Prier! et que veut dire prier? Qui prie? Pourquoi?
Comment? Quand? etc...
La prière est une communication avec l'au-delà,
le Tout-Puissant qui nous aime, ou parfois nous écrase;
de toute façon, il nous maitrise, nous fascine,
nous attire; quelquefois l'émotion est grande,
allant jusqu'aux larmes, l'extase...
Notre âme, notre sentimentalité, sensation,
pensée, tout notre être est le terrain
du jeu; ce jeu sacré, mystérieux...
religieux... Partant de la sorcellerie à la
prière, de l'adoration "d'éléments":
Soleil, Lune, statues, etc... jusqu'au vrai Créateur,
Dieu, Il,...
Il aura fallu des milliers d'années d'évolution...
depuis Hénok (Genèse 5/22)
La foi, la croyance, le culte, ont évolué
de telle forme pour devenir une affaire individuelle,
personnelle.
Le moine prie en son couvent; l'anachorète
en son ermitage; le prêtre, le croyant en son
église; l'Imam, le Cheikh, en leur mosquée;
Le "païen" soi-disant en son temple;
le Rabin en sa synagogue. Le Poète en la Nature
" La Nature est un temple" (Baudelaire);
le chercheur en son laboratoire; le berger en ses
pâturages etc.. la prière se fait partout.
Des lieux de pèlerinage où des croyants
affluent de toutes les communautés pour accomplir
des vœux....
Au Vatican, ou la Mecque, à Lourdes, ou à
Qom, à Saint Charbel, à Harissa, ou
à tel ou tel autre "Macam"; on est
poussé par le même besoin, désir,
passion etc...
Venez à Helipolis - Baalbeck dans la Bekaa
à la découverte de la Mosquée
"Al Sayida Khawla", la "Dame Khawla".
Ici on vient prier, accomplir des vœux; un pèlerinage
religieux.
Il s'agit en ce lieu d'une enfant, la jeune fille
Khawla qui quand elle décèda n'avait
que trois ans seulement. Voici son histoire:
Après la défaite et le martyre du troisième
Imam al Hussayn, fils de Ali, à Karbala, face
aux Omeyades, femmes, enfants, filles, sœurs, furent
enlevés comme "butin" et emportés
en direction d'Alep, en Syrie. Passant toujours par
des régions riches en cours d'eau et sources;
les caravanes devaient assurer l'eau potable pour
le personnel et les troupeaux, passer par la vallée
de la Bekaa était un idéal. Les conditions
de voyages en ces temps étaient très
pénibles dans ce pays désertique. Lors
de l'escale faite à Héliopolis, la petite
fille Khawla ne put plus résister à
la fatigue, la soif, la faim, la marche, la souffrance;
elle succomba et mourut prés d'un couvent nommé
le couvent des vierges.
La jeune Khawla, fille de l'Imam, fut enterrée
en ce lieu et fut considérée comme une
relique, une bénédiction, un don du
ciel; petite fille de Ali, père du Hussayn,
elle fut vénérée et sa tombe
est devenue un lieu de prière de pèlerinage
pour les habitants, surtout les Chiites.
... On raconte qu'il y a deux cents ans, un habitant
de Baalbeck, propriétaire du terrain où
fut ensevelie Khawla, vit en songe une petite fille
de trois ans lui ordonnant: "Je suis Khawla,
fille de trois ans, fille de Hussain, enterrée
dans votre jardin" et lui indiqua l'endroit bien
précis, lui demandant de dévier le ruisseau
qui coule prés de sa tombe (Le ruisseau de
Ras El Ain) "car l'eau me nuit"; cet homme
n'a pas d'abord réagi. Alors Khawla lui est
apparue une seconde, troisième, quatrième...
fois; il eut peur et prit conscience du sérieux
de cette vision; il s'empressa alors chez le doyen
d'Héliopolis, de la famille Mortada, lui raconta
ses visions.
Le doyen et tous les villageois se précipitèrent
vers l'endroit indique; ils piochèrent et la
tombe apparut; le corps de l'enfant se trouvait tendre
et intact; un corps béni; ils l'ensevelirent
plus loin et bâtirent une coupole sur la nouvelle
tombe.
La nouvelle s'était propagée et des
milliers de croyants venaient visiter et prier surtout
durant les occasions: Achoura, les quarantaines, les
vendredis... on venait de partout, de tous les pays.
Et depuis, le lieu s'est développé et
agrandi par la construction d'une mosquée comprenant
deux ailes ou compartiments, pour femmes et pour hommes,
de telle sorte qu'en priant, il n'y aura aucun dérangement.
Les compartiments sont séparés par des
rideaux de décorations. La tombe de Sayda Khawla
fut décorée et protégée
par une balustre en fer, elle porte des écrits
de versets coraniques et des arabesques ... et une
coupole est au dessus de la tombe.
A l'intérieur de la Mosquée on voit
un cyprès millénaire vivant miraculeusement,
sans racines et toujours verdoyant.
A l'intérieur aussi, sont disposées
des panneaux de bois sur lesquels les croyants inscrivent
leurs réflexions. La tombe de Sayda Khawla
est devenue un phare de sainteté et un symbole
de la pureté; sa place est prés du créateur,
du fait de sa vénération par tant de
croyants; beaucoup d'arbres, pins et cyprès
ont été plantés prés de
cette mosquée.
Khawla cette petite enfant martyr qui a subi tant
de souffrances et de peines est devenue la "Dame
Khawla", la protectrice, la bénie, la
vénérée, un reliquaire, un mausolée
pour les croyants.