énorme
Tour des Plumes, construite par les Croisés
en 1172, sur les vestiges toujours visibles des fortifications
antiques, fut aménagée au 17ème
siècles par les membres de la famille Chéhab
qui y établirent le siège de leur pouvoir.
Cette forteresse a défrayé bien des
fois la chronique de l'histoire de tout le Liban,
en particulier chaque fois que des Puissances étrangères
rivales ont fait se dresser entre eux les membres
jusque la paisibles et conviviales des diverses communautés
qui y vivent: Druzes, Chrétiens orthodoxes,
Roums catholiques, ou Syriaques (on compte là
quatre églises fort anciennes : deux Roums
orthodoxes, une Roum catholique et une Syriaque…
En 1860 de triste mémoire, eurent lieu là,
d'horribles massacres jusqu'à l'intérieur
de la citadelle. En 1925, le 22 novembre (jour appelé
à devenir célèbre par la suite
en ce même lieu), les autorités française
essuyèrent une pénible défaite.
En 1943, c’est là que furent emprisonnés
les membres du nouveau Gouvernement libanais de Béchara
El Khoury: lui-même, et son chef du gouvernement
Riad El Solh, et le Président de la Chambre
Adel Osseyran et les ministres Camille Chamoun, Abd
Elhamid Karamé, Salim Takla… sur un
coup de tête du Haut commissaire Jean Helleu,
Délégué Général
de la France Libre – lequel d'ailleurs fut désavoué,
ce qui permit aux “prisonniers” de sortir
de la citadelle de Rachaya, la tête haute et
de sceller le Pacte de la nouvelle République
Libanaise, le 22 novembre 1943.
Notre ainsi célèbre cité chargée
d'Histoire, mais résolument tournée
vers l’avenir, offre à ses visiteurs
un cadre naturel très heureux: Un haut plateau
dominant superbement la vallée, des jardins
étagés sur les pentes, un millier de
maisons de briques rouges, une rue centrale qui était
de pavé jadis, conduisant à l’imposante
forteresse, et que l'on appelle “Le Souk”,
une animation sociale et culturelle particulièrement
intense un accueil chaleureux de ses 6500 habitants
Druzes et Chrétiens vivant en parfaite harmonie
et une artisanerie ancestrale renommée (Spécialité
de bijoux en argent ciselé…) Ajouter
à cela un climat très agréable:
sec mais peu chaud en été, froid avec
quelques couches de neige en hiver, et 290 jours d’ensoleillement
chaque année,… Qui dit mieux?
- Le Village de Rachaya: >> Voir
la Vue << (2004-10-01)
- Le Souk de Rachaya: >> Voir
la Vue << (2008-11-15)
- Forteresse de l'indépendance: >> Voir
la Vue << (2009-12-01)