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Joined: 09 Mar 2007 Posts: 529 Location: Jbeil Byblos |
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Politique agricole adéquate - Service Agriculture Libanais |
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Proposition d'une politique agricole adéquate au service de l'agriculture libanaise
Par Louis Lahoud Lahoud - Al Hikma Copyright
I- Les mesures préparatoires:
Les mesures préparatoires nécessaires pour la réussite de la politique agricole proposée sont les suivantes:
- La création d'un Comité national pour le sauvetage de l'agriculture.
- La planification agricole.
- Les marchés agricoles.
- Les mesures de sécurité en agriculture.
- L'amélioration des conditions de vie dans la campagne.
A- La création d'un Comite national pour le sauvetage de l'agriculture:
La création du Comité national pour sauver l'agriculture ne remplace pas le conseil agricole supérieur qui a été crée depuis quelques années et qui n'a pas été constitué jusqu'à maintenant. En outre, le regroupement des spécialistes de l'économie dans ce conseil serait l'occasion de créer ce Comité national indispensable.
En effet, le rôle de ce Comité devrait se limiter aux affaires suivantes:
. La redéfinition du secteur agricole dans la stratégie économiques du pays.
. La détermination d'une politique agricole issue de la stratégie mentionnée en prenant en considération l'évolution des données agricoles et économiques de la situation actuelle et les prévisions pour le futur.
Un delai d'un an serait donné au Comité pour appliquer les conseils suggérés. De plus les statistiques, les études économiques et techniques, le Ministère de l'agriculture et les Administrations agricoles doivent être mises à la disposition de ce Comité.
Ce comité devrait aussi communiquer avec les organisations mondiales et nationales à l'extérieur et organiser des séminaires et des conférences agricoles à Beyrouth et dans les régions en collaboration avec les Universités, les experts et les Comités sociaux pour améliorer la situation actuelle de l'agriculture libanaise.
B- La planification agricole:
La planification du secteur agricole, qui est une nécessité, rencontre des difficultés résultant des circonstances politiques, des relations économiques avec l'extérieur et de la mentalité de l'agriculteur libanais qui n'accepte pas facilement de s'enrôler dans un projet organisé et possédant ses orientations et ses directives propres. Donc il faut travailler selon les orientations suivantes:
- Un recensement des productions, des importations et des exportations en collaboration avec la Direction des études et des statistiques au Ministère de l'agriculture et avec les experts spécialistes.
- La classification des statistiques et des rapports nationaux et internationaux selon les technologies nouvelles dans un centre informatique performant, lié aux réseaux des informatiques internationale.
- L'utilisation des statistiques et des renseignements analysés par les experts de la production agricole en vue de planifier le secteur agricole au niveau des services intérieurs et de la communication avec les marches extérieurs
C- Les marchés agricoles:
Un certain déséquilibre des marchés agricoles est la meilleure solution pour résoudre les problèmes de l'économie agricole libanaise. En effet, le marketing agricole connaît actuellement des désordres, qui entrainent l'augmentation des prix des produits alimentaires et la diminution du niveau de vie dans les pays.
Cependant la direction des marchés agricoles est une opération difficile à mettre sur pied. Elle suppose des spécialistes pour l'application des démarches suivantes:
1- Les terres agricoles doivent être cadastrées dans toutes les régions libanaises et doivent être reprises sur des cartes appropriées.
2- La variété des sols doit être déterminée et classifiée suivant leur fertilité et leur adaptabilité aux diverses cultures.
3- Les conditions climatiques doivent être précisées et ordonnées suivant leur convenance aux différentes cultures.
4- Les projets d'arrosage dans les régions doivent être planifiés suivant la quantité et la qualité des produits demandés.
5- Des lois sont necessaires pour protéger les régions agricoles et limiter les méfaits d'une urbanisation galopante. Cette protection peut se faire en créant, par exemple, des zones vertes comme cela se fait couramment en Europe.
6- Il faut répertoriera les produits nécessaires à la consommation libanaise actuelle et future, afin d'assurer un meilleur niveau de la sécurité alimentaire et réduire l'importation des produits alimentaires.
7- Les marchés agricoles centraux et régionaux doivent être mieux repartis pour faciliter le transport des produits vers ces marchés et pour assurer de manière équitable les produits aux consommateurs.
8- Il faut étudier la situation actuelle des marchés mondiaux pour préparer le marché libanais à son adhésion dans l'Organisation Mondiale du Commerce. Des accords avec les pays membres de l'Organisation Mondiale du Commerce en collaboration avec le Ministère de l'économie et des affaires étrangères peuvent l'y aider. Cette collaboration consiste, par exemple, à s'informer, quant aux critères suivants de production des grands pays: la quantité, la qualité, la spécifié et l'exportation. Ces informations qui doivent être mises à la disposition des administrations publiques, des agriculteurs, des exportateurs, des coopératives et des syndicats sont nécessaires à la répartition des cultures dans les terres agricoles et à la planification des quantités et des variétés maraichères demandées sur les marchés intérieurs et extérieurs
9- Les marchés agricoles doivent être dirigés par des spécialistes utilisant des technologies nouvelles. En outre, la direction des marchés doit contribuer à la collaboration entre les producteurs, les exportateurs, les syndicats et les coopératives agricoles.
D- Les mesures de la sécurité agricole:
Le secteur agricole n'a profité des sécurités en usage dans les autres secteurs. Il faut donc que la politique agricole proposée s'intéresse à la sécurité des agriculteurs dans le respect des saisons agricoles.
La sécurité des agriculteurs:
Les agriculteurs ont été exclus jusqu'à maintenant des sécurités offertes aux ouvriers dans les autres secteurs. 85.000 exploitants et 80.000 ouvriers agricoles ne profitent pas des sécurités, or ils représentent le tiers du nombre des libanais.
Conscients de cette situation, les syndicats et les coopératives agricoles ont demandé la réalisation de l'égalité entre les agriculteurs et les membres de la coopérative des employés de l'Etat, de la caisse nationale pour la sécurité sociale et des autres caisses publiques. En effet, la sécurité des agriculteurs est nécessaire pour assurer la survie d'une grande partie de la population libanaise. Il faut donc créer une caisse spéciale réservée à la sécurité des agriculteurs.
La prévention des irrégularités saisonnières:
Les agriculteurs rencontrent actuellement pendant leurs saisons agricoles des difficultés provoquées par les catastrophes naturelles comme les inondations, les tempêtes et les épidémies agricoles. L'Etat doit dans cette optique créer une caisse nationale pour la sécurité agricole. Cette création, dans les pays développés, a aidé beaucoup d'agriculteurs et a amélioré le niveau agricole du pays.
La création d'une caisse dans cette perspective pourrait assurer une meilleure égalité du secteur agricole avec les autres secteurs. La caisse doit être ouverte à tous ceux qui travaillent dans l'agriculture et devrait être dirigée par un conseil où sont représentés les agriculteurs, les syndicats, les coopératives agricoles et les experts de l'assurance et de la sécurité.
Pour financer cette caisse, l'on pourrait reprendre le projet d'un député qui consistait à mettre sur les polices d'assurance un timbre agricole représentant 3% des versements et à augmenter le budget de l'Etat d'une valeur égale à celle des timbres appliqués.
Amélioration des conditions de vie dans la campagne:
La campagne est constituée principalement des agriculteurs et des éleveurs qui ont besoin d'écoles, d'hôpitaux, de médecins, d'ingénieurs, d'avocats, de banques, de commerçants, d'artisans et d'ouvriers. Améliorer les conditions de vie à la campagne implique tous ces secteurs de la vie sociale.
Mais le monde rural libanais souffre actuellement de grandes négligences caractérisées par l'absence:
- de commerçants pour commercialiser les produits agricoles,
- d'artisans pour entretenir les outils, les installations d'arrosage et du transport;
- de dépôts et d'entrepôts frigorifiques pour conserver les produits;
- d'écoles spécialisées pour éduquer les agriculteurs et pour enseigner les technologies nouvelles;
- de coopératives et de syndicats pour regrouper les agriculteurs.
II- Le réaménagement des terres agricoles:
Le réaménagement rationnel des terres agricoles peut être atteint a plusieurs niveaux:
- L'encadrement technique des terres agricoles.
- Le remembrement des terres agricoles.
- L'aménagement des terres négligées.
- La valorisation agricole des régions montagneuses pauvres.
- Le règlement libanais actuel des exploitations agricoles.
- La proposition d'un règlement plus adapté aux exploitations agricoles libanaises.
- La rotation culturale.
A- L'encadrement technique des terres agricoles:
La politique de l'Etat dans l'orientation et l'utilisation des terres s'est limitée aux espaces consacrés à la construction et aux sites touristiques et aux zones industrielles. Mais à partir de l'année 1963, cette politique, s'est développée et a englobé les terres agricoles, notamment les pâturages et les forêts. Les terres furent déterminées en fonction d'impératifs écologiques, sociaux et économiques.
Mais pareille politique suppose une connaissance sérieuse des qualités du sol et des informations concernant les besoins nationaux. Mais cette connaissance est presque inexistante dans les pays en voie de développement. Ces derniers seront obligés de chercher les données à travers les statistiques des administrations publiques.
Les Ministères des pays développés ont établi dès maintenant la liste prévisionnelle de leurs consommations locales pour les années 2010, 2020, 2030 et 2040 et ont déterminé, en conséquence, les types préférentiels de productions agricoles. Ensuite, ils ont programmé les productions agricoles du futur sur des sites adéquates.
B- Le remembrement des terres agricoles:
La dispersion des propriétés agricoles a des influences négatives caractérisées par:
- La diminution de la production agricole.
-L'augmentation du prix de revient.
- La difficulté de la mécanisation des travaux agricoles.
- La perte de temps engendrée par le transport des ouvriers vers les terres agricoles.
Pour résoudre ces problèmes, il est nécessaire de remembrer les terres agricoles en s'inspirant les démarches suivantes:
a- Modifier les lois actuelles pour faciliter les projets de séparation et de répartition des terres afin de remplacer le remembrement facultatif par le remembrement obligatoire.
b- Donner la priorité dans le remembrement aux projets d'irrigation.
c- Encourager l'échange des terres entre les petits propriétaires.
C- L'aménagement des terres négligées:
Il y a de nombreuses superficies agricoles non exploitées jusqu'à maintenant car leurs propriétaires sont à l'étranger. Or la meilleure solution à ce problème est d'inviter les propriétaires voisins à diriger en commun ces superficies en collaboration avec les administrations publiques régionales, afin de ménager les droits des propriétaires absents.
D- La valorisation agricole des régions montagneuses pauvres:
C'est une nécessité pour l'Etat d'apporter les aides et les sécurités sociales indispensables dans les régions montagneuses et pauvres pour limiter l'exode rurale et améliorer la production agricole. Pour cela, il faut que, le Ministère de l'agriculture établisse un projet pour encourager les cultures adaptées aux caractères naturels et géologiques de ces régions en collaboration avec les Comités qui représentent les habitants de la montagne. Il faut aussi organiser des cours saisonniers pour améliorer les connaissances agricoles et le niveau social des agriculteurs et de leurs familles dans ces régions défavorisées.
E- Le règlement libanais actuel des exploitations agricoles:
Le règlement actuel de l'exploitation agricole au Liban donne aux agriculteurs la liberté complète d'appliquer les méthodes qui les intéressent. Ces agriculteurs exploitent leurs propres terres ou des terres louées par des contrats oraux. Ils cultivent les cultures traditionnelles sans aucune planification technique et économique et ne se préoccupent pas de la rotation culturale. Cette situation est la cause par conséquent des résultats suivants:
a- Les cultures traditionnelles ont tendance a être immuables depuis longtemps avec des aléas dépendant d'une bonne ou mauvaise saison climatique. Les agriculteurs ne trouvent pas par conséquent des marchés pour leurs produits agricoles. Cette situation influence considérablement l'écoulement des produits.
b- La location compétitive des terres à la fin de chaque année agricole se répercute sur l'augmentation des prix annuels sans aucune augmentation de la production et des gains.
c- La production agricole diminue à cause de la répétition bisannuelle, voire annuelle des mêmes cultures sur une même parcelle. La diminution de la fertilité et l'augmentation des parasites animaux et végétaux en sont les causes. De plus, le cout de revient de la production agricole augmente car pour lutter contre les maladies, il faut des fongicides, des insecticides et des herbicides qui coutent chers. Pour cela, la rotation culturale est une nécessité pour l'exploitation agricole. Les pays développés l'ont bien compris. Mais au Liban, avec le système actuel de location annuelle, tout "planning" à long terme est irréalisable.
d- Les agriculteurs libanais ont abandonné la production animale qui complétait la production végétale. Or l'élevage des animaux augmente la fertilité du sol, assure la sécurité alimentaire du pays et fait diminuer le chômage en assurant également du travail à la main-d'œuvre agricole.
Pour améliorer la situation actuelle de l'agriculture libanaise, il faut un nouveau règlement de l'exploitation agricole qui s'inspire des règlements appliqués dans les pays développés et en voie de développement.
F- La proposition d'un règlement plus adapté aux exploitations agricoles:
Pour résoudre les problèmes cités plus haut, un règlement moderne des exploitations agricoles libanaises sera la meilleure solution pour améliorer la situation actuelle de l'agriculture libanaise. Ce règlement doit revoir fondamentalement les formes juridiques de l'exploitation agricole, et notamment le fermage et le métayage.
Les formes juridiques de l'exploitation agricole:
Il existe deux formes juridiques concernant l'agriculture:
- Le faire valoir direct (F.V.D.) par le propriétaire, parfois seul souvent avec la main-d'œuvre familiale.
- La location de la terre par le cultivateur avec deux variantes: le fermage et le métayage.
Le Faire Valoir Direct (F.V.D.)
Ce régime est né avec le code civil Napoléonien en 1804. Il a connu une évolution sous l'emprise du progrès social et des nécessités économiques;
Dans le Faire Valoir Direct, le propriétaire foncier se charge principalement d'organiser la production et la commercialisation de ses produits. Il apporte seul tous les facteurs de production et il profitera seul des bénéfices, comme il en supportera les pertes éventuelles.
a- Les avantages du Faire Valoir Direct: Cette forme juridique qui est répandue à travers le monde présente des avantages du point de vue économique, moral et social.
Du point de vue économique, ce mode d'exploitation présente cinq avantages:
1-Le travailleur perçoit le produit intégral de son travail et il agira en conséquence avec le maximum de décision et de sérieux. YOUNG disait en 1809: "Donner un jardin à un locataire, il en fera un désert. Donner un désert à un propriétaire, il en fera un jardin". ST MILL s'exprimait ainsi en 1813: "La magie de la propriété change le sable en or".
2- Sous l'angle de l'efficience à long terme, la culture directe est propice aux investissements et aux améliorations foncières.
3- Ce mode d'exploitation à long terme permet de résister davantage aux accidents imprévus: la mauvaise récolte, l'effondrement des prix.
4- Cette forme développe un ensemble de qualités précieuses: amour du travail, sens de la responsabilité, formation de l'épargne et indépendance (l'on est maitre chez soi). 5- Cette forme de production fait naitre la stabilité dans les pays et notamment dans le monde agricole puisqu'il élimine beaucoup de conflits sociaux, la lutte des classes et l'antagonisme: patron - ouvrier.
b- Les inconvénients du Faire Valoir Direct:
Ce statut juridique présente des inconvénients du point de vue économique et social.
Du point de vue économique, ce mode d'exploitation présente trois inconvénients:
1- L'exploitation directe a le plus souvent une très faible dimension.
2- Cette forme fait naitre une mauvaise sélection des aptitudes puisque la propriété agricole est le plus souvent léguée par l'héritage. Or les fils des agriculteurs ne sont pas nécessairement de bons agriculteurs.
3- Cette forme entraine en général un dangereux immobilisme économique. En effet, ce statut crée ce que l'on appelle le chômage déguisé.
Du point de vue social, il existe aussi des inconvénients à cette forme d'exploitation: les agriculteurs travaillent au delà de 65 ans et ne passent pas facilement la main à la jeunesse.
Enfin, cette forme exacerbe l'intérêt personnel du cultivateur au point de la rendre inaccessible à toute organisation collective sociale ou coopérative.
Les avantages et les inconvénients du Faire Valoir Direct s'équilibrent plus ou moins. L'on essaie aujourd'hui d'améliorer ce statut en dépassants les inconvénients et en conservant les avantages.
Le fermage:
Le fermage s'établit par un contrat avec un engagement réciproque: le propriétaire cède l'usage du sol à un locataire qui s'appelle le fermier. Ce dernier se charge de payer chaque année au propriétaire un loyer fixe, établi à l'avance, et indépendant des bons ou des mauvais résultats de la gestion. Il ne faut pas s'étonner si ce système a d'ardents défenseurs, car il concerne des exploitations importantes, bien situées, bien équipées et très rentables.
Cependant, un fermier ne peut sans risque s'engager à payer d'avance un loyer forfaitaire si les résultats de la gestion sont décevants, et l'on comprend ainsi que sans le fermage beaucoup de terrains seraient perdus pour la culture parce que le fermage ne s'applique que la ou les cultures sont rentables.
Donc le fermage est une association de capitaux: le propriétaire et le fermier apportent successivement le capital foncier et le capital technique de l'exploitation. Le propriétaire va donc se décharger des risques de l'agriculture moyennant un forfait appelé "fermage".
a- Les avantages du fermage:
1- Les capitaux qui sont parfois énormes ne sont pas faciles à trouver et supposent une fortune dont seul "un riche" peut dispenser. De plus, les prix du terrain et des équipements nécessaires deviennent de plus en plus inabordables.
2- Le caractère certain des contre-prestations prévues dans le contrat de fermage crée un climat de sécurité entre les deux parties.
3- Le fermage permet une meilleure sélection des aptitudes, pour l'exploitation du sol. En effet, les exploitants sont recrutés en général parmi les agriculteurs expérimentés. Ceux-ci choisissent la terre pour une culture adéquate et disposent d'équipements qui leurs sont adaptés
b- Les inconvénients du fermage:
Le fermage présente des inconvénients du point de vue social et économique.
Du point de vue social, le fermage crée parfois des injustices successives à l'égard du propriétaire et du fermier, car l'un et / ou l'autre ne respectent pas l'équivalence entre les prestations réciproques. Le propriétaire fournit la terre et sa fertilité. Le fermier paie le prix pour son usage. Ainsi le fermage est constant, alors que le rendement est variable.
Quand les prix montent, le perdant est le propriétaire. Alors qu'en période d'effondrement des prix, le perdant est le fermier. Pour trouver une solution à cette situation, voici une proposition que l'ont peut résumer en trois points:
- Paiement du fermage en nature.
- Révision fréquente des conditions de "fermage" tous les 2,3,4,5 ans…
- Echelle mobile du fermage basé sur l'indice général des prix ou sur les seuls prix agricoles.
Du point de vue économique, deux arguments se présentent en défaveur du fermage:
1- Le fermage peut entrainer un appauvrissement du aux méthodes culturales, aussi la terre sera rendue déclassée à son propriétaire comme un cheval de louage. Le remède simple est d'allonger les baux, afin d'éliminer la phase antiéconomique du contrat.
2- Le fermier peut refuser la réalisation de toute amélioration foncière dont le bénéficiaire définitif sera le propriétaire, par exemple, certaines plantations, des constructions, une clôture, un drainage… La solution préconisée sans ce cas, consistée dans le droit du fermier à une indemnité pour les améliorations effectuées durant son bail.
c- Les garanties du fermage:
Garantie accordée aux propriétaires:
Le propriétaire reprendra le domaine a condition d'envoyer une lettre recommandée 18 mois avant la fin du bail exprimant son droit de reprise de l'exploitation, c'est pour cela il y a des conditions:
1- L'engagement d'exploiter personnellement le domaine.
2- Habiter personnellement les lieux (fermes).
3- L'exploitation d'une superficie déterminée, permise par les règlements de la région. 4- Avoir moins de 65 ans.
Si une seule de ces conditions manque, le propriétaire ne peut pas reprendre lui-même son exploitation si non dans le cas où il a un enfant majeur à condition qui satisfasse aux conditions citées plus haut.
Garantie accordée aux fermiers:
Le fermier a le droit a un renouvellement automatique du bail et le seul moyen pour le propriétaire de s'y opposer, c'est d'invoquer les causes de la résiliation que nous avons citées plus haut.
Le fermier, lors de son départ, à le droit a une indemnité s'il prouve qu'il a fait des améliorations sur le terrain.
Garantie en cas de vente du domaine:
Le fermier est protégé de deux façons:
1- Il peut acheter lui-même le domaine ou rester sur place jusqu'à la fin du bail.
2- Si le fermier désire acheter, il a un droit de priorité, qui a un caractère d'ordre public.
Le métayage:
Le métayage est un contrat par lequel le propriétaire cède l'usage du produit de sa terre à un locataire. Le métayer assure une rétribution, fixée d'après des données antérieures obtenues dans l'exploitation.
Le métayage se différencie du fermage par le fait que la rémunération du propriétaire et la charge financière du métayer y sont incertaines et variables, et non fixes comme dans le fermage.
La durée du métayage dépend de la période de la rotation agricole qui est en principe de trois ans. Le propriétaires peut résilier ce contrat tous les trois ans, mais à condition d'avertir le métayer plus tôt 12 mois.
a- Les inconvénients du métayage:
1- Le métayage développe surtout les récoltes secondaires et fait donc obstacle à l'amélioration de la productivité assurée par la spécialisation.
2- Le métayage peut être un handicap pour les améliorations foncières, surtout lorsque le métayer est pauvre et incapable de fournir les capitaux nécessaires
3- Le métayage est une institution statique, immobile et définitivement localisée dans l'espace, surtout quand il y a un désaccord entre le propriétaire et le métayer
4- Le métayage est considéré enfin comme un contrat moyenâgeux, qui favorise la servitude et va à l'encontre de l'autonomie et de la liberté du paysan.
b- Les avantages du métayage:
1- Le métayage permet d'échapper aux fluctuations des prix et de l'instabilité monétaire
2- Du point de vue mise en valeur du sol, le métayage permet de réaliser des cultures qui seraient impossibles dans le cas du fermage, le verger, par exemple.
3- Le métayage permet de résoudre le problème délicat du crédit agricole car il groupe l'apport foncier et technique du propriétaire et l'apport travail du métayer. En effet, le métayer trouve une exploitation équipée, alors que le fermier équipe souvent en totalité sa ferme.
Donc le métayage, par sa souplesse, convient à toutes les cultures, car il permet l'ajustement des facteurs de la production et facilite l'adaptation de l'exploitation aux possibilités de travail.
c- Le partage des autorités
1- Le partage des apports du capital foncier est apporté par le bailleur et celui du capital travail par le métayer. Le bailleur conserve parfois pour lui le travail de direction. Le capital technique était en principe l'apport du bailleur, mais ceci varie avec la capacité de ce dernier ainsi dans certaines conditions, c'est le métayer qui l'apporte seul ou en concertation avec le propriétaire.
2- Le partage des frais se caractérise aussi par une diversité. Normalement le métayer fournit, à côté du travail, tout ce qui concerne le coût de production. Ainsi le métayer prend à sa charge les frais d'exploitation et ceux de la main-d'œuvre, alors que le bailleur a des dépenses propres, c'est-à-dire les grosses charges et certaines dépenses importantes comme la plantation (dans le cas des vergers, par exemple). Quand aux autres dépenses, elles sont communes aux deux parties: les engrais, les insecticides, les artisans et l'aliment du bétail.
3- Le partage des produits signifiait que chacun prenait 50%. Mais depuis que la valeur du facteur travail s'est accrue, le partage des produits s'est modifié pour devenir 2/3 pour le métayer et 1/3 pour le propriétaire.
Les points communs entre le fermage et le métayage:
1- Le Liban se répartit en régions agricoles qui possèdent les mêmes caractères géographiques, pédologiques, hydrologiques et agricoles. Un tribunal paritaire présidé par un juge et composé de 4 membres représentant à la fois des propriétaires et des fermiers ou des métayers, doit se constituer dans chaque région agricole pour résoudre les litiges pouvant découler du bail rural. Ce tribunal sera formé de deux chambres: l'une consacrée aux contrats de fermage et l'autre aux contrats de métayage. Les jugements du tribunal, qui doivent être pris rapidement, sont définitifs, et ils n'acceptent aucune révision.
2- A côté du tribunal, une commission consultative des baux ruraux doit se créer dans chaque département et doit se composer d'un ingénieur agronome, d'un vétérinaire, d'un expert en économie, de deux représentants des syndicats et des coopératives et de deux représentants du tribunal décrit ci-dessus. Le rôle de cette commission est:
- d'établir les contrats modèles propres à chaque région agricole,
- d'expliquer les contrats personnels,
- de présenter les consultations demandées par le tribunal,
- de déterminer les rotations culturales adaptées aux caractères biologiques, hydrologiques, pédologiques et agronomiques des régions et à la politique de l'Etat vis-à-vis des marchés agricoles. Ces rotations doivent constituer des modèles pour les agriculteurs.
Les conditions d'amélioration efficace de ce règlement:
Pour assurer la réussite de ce règlement, les démarches suivantes doivent entre prises en considération:
1- Il faut définir pour chaque région agricole son plan, ses caractères géographiques, pédologiques, hydrologiques, sociaux et agronomiques, ses coutumes et ses mœurs. Pour réaliser cela, le Ministère de l'agriculture a établi l'inventaire de l'agriculture libanaise qui repartit le Liban en régions agricoles.
2- Les marches agricoles intérieurs et extérieurs doivent se diriger suivant les statistiques apparues dans l'enregistrement cadastral des terres agricoles et doivent être liés à la consommation des produits agricoles au Liban, ainsi qu'aux marchés extérieurs. En outre, il faut que la production agricole libanaise n'excède pas la consommation locale et les exportations possibles des produits.
3- Il faut assurer aux agriculteurs, en collaboration avec les syndicats et les coopératives, la vulgarisation agricole nécessaire concernant l'importance de ce nouveau règlement de l'exploitation, que nous proposons.
4- Il faut créer dans chaque région agricole un tribunal présidé par un juge et composé d'un certain nombre de représentants des propriétaires et des agriculteurs.
5- Il faut créer dans chaque région agricole, à côté d'un tribunal, une commission consultative composée d'experts de la législation et de l'agriculture
6- Les subventions présentées pour quelques cultures doivent être liées aux contrats de fermage ou de métayage et à la rotation culturale.
7- Il faut encourager les coopératives et les syndicats qui sont nécessaires pour:
- grouper et représenter la plus grande partie des agriculteurs;
- faciliter l'application des nouvelles politiques agricoles;
- programmer l'utilisation des machines agricoles, car l'acquisition de ces dernières ne peut être supportée par un seul agriculteur.
Les avantages de ce règlement:
1- Ce nouveau règlement organise les relations entre les propriétaires, d'une part, et les fermiers ou les métayers, d'autre part. Il constitue aussi une référence juridique pour résoudre les litiges entre les deux parties du contrat.
2- Ce règlement fait diminuer le coût de revient de la production.
3- Les propriétaires et les fermiers, dans ce règlement, partagent les pertes lors des méventes et des catastrophes naturelles, et les gains lors de l'amélioration de la qualité, de la quantité et des prix de production. Ce partage réalise la solidarité au sein de la société agricole.
4- Du fait que le fermier exploite la terre pour une longue durée, il envisagera les améliorations nécessaires concernant le sol et les équipements (électricité, eau et machines).
5- Ce règlement aide à appliquer la rotation culturale adaptée à chaque région, ce qui entraine des avantages techniques, agronomiques et économiques.
G-La rotation culturale:
Les avantages de la rotation culturale:
La rotation culturale propre à chaque région agricole doit être appliquée par les propriétaires et les exploitants, car elle possède de nombreux avantages:
a- Elle contribue au maintien de la fertilité du sol.
b- Elle tient compte des systèmes radiculaires.
c- Elle améliore la qualité et la quantité de la production.
d- Elle diminue l'emploi des herbicides et des pesticides, car elle réduit la dispersion des maladies et des parasites favorisée par le maintien des mêmes cultures sur une seule parcelle.
e- Elle réduit le besoin en engrais organiques du fait de l'utilisation possible du fumier obtenu grâce à l'élevage des animaux et l'enrichissement du sol bénéficiant des cultures fourragères.
f- La rotation culturale permet de repartir les surfaces agricoles cultivées sur plusieurs années. Cette répartition à long terme possède plusieurs avantages parmi lesquels:
. La diversification des cultures.
. L'abaissement de la production des cultures légumières traditionnelles comme la tomate, la pomme de terre… souvent mal vendues sur les marchés intérieurs et extérieurs.
. L'élévation de la production des cultures plus demandées
. La production à grande échelle de nouvelles cultures destinées, à la conservation et à la transformation alimentaire.
Donc la nécessité de l'assolement est justifiée en raison de quatre facteurs:
- Le maintien de l'équilibre du sol.
- Le maintien des fumures organiques.
- La lutte contre les maladies et les parasites.
- La lutte contre les herbes adventices.
Etc...
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