Le Musée
et Palais Privé Robert Mouawad, ancien
palais Henri Pharaon, où pierre sculptée,
marbre polychrome, bois peint, objets métalliques
millénaires, porcelaine chinoise, poterie islamique,
statues phéniciennes, stèles gréco-romaines,
chapiteaux byzantins, bijoux, livres et manuscrits
anciens cohabitent dans une harmonie inégalable,
le tout entouré de palmiers, cyprès,
pins parasols, ficus et oliviers.
Le Palais:
Une
maison est le reflet des dimensions morales et intellectuelles
d’un homme. C’est le pays de sa création immédiate,
la patrie première de son intelligence.
Henri Pharaon a été un digne représentant
de l’âme libanaise qui a toujours été
à l’image des multiples strates qui composent
notre sol.
Son palais associe en effet à l’art arabe et
libanais, les souvenirs de la Phénicie, de
la Grèce, de Rome et de Byzance dans ce qu’elles
auront eu de plus éclatant, et témoigne
ainsi admirablement pour l’Humanisme, cette civilisation
de la pensée et de l’art sans laquelle le Liban
ne se concevrait pas.
Construite dans un style néo gothique à
la fin du XIXe siècle sur la colline ouest
de l’antique Béryte (où ont été
trouvés des tessons de poterie phénicienne),
Henri Pharaon a, de son vivant, fait de sa maison
un musée de la boiserie arabe, un palais où
la décoration pariétale développe
cinq siècles d’art.
Les panneaux de bois sculptés et peints datant
du XVIe jusqu’au début du XIXe siècle,
font vivre l’enchantement d’un palais d’Orient comme
on en trouve très rarement encore.
En y entrant, le regard croit embrasser tout l’appartement
sans se heurter à l’hostilité des portes
ouvertes ou fermées, tant les éléments
disparates ont été harmonieusement disposés.
Le visiteur attentif en tirera maints profits pour
l’esprit. Il sera pour le moins séduit par
des richesses de tout l’Orient accumulées dans
ce petit espace qui fut une maison privée.
Il y a là un plaisir à la fois pour
les sens et pour l’intelligence, qui comporte une
certaine recherche. L’oriental n’aime pas saisir immédiatement
le sens d’un dessin, il aime se livrer à la
volupté de la découverte. La visite
de ce lieu magique ne pourra que le ravir.
Le
Musée:
Nombreuses
sont, à travers l’Histoire, les œuvres d’art
qui se sont perdues ou ont été oubliées
faute d’avoir été reconnues, préservées
et mises en valeur par un esthète.
Situé dans la région du centre-ville
de Beyrouth, lourdement sinistrée durant la
guerre, le Palais Pharaon et ses trésors cachés
seraient restés encore longtemps dans l’oubli,
ou auraient été définitivement
soustraits au regard du grand public, n’étaient
le sens patriotique, la générosité
de Robert Mouawad et sa passion pour les belles choses.
Patriote d’abord, Robert Mouawad a prouvé qu’il
l’était en cherchant à sauver à
grands frais et sans aucune aide publique ou de quelque
autre nature, un pan entier du patrimoine historique
du Liban que constitue la demeure de Henri Pharaon.
On ne rappellera jamais assez le coût très
élevé en énergie, en temps et
en argent, que ce joaillier de renom – mais aussi
ce bâtisseur - a consenti pour mener à
bien cette entreprise de sauvetage qui a accompagné
celle qui a ressuscité, à quelques centaines
de mètres, le centre ville lui-même.
Le Palais Pharaon aurait pu simplement changer de
propriétaire, et continuer à être
la résidence privée d’un homme qui a
su réussir dans la vie. Un homme qui se serait
octroyé jalousement et exclusivement le droit
de jouir des belles choses que cette demeure abrite.
Un homme qui se serait contenté d’en faire
étalage devant ses amis et ses proches.
Si cela avait été ainsi, nul n’aurait
trouvé à redire. C’est le droit incontestable
de tout propriétaire.
Pourtant, tel n’a pas été le souci premier
de Robert Mouawad.
A la suite de sept ans de travaux de réhabilitation
du bâtiment, menés de main de maître
sous sa propre supervision par les meilleurs spécialistes
internationaux, et de restauration minutieuse de son
intérieur, la première préoccupation
de ce mécène a été de
porter à la connaissance du public libanais
d’abord, étranger ensuite, l’existence de ce
joyau au cœur même de la capitale. Un joyau
qui est venu s’ajouter à sa collection de bijoux
anciens, patiemment constituée sur plus de
trois décades, et qu’il a choisi d’exposer
au sein du Musée pour parfaire notre émerveillement.
Toujours à l’affût de la moindre parcelle
du patrimoine historique, artistique ou culturel libanais
qui risque de tomber entre des mains étrangères,
Robert Mouawad a pu ainsi, en l’achetant aux enchères,
sauver de la dispersion d’abord, et de la disparition
ensuite, la collection de livres et de manuscrits
anciens que Camille Aboussouan a mis toute une vie
à réunir. Elle a trouvé sa place
au Musée, dans la pièce même où
Henri Pharaon avait sa bibliothèque.
Le centre Culturel:
La
vraie valeur du passé réside dans l’éclairage
qu’il projette sur le présent et le futur.
Si Robert Mouawad a voulu préserver ce monument
du passé du Liban que représente le
Palais Henri Pharaon, c’est surtout pour redonner
aux Libanais - qui pourraient en douter après
les dernières épreuves qu’ils ont traversées
- confiance dans la valeur inaliénable de leur
pays et dans sa richesse pérenne.
La transformation du Palais Pharaon en Musée
ouvert au public – œuvre comparable à la taille
d’un diamant brut qui brille aujourd’hui de mille
feux - était un premier pas vers la réconciliation
des Libanais avec leur passé glorieux. Ce pas
devait être nécessairement suivi d’autres
pour faire de cette maison chargée d’histoire
et de magie un haut lieu d’échanges culturels.
Notre monde contemporain souffre avant tout d’un déficit
de dialogue, et l’on parle couramment aujourd’hui
d’un choc des cultures. Le Liban est à ce titre
un microcosme où cohabitent toutes ces cultures
qui ont besoin de se parler, de s’entendre et de se
reconnaître mutuellement.
Quel autre lieu mieux que le Palais-Musée Mouawad
pouvait accueillir de tels échanges?
D’abord pour son emplacement au cœur même de
Beyrouth, défiant ainsi les clivages anciens
qui ont coupé la capitale.
Ensuite parce que l’homme qui a habité cette
maison pendant près d’un siècle, était
connu pour son ouverture d’esprit et ses excellentes
relations avec toutes les composantes de la société
libanaise dont les représentants étaient
ses hôtes habituels.
Aussi, n’est-ce point étonnant que sa demeure,
située pourtant dans une zone très exposée,
n’ait pas souffert des affres de la folie destructrice
qui a régné sur le pays des cèdres
pendant quinze ans.
Enfin, parce que la personne qui a acquis ce Palais
cache, derrière son statut d’homme d’affaires,
un être d’une grande sensibilité, épris
de beauté et d’harmonie quelles que soient
leur origine ou leur arrière-plan religieux.
Il est fier d’être libanais, mais se dit aussi
citoyen du monde.
Pour toutes ces considérations réunies,
l’un des premiers cycles de conférences que
nous avons organisés a pour sujet « le
dialogue des cultures ».
Mais au Musée Mouawad, on vient aussi apprendre
à lire des icônes, à se familiariser
avec l’art du tapis, à apprécier la
valeur des objets d’art - quelles que soient leur
nature ou leur époque, ou encore à parfaire
son écoute de la musique classique.
Ces cycles de formation seront accompagnés
d’une série de conférences ponctuelles
sur des sujets divers.
Plus encore, Le Musée inaugure le 11 mai ses
concerts en plein air, qui débuteront avec
du jazz oriental.
Il accueillera des expositions temporaires pour révéler
des talents naissants ou en confirmer d’autres. Il
met déjà en place les conditions pour
l’organisation des halles des antiquaires dans ses
jardins somptueux.
Enfin, fidèle à la réputation
de celui qui a été le maître de
céans pendant des décades, le Musée
Mouawad ouvre ses portes pour les organisateurs de
colloques professionnels, de cocktails d’affaires,
de banquets, et de bien d’autres manifestations sociales
et culturelles.
Autant d’efforts entrepris par Robert Mouawad pour
faire vivre et rayonner cette maison qui a été
un lieu de grand et cordial accueil, mais aussi à
l’occasion un lieu de refuge où l’amitié
était toujours à l’honneur. - Lire
le texte en Arabe
- Musée
et Palais Privé Robert Mouawad:
>> Voir
la Vue << (2011-10-15)
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Musée
et Palais Privé Robert Mouawad - Jardin:
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