Un quartier au centre-ouest de Beyrouth connu sous
le nom El Sanayeh, un mot au pluriel qui signifie
'les métiers' ou simplement: les arts et métiers,
qui ont des écoles dans tous les coins du Liban.
Actuellement, ce quartier fut aussi connu longtemps
par son "hôpital" gratuit: le premier
peut-être de cette catégorie car il appartenait
à l'Etat. En face de cette ancienne "bâtisse"
se trouvait un grand jardin aménagé
par les autorités et où beaucoup de
gens venaient se reposer, déjeuner, lire, fumer
dans la fraîcheur des ombres de la verdure.
L'édifice hospitalier avait été
érigé par les administrateurs au temps
des "Moutassarefs"; il est occupé
actuellement par une Faculté de l'Université
Libanaise.
Le jardin, où poussent un grand nombre d'arbres
forestiers, était un endroit favori pour les
rencontres, pour passer le temps, se détendre,
se reposer entre Tallet el Khayat et Hamra; une petite
élévation au centre ouest de Beyrouth,
très fréquenté et entouré
de vendeurs de "Limonades", de "galettes",
de "Manouchés" des sucreries, de
fruits, étaient nombreux. Ce jardin, le plus
ancien de Beyrouth, a été très
endommagés durant les événements;
mal entretenu, ayant reçu pas mal d'obus, on
y voyait des arbres desséchés, cassés,
des ordures partout...etc.
Le jardin avait perdu son charme.
Un terrain de 22.000 m2, donné par la famille
Tabara en 1908 entouré actuellement par de
très hauts immeubles, c'est l'espace vert le
plus grand à Beyrouth à part la forêt
des pins.
Ce jardin crée en 1909 à l'époque
du Sultan Abdel Hamid, portrait au début son
nom pour en finir par "el Sanayeh". Il a
été conçu comme jardin Français
respectant la symétrie, l'ordre, l'infrastructure
et tous les éléments nécessaires:
passages, allées et perspectives, bancs et
clôtures, espèces d'arbres plantés.
L'Eucalyptus abondant dans cette région.
Apres l'attentat criminel qui a coûté
la vie au Président René Mouawad le
22 Novembre 1989, les autorités ont décidé
de rajeunir, rénover et restaurer le lieu,
on a replanté et exécuté certain
travaux dans ce jardin.
Le jardin a été entretenu par la municipalité:
irrigation, taille des arbres, nettoyage et propreté,
retournement de la terre, engrais, pesticides etc...
Lorsqu'on eut érigé le monument place
Riad Solh pour l'ancien premier ministre du même
nom, la fontaine qui se trouvait sur la place et réalisée
par l'architecte Youssef Aftimos, fut transportée
et reconstruite dans le dit jardin; comme on faisait
de minimes travaux, le jardin fut fermé au
public; et en 2012 les travaux ont repris et transformé
intégralement le jardin grâce aux architectes
paysagistes, et aux dons offerts (4.5 millions de
dollars) par "Holding Azadea" et des O.N.G.,
Associations pour les forêts, Liban Roots, etc...
En 2014 le jardin ouvre ses portes au public, Le jardin
a été transformé et il ressemble
actuellement aux jardins en Europe: Aires de jeux
pour enfants, allées pour jogging et vélos,
un amphithéâtre, salles d'expositions,
et inclus un mur en grés décoré
avec les noms de célèbres Libanais,
fontaines, irrigation, aires fleuries en permanence,
ce qui attire beaucoup de familles pauvres dans une
région très peuplée. Sur un grand
rayon du jardin tous les magasins en tiennent le nom:
Fleurs Sanayeh, vendeurs de café, boisson,
pain, nouveauté, pharmacie, location, boutiques
etc...
Beaucoup de nouveaux arbres ont été
plantés, des toilettes propres ont été
installées, un grand nombre de gardes de sécurité
protège le jardin contre les malfaiteurs, un
bon entretien de la verdure et des fontaines d'eau,
des aires de jeux pour enfants etc...
On pense intégrer au jardin des colonnes, des
vestiges historiques qui seront données par
les services d'antiquités.
Les arbustes sont plantés et décorés
en forme de cercle autour de la fontaine du parc...
De pareils jardins sont un soulagement pour les habitants
vivant dans les blocs en béton.
Avant la deuxième guerre mondiale, le Liban
entier était un grand parc, un grand jardin
de verdure, un Eden, plus de 80 % de sa superficie
était boisée et plantée... En
l'espace d'un demi siècle tout a été
envahi; il n'y a presque plus d'arbres, ni de verdure...
l'environnement devient de plus en plus austère...
sauvons nos arbres, notre Liban... augmentons les
zones vertes à l'intérieur des villes.
Il y a des villes en France (Besançon) par
exemple ou les zones vertes à l'intérieur
de la ville dépassent les 70 %. A Beyrouth
il y a des rues ou on ne trouve même plus une
fleur...
Joseph
Matar
- Jardin Sanayeh 1: >> Voir
la Vue << (2014-06-15)
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