La présence de Juifs à Tripoli remonte
à 1241 après J.- C à l’époque
de Muaawiya Ben Abi Soufyan qui invita les premiers
Juifs chassés d’Hedjaz à venir
s’installer dans cette ville et fait construire
un quartier pour eux, ainsi qu’une synagogue
et de fait un cimetière. Ce calife a souhaité
que ce peuple s’installe à Tripoli
parce qu’ils étaient commerçants
et qu’ils amèneraient de l’argent
pour la l’essor de la ville.
Vers 1327, le voyageur "Ben Batouta"
visite Tripoli et précise que l’ancien
quartier juif de cette ville se trouvait en bord
de mer, et que celle-ci subsistait depuis des dizaines
d’années et qu’elle avait totalement
été détruite suite à
des tremblements de terre répétitifs.
La communauté a reconstruit une nouvelle
synagogue en 1290 avec les pierres de l’ancienne
à plus ou moins 2 km de l’ancien édifice.
Elle s’appelait la synagogue de Tripoli.
En 1348, l’épidémie de la grande
peste fit des ravages à Tripoli. De nombreux
juifs en furent victimes et ils furent enterrés
en dehors de la ville, plus précisément
dans la région d’El Koura et à
Amchit (Province de Byblos).
En avril 1403, un tremblement de terre détruisit
plusieurs maisons à Tripoli, certaines dans
le quartier juif.
Dans les années 1860, un Rabbin nommé
« David » confirme qu’il
y avait une petite synagogue à Tripoli dans
laquelle figurait une inscription en hébreu
: « synagogue de Sinim ». Elle était
bien entretenue et, derrière celle-ci, il
y avait un jardin avec des citronniers.
En 1910 un immeuble de deux étages a remplacé
le jardin des citronniers pour la résidence
des Rabbins et leurs familles et célébrer
les différentes fêtes.
En 1920, la synagogue ferma ses portes.
Malheureusement cet immeuble est actuellement occupé
au rez-de-chaussée par une tannerie depuis
1975 et un magasin de mobilier. On y trouve aussi
une usine de traitement de peaux de mouton. Des
familles musulmanes occupent les étages.
La synagogue a été incendiée
par une famille Majanini.