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Faut-il envoyer des armes à l’opposition syrienne?

 

 
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Faut-il envoyer des armes à l’opposition syrienne?
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Faut-il envoyer des armes à l’opposition ?

L’épouvantable drame syrien s’étend dans le temps, sans espoir d’en voir le terme. De plus, la confusion ne cesse d’augmenter. Une seule certitude, l’ordre Baasiste antérieur ne reviendra pas. Une constatation ; les oppositions n’arrivent pas à avoir un secteur sécurisé. Alors, un thème lancinant insiste ; « Faut-il envoyer des armes à l’opposition au régime ». Il faudrait offrir un ciel tranquille aux secteurs où le régime n’a plus d’autorité. On pose cette question avec une note de doute. L’interrogation suivante se précipite à notre esprit, avant de tomber sur nos lèvres :

« Et…si ces armes arrivent aux mains extrémistes islamistes? ».

Ensuite, s’installe un silence dubitatif.

Généralement on embraie sur une exclamation ; « Souvenez-vous de l’Afghanistan…. ou de la Libye ! ». On en reste là. Heureusement, nous n’avons pas de décision à prendre ! Nous n’exprimons qu’une opinion. Notre impuissance à agir sur les évènements, nous soulage un instant. Néanmoins, vivant au Liban, connaissant tous les spectres de la tragédie, nous sommes forcés de prendre parti. Devant les regards des réfugiés nous ne pouvons rester neutres avec une certaine « distanciation ». Il est difficile de jouer les Ponce Pilate en détournant le regard de la tragédie syrienne car ne rien faire, c’est malgré tout choisir. Il nous faut prendre position. N’oublions pas que durant trente ans la Syrie des Assad a « aidé » le Liban. Il aurait même sauvé les Maronites, qui les auraient appelé au secours en 1976, prétendent certains fameux analystes !

Je ne sais pas qu’elle est la dimension islamiste de l’opposition syrienne. Par contre, je ne sais combien de fois ce régime, tout à fait nietzschéen dans le mauvais sens du terme, a su se présenter en sauveur sanglant des problèmes sanglants qu’il avait ourdi. Certes l’opposition syrienne est divisée, mais elle est unanime pour demander le départ des Assad. Une seule fois le régime a voulu réunir une opposition de « l’intérieur » à Damas. L’article N°1, de la première session était le départ du chef de l’Etat. Tel est pris qui croyait prendre ; c’était la seule demande qui ne fallait pas faire. Le salon de l’Hôtel fut évacué manu militari avec sûrement des arrestations et tortures à la clé. La presse en a peu parlé. Le contrôle était presque parfait.

Le problème syrien se pose avec autant d’acuité qu’auparavant celui du Mali. Ce pays en implosion allait devenir une base islamiste. La France est intervenue avec son Armée. Pour la Syrie les équations de départ sont inversées ; l’autorité légitime de terreur fait face à une opposition qui puise sa force morale de plus en plus dans un Islam rigoureux. Cela est sûr.

Avec un sourire cynique, pendant cinquante ans, on trouvait que les Assad tenaient bien la Syrie. La férocité du régime était même une vertu, aux yeux de certains. La Syrie ? C’était la « Prusse du Monde Arabe », avec Hafez El Assad pour Bismarck.

Maintenant, le peuple n’était plus tétanisé par la peur de la mort. Même sous la torture généralisée, la révolte ne cessa de croître. On ne comprenait plus rien ! C’était sûrement l’œuvre d’un complot venant de l’extérieur. Dans quels très fonds de leur âmes ces gens humiliés et méprisés, pouvaient-ils puiser leur colère irrépressible ? Quelle vertu pouvaient-ils interpeller ? Certains faisaient semblant de croire que l’idéal du mythe démocratique pouvait suffire. Pourtant, ne venaient-ils de vivre une caricature de démocratie ? Pendant les deux ans de guerre civile, les Syriens ont eu droit ; à la levée de l’Etat d’urgence qui étouffait l’espace juridique depuis1963, un référendum sur une réforme constitutionnelle ; le régime du parti unique était aboli. Il y eut ensuite, un renouvellement, par élections, je vous prie, de l’Assemblée Nationale Nous ne comptons plus les amnisties et les libérations. Simultanément les degrés de violences ne cessaient de monter aux plus hauts sommets ; exécution d’au moins 55 médecins soignant dans des cliniques improvisées car les hôpitaux officiels sont devenus l’antichambre de la salle de torture. Il ne faut pas être grand clerc pour reconnaître que seule une foi transcendante demeure est susceptible d’atteindre le niveau de cette épreuve atroce. Tout d’abord, il y a la révolte. Puis les armes dites pacifiques suivent ; des manifestations. Elles s’accompagnent de cris d’autant plus forts et plus violents qu’ils étaient impensables, il y a seulement un instant. De rares coups de feu sont tirés. Par qui ? Les accusations sont contradictoires ; vous choisissez suivant votre opinion. Alors vous pouvez vous interroger ; « De quelle provenance sont ces armes ? » Qu’importe ! Seule la couleur du sang ne faisait pas contestation.

Qui a le droit de détenir des armes ? A vrai dire nous ferions bien de poser la question d’une autre manière ; qui possède des armes ? Chaque communauté politique apporte sa propre solution ; depuis les Etats-Unis et la Suisse où chaque foyer détient une arme individuelle, jusqu’aux peuples totalement désarmés. Aux U.S.A. la National Rifles Association (NRA), qui défend la vente libre des armes, note avec une certaine ironie que ce sont les peuples les plus libres qui ont le plus d’armes. Quelle belle attitude que celle du citoyen armé de son fusil. Il est prêt à défendre son foyer et sa liberté ! Toutefois, la généralisation d’armes peut tourner à l’anarchie. Il nous suffit d’observer le Yémen et l’Afghanistan !

D’autres peuples, ont une seule partie de leur population à avoir le privilège des armes ; la noblesse ou l’armée de métier. Est-ce par choix ou par le poids de la tradition ? Il est à noter que la France est passée par plusieurs de ces stades. Après plus d’un siècle (1875 à 1996) d’une armée à base de la conscription universelle, le Président de la République Française, Jacques Chirac a choisi de passer à une armée professionnelle. Aspect étonnant, il n’a pas demandé l’avis du peuple de France par référendum. Il s’est borné à une raison purement technique. La technologie toujours plus poussée des armes demande une formation longue et coûteuse. L’efficacité des munitions de plus en plus intelligentes requièrent un savoir faire sans faute. Le spécialiste prend le pas sur le citoyen en armes. L’Aviation et la Marine, par nécessité technique, étaient déjà professionnalisées d’ailleurs.

Dans le cadre de notre question syrienne ; nous demandons à des civils, pouvant avoir fait un service militaire, de combattre dans une guerre intérieure en s’armant contre une armée devenue de métier au service d’une famille. La naissance des Etats-Unis d’Amérique et la Révolution Française ne doivent pas faire illusions ; leurs luttes victorieuses contre des Armées de Métier d’Ancien Régime furent exceptionnelles. De plus, il ne faut pas oublier que dans les deux cas il y eut à la base l’aide décisive de soldats de métiers. En 1781, le corps expéditionnaire français, 8 000 hommes, de Jean-Baptiste Donatien de Vimeur Comte de Rochambeau (1725-1807) se retrouve dans le premier cas. Dans le second, il y eut Lazare Nicolas Marguerite Carnot (1753-1823) « l’organisateur de la victoire » avec l’amalgame entre les Régiments blancs et les bleus, nouveaux conscrits en 1793. Comment peut-on imaginer qu’il suffit d’envoyer des armes et quelques instructeurs pour résoudre la faiblesse militaire de l’opposition syrienne ?

Jetons un coup d’œil sur l’affaire Malienne, qui sert de référence. Depuis juin 2012, AQMI, (Al Qaëda au Maghreb Islamique), MUJAO, (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) et le LMNA des Touaregs, occupaient la moitié d’un pays grand comme près de trois fois la France. Si nous suivons la chronologie des plans des opérations envisagées, ce devait être l’Armée Malienne qui allait reprendre Gao et Tombouctou. Devait-elle aller jusqu’aux massifs sahariens d’Adrar des Ifoghas ? Les opérations devaient être déclenchées en septembre 2013, après les grosses chaleurs. Certes, entre temps divers pays européens devaient entraîner cette nouvelle Armée Malienne. Elle aurait été mieux l’équipée. De plus, elle devait bénéficier de l’aide de la Communauté économique Des Etats de l’Afrique Occidentale (CéDéAO). Nous ajoutons en finale ; l’aide logistique de l’Armée Française. Cependant, la seule certitude c’était qu’il n’y aurait pas de troupe française au sol. Cela était affirmé avec le ton le plus absolu. On n’allait pas faire comme en Afghanistan !

Le 11 janvier 2013, la précipitation des Islamistes, voulant se saisir de Bamako, change le scénario. L’opération Serval prend le relais. Maintenant, je regarde le déroulement des évènements réels. L’acteur principal, pour ne pas dire exclusif, est l’Armée Française. Qui peut croire qu’en septembre, dans cinq mois donc, les projets de l’Armée Malienne auraient pu se dérouler comme prévu ? L’Armée Française a du utiliser tous ses moyens techniques et le meilleur de ses compétences humaines pour venir à bout des 8 000 hommes des groupes islamistes. De plus, on se rend compte qu’il faut tout reconstruire ; en premier lieu l’Etat Malien lui-même. Il a besoin de légitimité et d’autorité. La transformation militaire de l’Armée Malienne étant l’épreuve la plus facile, surtout avec une présence militaire française surplace. Constituer un gouvernement devient bien plus difficile. Procéder à l’élection d’un président semble plus ardu encore.

Comment espérer un processus symétrique pour la Syrie, avec un appui en réluctance ? Une mutation décisive en Syrie serait-elle possible par le seul envoi d’armes ? Aussi sophistiquées soient-elles résoudront-elles les vrais défis à la question syrienne ? Dans cette lutte inexpiable, on atteint vite une montée aux extrêmes. Tout devient instrument ; tant la douleur, que le mensonge dans une manipulation constante. Alors croire que quelques tonnes d’armes peuvent changer le cours des évènements, relève de l’illusion. Si c’est pour interdire la tyrannie d’un ciel destructeur par les bombardements aériens, l’envoi de missiles ou d’hélicoptères, les anti-missiles Patriotes établis en Turquie pourraient suffire. Cependant, les Etats-Unis d’Amérique refusent ce qu’ils avaient accordé aux Kurdes Irakiens en 1991 et aux Bosniaques en 1999. La France ne veut pas et ne peut pas rejouer le scénario Libyen ; l’interdiction aérienne. Il y manquerait une résolution Onusienne du Conseil de Sécurité.

Je reste persuadé que la présence des troupes au sol est nécessaire.

Oui, il faut envoyer des armes mais aussi les experts allant avec. Voilà une sorte d’expression que je trouve bien technocrate. Nous pourrions aussi dire ; des gens d’armes. Ces Gendarmes dans l’ordre de la politique ont des fonctions d’officiers militaires certes, mais aussi judiciaires et administratifs. En montant plus haut, je préfère exprimer la même idée en faisant référence aux chevaliers. Les armes sont utilisées par des personnes ayant une éthique morale élevée. Ainsi on réussit à avoir le meilleur usage des armes, sans crainte de détournements de la force. Si nous nous limitons au rang de fournisseur d’armes nous changeons de nature. On devient des manipulateurs, des joueurs sur l’échiquier politique. Là, aussi regardons la manière de porter ses armes ; entre les « guérilleros » et les « réguleras ». Nous voyons les mutations proposées. Nous retrouvons ces mêmes différences entre une jeep avec ses islamiques et une jeep avec ses progressistes.

Non, il ne faut pas envoyer des armes ! Il faut y ajouter les experts en techniques et en sagesses qui savent les utiliser à bon escient. Que l’Armée Française intervienne, comme au Mali. Réaction immédiate :

« Vous vous rendez compte ! Il y aura des dizaines de morts ! »

Voilà tout est dit !

Essayons de nous mettre à la place d’un Syrien responsable naturel d’un quartier ou d’un village. Il est mal rasé. Il n’a pas pris de bain depuis un certain nombre de jours. Sa famille reste dans un abri ; une femme et ses trois enfants pour un chrétien, trois femmes et ses six enfants pour un musulman. La journée va-t-elle être ponctuée par des bombardements aériens ? Va-t-il trouver de la farine ? Y aura-t-il du mazout pour faire cuire le pain ? L’eau… ? Un beau matin, il voit arriver une troupe en armes. Sa première inquiétude vient du caractère de ces hommes et non de leur armement. Comment se comportera leur chef ? Chabbiha ? Salafistes ? Frères ? Armée ? Rapidement quelques indices vestimentaires vous fixent. De toute manière ils voudront boire, manger, puis le reste peut-être. Tout en sachant qu’une règle établit que toute Résistance au bout de deux ans de clandestinité ou d’illégalité, côtoie le banditisme. Vont-ils faire de la provocation ? Déguisent-ils leurs apparences ? Viennent-ils d’avoir des pertes ? Ils ont sûrement de blessés, si ce sont de vrais combattants. Dans toutes ces interrogations muettes et lourdes de conséquences, la qualité et la quantité d’armes demeurent secondaires. Entre deux échanges verbaux laconiques, un ou deux missiles seront-ils tombés ? La belle affaire ! A la limite c’est secondaire. Par contre la qualité des hommes, en face de vous, est primordiale. N’oublions pas que la Prévôté, premier organe judiciaire de la monarchie française, s’adressait aux gens d’armes. Ceux qui exagéreraient dans les privilèges de la force. Sur quelles lois allez-vous rappeler les limites de ce groupe qui s’avance dans la rue principale ? Les premières pages tournant au vent d’un Coran ouvert dans une maison éventrée s’offre à vous. Comment l’interpréter ? Non vraiment la qualité et l’origine des armes lui importent peu tandis que l’angoisse noue son estomac vide. En Orient l’abus de pouvoir est si naturel !

Voilà pourquoi je demande, je souhaite, je prie pour l’intervention de personnes étrangères armées, avec un esprit juste, et prêtes à perdre la vie ou à être blessées. C’est une mission de sacrifice. Il n’y a que des coups à prendre. Ne pas espérer surtout dans la reconnaissance humaine. D’ailleurs la vie elle-même n’est-elle pas sacrifice ? L’aventure humaine est fondamentalement christique.

N’oublions pas que les armes, aussi belles soient-elles, ne sont que des instruments. Elles font autorité. De justice ? D’harmonie ? C’est selon l’homme les manipulant. Aussi sophistiquées soient-elles, elles ne peuvent pas apporter des solutions en dehors de leur nature. La force ! Une force aveugle ! Je n’ai pas trouvé d’épopées où l’épée Durandal comme Excalibur, pas plus que la lance de Perceval, parle à son guerrier attitré. Cela, malgré que nous utilisons dans notre langage l’une pour l’autre ; figure de style : synecdoque. C’est l’utilisateur, mieux l’expert, le professionnel qui les manie pour en rendre toute l’efficacité de son potentiel. L’arc d’Ulysse dans son palais d’Ithaque n’a qu’une contrainte passive ; nul ne peut tendre sa corde. Pourtant Ulysse n’a jamais été célèbre pour sa force mais plutôt par sa ruse. Sauf dans ce cas là, il se révèle par sa force extraordinaire. Tous les prétendants de sa femme Pénélope mourront percés de flèches. Ils sont visés par l’œil, frappés par le bras du Roi Ulysse.

Il nous faut même ajouter un étage supplémentaire ; l’esprit qui anime le manieur d’armes. La fameuse épée du chevalier a vite acquis une valeur spirituelle de par le chevalier.

Alors, il est de la première importance qu’en visant un objectif politique précis nous sachions qui manipulera les instruments de la destruction. Ceux qui donnent la mort ; les maîtres d’armes. Le mieux c’est de demander aux spécialistes eux-mêmes de les utiliser. Aux officiers de faire leur office. Sûrement qu’il y a un prix à payer. L’adversaire tire, lui aussi. Cependant les pertes humaines seront moindres que si se sont les amateurs, les épigones qui se mettent en première ligne. L’objectif sera atteint à moindre frais ; pour son propre contingent mais aussi pour les pertes des adversaires. L’objectif politique se présentant sous une idée abstraite, toujours difficile à atteindre en plénitude, ira mieux s’approchant de cette réalité.
Mon Apr 08, 2013 6:30 pm View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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