En partant du fond Est du village de Aqoura, on remonte la vallée du Ouadi as Safir, sur une route asphaltée de plusieurs kilomètres vers les hauts plateaux Dahr el Qadib, de 1985m d’altitude. Ce plateau s’affaisse fortement à l’Est sur une vallée orientée nord-sud et close sur elle-même entre les hauteurs qui la surplombent, dont le Jabal el Hajar qui lui barre l’horizon à 1704m d’altitude et qui la constituent comme une cuvette à fond perdu.
De nombreux ruisseaux descendent des hauteurs, de sources abondantes dont l’une s’appelle Nabaa el Arbaïn (des quarante !) et aboutissent à un lac à 1375m d’altitude, qui n’a d’autre écoulement qu’un grand pertuis au fond de la vallée ainsi fermée où l’on voit un autre petit lac, aux eaux limpides, à 3km au sud de l’autre et dit lac de (Zéinéiyé). Ces lacs vont se desséchant à la fin de chaque été : les populations d’alentour croient que les eaux du Nahr Ibrahim sont alimentées par celles des lacs Yammouné, celles-ci alimentant du moins les bassins intérieurs de la même montagne.
Un village de quelques centaines d’habitants vit auprès du grand lac et des produits d’une terre semblable à celle de la Béqaa : cultures maraîchères et arbres fruitiers pommes de terre, oignons, hommoss, lentilles, pommiers, vignes, mûriers, figuiers…
Sur les rives du lac, on découvre les ruines d’un temple romain dont l’enceinte, en fort appareillage de pierres, subsiste sur 90m de long et 65 de large, ainsi que le soubassement surélevé du sanctuaire. Ses habitants vous montrent des vestiges abîmés de pierres et de statues antiques. On dit que dans la mythologie phénicienne, Astarté (Ishtar, devenue Vénus chez les Romains), fuyant Typhon (le mauvais frère du dieu Osiris, dieu des ténèbres et de la stérilité), s’était transformée en poisson doré de ce lac…
Le coin devient un lieu de promenade touristique au printemps et en été : des installations sommaires sous les arbres au bord de l’eau courante, en font un site d’accueil très agréable. On peut y accéder donc par la piste Aqoura ; mais aussi à partir du col des Cèdres de Bcharré, via Aïnata et Mchaïtiyé ; ou à partir de Baalbeck, via nord-ouest, Chlifa. Dar Ouassaa ; ou de Baalbeck, via Deir el Ahmar, Btedaa ou Mchaïtiyé – (Yammouné est à exact mi ligne droite Aqoura – Deir el Ahmar).
Le nom du lac Yammouné, pourrait venir du mot sémitique ‘Yam’ (mer, en akkadien) et donc ‘petit mer’.
- Le village et le lac Yammouné: >> Voir la Vue << (2007-06-01)