Ces dernières années on a beaucoup
parlé des fermes de Chébaa. Il faut
en étudier le sujet pour le comprendre dans
toutes ses nuances.
Il existe un village libanais: Chébaa et
des fermes voisines occupées par Israël
en 1967. Cette région est toujours contrôlée
par les Israéliens même après
le retrait de leurs forces du Liban sud en l’an
2000.
Ces fermes sont situées à l’Ouest
du versant du mont Hermon, aujourd’hui contrôlées
par Israël depuis 1967 suite à une guerre
à laquelle le Liban n’a pas participé.
Ces fermes sont considérées comme
faisant parties des pentes du Golan et font suite
à la frontière séparant le
Liban de la Syrie établie sous mandat français
entre 1919-1943. Ces sont des terres riches en eau,
en agriculture et arbres fruitiers: vignes, oliviers,
amandiers…
Cette
frontière suit une ligne de sommets que l’on
signale très bien sur une carte à
l’Est du village de Chébaa.
Des
sources innombrables surgissant des ouadis du haut
fleuve du Jourdain de Wadi el Assal en particulier.
La
position des fermes est stratégique sur une
région frontalière entre le Liban
et la Syrie et Israël : ce territoire fut occupé
à tour de rôle par les forces Syriennes
et françaises.
L’ONU
a été saisi du problème et
a cherché à réintégrer
les fermes sous l’autorité libanaise. Beaucoup
de résolutions ont vu le jour : No 425, 426,
1701, et autres. Cette région de 40km2 devra
être intégrée au Liban, les
habitants de cette région détiennent
la Nationalité libanaise et payent leurs
taxes au gouvernement libanais qui a adressé
au Secrétariat des Nations Unies des documents
affirmant la propriété de ces terres,
des relevés cadastraux, des copies d’accord
conclus entre le Liban et la Syrie dans les années
1960: le Président du parlement libanais
affirme être en possession d’une carte officielle
américaine confirmant la libanité
des fermes. On attend le retrait des Israéliens
afin que la frontière soit correctement délimitée,
c’est un arc de cercle entre deux sommets et deux
versants des hauteurs du Mont Hermon et où
coule Wadi el Jaouz qui rejoint le ouadi Jenaïm
à Chébaa entre les cotes 2465m – 2269m
– 2224m et 1974m.
Le
président Syrien a dit qu’il était
prêt à établir des relations
diplomatiques (ce qui a été fait)
avec le Liban et à délimiter correctement
toutes les frontières. Il a admis que ce
territoire est libanais.
En
2006 le gouvernement français a réclamé
d’Israël l’évacuation de ce territoire
; les cartes de l’état major français
considèrent ce territoire comme libanais.
Les fermes de Chébaa appartiennent à
un domaine touristique de premier ordre, riches
en eaux abondantes et en vergers. Le mont Hermon
est une nature d’une grande beauté : en temps
de paix c’est de Chébaa que les randonneurs
montent le plus facilement aux sommets de l’Hermon
par des sentiers connus: cinq heures d’ascension
pédestre pour atteindre des belvédères
inoubliables, a 2805m au dessus de la Méditerranée
mais à 3200m à partir du Ghor, la
vallée El Taïm.
Quand à Chébaa village, il est à
145km de Beyrouth à une altitude de plus
de 1000m. On a y accès par la route à
15km de Hasbaya.
Il
fut envahi par les Israéliens en 1982 après
que Yasser Arafat en eut fait un Fathland. Il fut
libéré en 2006 par l’armée
libanaise après le retrait des Israéliens:
ce fut une grande fête; le retour des soldats
libanais au sud, la joie des habitants fut grande
; danses, chants, folklores, égorgements
de moutons, le V de la victoire etc… ce fut un vendredi
18 août. Avec l’armée libanaise, c’était
l’apaisement qui était de retour, avec la
sérénité, la confiance etc…
et l’espoir.
Chébaa,
le bourg ou village, est un ensemble de maisons
construites sans urbanisme ni infrastructure, très
pauvres et sans passé historique. Les maisons
couvrent les hauteurs et sans goût. On y voit
des écoles, des groupes agricoles, des coopératives,
un poste de police, des cliniques médicales
etc… l’hiver y est très froid et les communications
avec Beyrouth sont toujours assurées et les
routes nettoyées de la neige en permanence.
L’agriculture est prospère, vu la richesse
du sol et de l’eau. On y travaille des œuvres d’artisanats,
poteries, menuiseries, tissages et on prépare
beaucoup de produits alimentaires.
A
Chébaa se trouve un moulin historique de
grande importance. Dans tous les villages où
il y a des sources d’eau le moulin a une présence:
du point de vue technique les moulins sont constitués
par deux pierres plates circulaires placées
horizontalement l’une sur l’autre; en tournant,
grâce à un système hydraulique
et le freinage obtenu par la friction entre les
deux pierres, elles nous donnent le précieux
froment, l’huile, le vin.
Le
moulin à eau était connu depuis la
très haute antiquité et par les Phéniciens
spécialement. Deux types étaient en
vigueur, la verticale roue et l’horizontale roue.
Selon
certaines références, la grande majorité
des usines auraient été ‘horizontale-roues’
du Sud ou de l’Est de la Méditerranée.
Il y a de raisons de croire que les roues à
aubes horizontales ont d’abord été
développées dans le Moyen Orient:
Liban, Syrie, Palestine… d’après les recherches,
il a été admis que c’est à
Tyr et à Sidon que la première roue
à eau vient de la Phénicie, des montagnes
de Galilée, de la plaine côtière
entre Acre et Sidon, et avait été
développée ici avant d’apparaître
en Grèce.
Ces
roues semblent avoir été construites
par analogie avec la roue du potier qui tourne horizontalement.
Cette méthode d’exploitation de l’eau est
le résultat de la tradition locale : agriculture
(presse d’olives) irrigation, technologie artisanale
(poterie) etc… la roue horizontale est répandue
dans la région de Hasbaya, et Rachaya el
Fokhar où la production de la poterie (Fokhar)
est toujours en vigueur. Au Liban où les
usines (moulins) dépassaient les 500, existait
six sous-types à roue horizontale. A Chébaa
seul il y a deux de ces sous-types, pour traiter
les grains secs et l’autre pour extraire des grignons
d’olive ce qu’on appelle ‘Matruf’.
Les
informations issues des enquêtes indiquent
que les usines remontent à 5000 ans et qu’elles
sont parmi les plus primitives de tous les moulins
au Liban.
Traditionnellement
le moulin était l’emplacement d’une activité
économique: vente et achat de produits, les
gens payaient le service de broyage, qui était
12,5% du blé et de la matière première
de tout grain.
Les moulins étaient aussi un lieu de rencontre
sociale et humain, hommes et femmes de différentes
communautés et villages s’y rencontraient.
Les gens dansaient, mangeaient, chantaient, se partageaient
les idées, s’aimaient.
L’on
raconte que l’homme qui dirigeait le dernier moulin
en fonctionnement à Chébaa y avait
rencontré et en était tombé
amoureux, sa femme, au moulin à eau.
Visiter
Chébaa et passer voir et s’arrêter
longtemps devant les vestiges de ce moulin historique,
unique, caractéristique c’est revivre notre
histoire.
Chébaa
à 15km au sud-est de Hasbaya, un gros village
musulman (chiite), 2000 habitants, à la rencontre
de deux ouadis descendant de l’Hermon le ouadi Jenaïm,
le ouadi el Jaouz - des vallées verdoyantes,
vignobles, oliviers, amandiers…
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la Vue << (2009-10-15) - Les Moulins de Chebaa: >> Voir
la Vue << (2009-10-15)