Le musée Sursock fut construit par Nicolas
Sursock en 1920 comme résidence privée.
Avant sa mort, il fit un accord avec la municipalité
de Beyrouth pour en faire un musée. Le président
de la municipalité était en ce temps
là grec orthodoxe. Par la suite, la municipalité
a alors nommé un responsable pour l'entretien
et la gestion du musée Sursock appelé
Moutawalli (en Arabe en charge). Le Moutawalli du
musée fut un musulman Sunnite. Mais ceci n’a
rien à avoir avec l’erreur initiale de Nicolas
Sursock qui était de modeler les transformations
de sa maison en musée sans se renseigner sur
la procédure à suivre en cas de donations
de ce genre en Europe et surtout en Amérique.
Il y a en Amérique par exemple un nombre de
petits musées régionaux dont les statuts
et l’administration sont extrêmement efficaces
et où la division des activités et des
finances est établie selon des statuts extrêmement
rigoureux de façon à ce que les sommes
destinées à l’administration des musées
ainsi qu’à l’achat des œuvres ne puissent pas
faire l’objet de transactions douteuses. A la mort
de Nicolas Sursock, sa maison au lieu de devenir un
musée, devint lieu de réception des
étrangers de marque. Ce n’est qu’en 1962 ou
1963, sous l'effort et l’insistance de Ibrahim Sursock,
que la maison reprit sa vocation d'un musée
dirigé alors par un comité à
la tête duquel fut placée Yvonne Sursock
Cochrane.
Le Moutawalli du musée étant à
ce moment là Amine Beyhoum, qui fit voter une
loi selon laquelle 10% des taxes liées aux
permis de construire à Beyrouth seraient prélevées
et versées pour le musée.
Cependant, celui-ci ne put en profiter du fait que
ces sommes étaient placées sur un compte
privé au nom de Amin Beyhoum. Il s’en suivit
un différend très poussé entre
le moutawalli et Yvonne Sursock Cochrane qui exigeait
que ces sommes soient confiées à un
comité spécial responsable des finances
de ce musée. Cependant, Lady Cochrane perdit
cette bataille et dût quitter son poste à
la tête du comité à la suite d’une
querelle à laquelle fut mêlé l'ancien
président Charles Hélou. (A l'époque
il était le président de la république)
La triste conclusion de ce débat fut que le
musée Sursock ne put obtenir les fonds nécessaires
à l’achat des œuvres qui auraient pu le transformer
en un véritable musée. De ce fait il
demeura uniquement un lieu destiné aux expositions.
Cependant, il est légitime de préciser
que la municipalité de Beyrouth détient
aujourd’hui environ cinquante millions de dollars
qui devraient normalement former le capital de ce
malheureux petit musée.
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(2008-06-01)