Faisant suite à la vallée de la Békaa
le casa de Hasbaya-Marjeyoun se situe au Liban sud
limitrophe de Bint Jbeil. Le bourg de Hasbaya se
trouve à 114 km de Beyrouth à 750-800m
d’altitude. L’origine du nom est araméenne
/ syriaque qui veut dire : ‘lieu où l’on
travaille les poteries d’ailleurs la nature du sol,
de la terre s’y prête bien c’est une terre
argileuse, rougeâtre excellente pour les terres
cuites. C’est l’un des villages les plus important
au pied de l’Hermon et des plus anciens dans les
Ecritures Hasbaya est cité (Jo. XI, 17) sous
le nom de Baal gord, et c’est le point le plus commode
pour l’ascension du massif de l’Hermon. Elle compte
environs 4000 habitants.
Hasbaya
est bâtie en forme d’amphithéâtre
au fond d’un vallon ‘Wadi el Taym’ arrosé
par le fleuve du même nom. Une vallée
des plus flexibles plantées par des oliviers
qui donnent les meilleurs fruits et la meilleure
huile du monde. La plantation des vignes et des
arbres fruitiers (figues, noix, pins, poires, etc…
est en pleine expansion).
On y produit le miel et l’élevage aussi.
Le mont Hermon qui s’élève à
2814m est une présence significative dans
le Wadi el Taym, c’est une imposante montagne sacrée
pour les Phéniciens et Cananéens et
qui fut appelée le siège du ‘Très
Haut’. Les Romains aussi l’ont considéré
comme un lieu Saint on y éleva plusieurs
temples sur ses flancs, dans les Ecritures c’est
le ‘Baal Hermon’, dans le nouveau testament c’est
le site de la Transfiguration.
Hasbaya capitale de Wadi el Taym
est attrayante et pleine d’histoires.
L’énorme citadelle, gloire
de Hasbaya possédée par les Emirs
Chehab, située sur une colline et couvre
une superficie de plus de 20000 m2. La citadelle
élevée par les Croisés sur
les vestiges d’un temple romain. Enlevée
par les Chéhab aux Croisés en 1170
la forteresse fut restaurée par ses nouveaux
locataires. Elle fût plusieurs fois brûlée
dans des batailles aux conflits sanglants et récemment
durant les derniers événements (1975-2000)
elle fut touchée par des roquettes israéliennes.
Actuellement la citadelle est partagée par
certaines branches de la famille.
Bien que la citadelle est une propriété
privée elle est répertoriée
comme site historique par la direction générale
des antiquités.
Pour
le visiter, le bâtiment est composé
de trois étages au-dessus du rez de chassée
et trois autres souterrains ; c’est un mélange
de styles et de techniques de construction.
La tour du coin sud-ouest et le mur oriental sont
facilement identifiable construits par les Croisés.
L’entrée principale formée
par de larges marches où se trouve une porte
de 800 ans qui fonctionne encore très bien,
de quatre mètres de large et trois de hauteur
ce qui permet la rentrée et sortie des cavaliers.
Des
lions sculptés sur la pierre, emblèmes
des Chéhab ornent les murs des deux côtés
une plaque en arabe commémore le lieu écrite
en l’an 1009 de l’hégire c'est-à-dire
il y a plus de 400 ans des murs de 1,5 mètre
d’épaisseur, fenêtres attrayants, balcons
et escaliers, cour intérieur, donjon, des
tunnels spéciaux l’un mène vers le
nord, l’autre vers la mosquée…
Dans les étages souterrains, les Croisés
enterraient leurs morts, et enfermaient les prisonniers,
et où se trouvent des réservoirs d’eau,
et des étables pour les animaux.
Une entrée au Diwan, ou le salon de Sitt
Chams l’épouse de Béchir II le grand
est voûtée en pierre blanches et noires
(1788-1840) à gauche du Diwan se trouve l’aile
occupée par Ibrahim Pacha d’Egypte en 1838.
Une église du temps de Croisés fut
détruite depuis longtemps.
Le deuxième étage
on y a accès par des escaliers qui nous mènent
dans une cour avec piscine carrelée et une
salle magnifique aux murs peints et décorés
de sculptures où l’on distingue la fleur
de lys symbole étoile des rois Bourbon Français.
Le troisième étage
ajouté par les Chéhab au 19e siècle
dispose aussi d’un patio et piscine de style Mamlouk-Ottoman.
Deux colonnes de marbres italiens, creux étaient
un dispositif servant à détecter le
bruit des cavaliers ennemis.
Les Chéhabs dont la lignée
remonte à ‘Qoraïeh’ tribu du prophète
Mahomet et fait princes par Abou Bathal Saddiq en
636, ont combattu à Yarmouk, et aussi dans
les batailles de Damas contre les forces byzantines.
De Houran en Syrie, les Chéhab
ont déménagé dans le Wadi el
Taym pour lutter contre les croisés à
Rachaya avec une armée de 20000 hommes, en
vainqueurs ils occupèrent la région
et reconstruisent l’ancienne citadelle. Les princes
Maan et Chéhab combattirent ensembles les
Ottomans à Anjar, gouvernent le Liban au
17ème, 18ème et 19ème siècle,
du temps de l’Emir, la vie sociale était
bien organisée, les vendredis tous les sports
équestres étaient pratiqués
dans la grande place du château, tournois,
compétitions, escrimes, tir à l’arc
etc chevaux, … le spectacle était populaire
et magnifique…
Les
participants étaient souvent invités
dans l’un des pavillons de l’Emir.
La ville occupe les hauteurs situées au sud
de la citadelle et s’étend vers le nord-est
jusqu’au fond de la vallée.
Dans les environs le Hasbaya se
trouve ‘Khalouet el Biyad’ le principal sanctuaire
des druzes où les initiés viennent
faire des retraites spirituelles.
Près
de la citadelle se trouvent les vestiges d’une ancienne
mosquée, son minaret est considéré
des plus beaux, de style arabe ancien. Ils se trouvent
aussi des thermes conçus à la manière
damasquine, un khan près d’une forêt
de pins sur la route Hasbaya – Kawkaba – Rachaya.
Un ancien souk très actif, des presses d’huile
centenaires, des cascades d’eau et un ancien pont
sur le Hasbani. La ville est urbanisée, école,
hospice, téléphone, municipalité,
réseau électrique, club, hôtel,
Restaurants, casino etc…
Le tourisme est florissant, tous
les mardis un grand bazar, souk, est organisé
et où l’on expose tous les produits de la
région. Une région à visiter.
De Hasbaya une route nous mène à Chebaa.
-
La Citadelle de Hasbaya : >> Voir
la Vue << (2009-10-15)