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Le Liban, un message. Quel message?

 

 
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"Les conditions primordiales pour que se construise et survive un Liban démocratique, ouvert aux autres, en dialogue avec les cultures et les religions." ("Une Esperance Nouvelle Pour Le Liban",)

Dans une lettre apostolique sur la situation au Liban adressée le 7septembre 1999 a tous les évêques de l'Eglise catholique, le Pape Jean-Paul II évoque "la valeur unique du Liban" sur laquelle l'Eglise œcuménique n'a cessé d'attirer l'attention du monde tout entier à travers les appels et les messages de Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II.

Le Liban, un message ou réside l'unicité de la valeur du Liban? Pourquoi a-t-on considéré que plus qu'un pays, le Liban est un message? Nul n'ignore que cette expression, désormais sur toutes les lèvres, a été employée pour la première fois par le pape Jean-Paul II. Le Liban, un message. Mais quel message? Je fus ébahi par l'ignorance de la majorité écrasante de ceux qui ont cité ce slogan. Quelle ne fut ma surprise d'entendre une fois quelqu'un renchérir sur les propos du Saint Père en déclarant: "Le Liban est plus qu'un pays. C'est un message et un exemple tant pour l'Orient que pour l'Occident." Ce qui est étrange est que ces citations sont incomplètes, la partie tronquée étant de loin la plus importante.

Cet article dédié à l'un des grands amis du Liban et du peuple libanais, Monseigneur Gérard Defois, est placé sous le signe du Liban démocratique, ouvert aux autres, en dialogue avec les cultures et les religions; ces titres sont tirés d'une autre lettre apostolique sur la situation au Liban adressée par Sa Sainteté Jean-Paul II à tous les évêques de l'Eglise catholique le premier mai 1984. La lettre affirme que "ce Liban est le seul capable de survivre et d'assurer l'existence des Chrétiens dans la liberté et la dignité." Le paragraphe 98 de l'Exhortation Apostolique post-synodale "Une Esperance Nouvelle pour le Liban", pivot de notre présente réflexion, élargit le cadre de cette phrase en annonçant que le "Liban démocratique, ouvert aux autres et en dialogue{…} est capable d'assurer à tous ses membres une existence digne et libre."

Le Liban démocratique

Notre réflexion pivotera tout d'abord sur le Liban démocratique. Dans ce contexte, la question suivante se pose: "Quelle est la vraie démocratie, et plus généralement, quel est l'idéal politique le plus sain du point de vue chrétien?" Qui n'est pas sans savoir que ce point en particulier a nettement évolué dans la pensée ecclésiastique qui a suivi le cortège des transformations sociopolitiques. L'Eglise s'est progressivement tournée du concept éthique enclin à la fusion de la société et de l'Etat et reflété dans les écrits du pape Léon XIII vers une conception plus juste de l'Etat, éclose à l'époque de Pie XII, qui distinguait nettement entre la société et l'Etat. En réaliste, depuis la publication des encycliques" Quadragesimo Anno" de Pie XI, et "Pacem in Terris" de Jean XXIII, l'idéal politique a cristallisé autour de deux principes fondamentaux qui rappellent cette célèbre citation de Saint Thomas d'Aquin: "Un homme libre soumis a un régime aux pouvoirs limités".

Ces deux principes sont les suivants:

1- Le principe de constitutionnalité selon lequel l'Etat est fondé sur le droit constitutionnel en ce sens que les prérogatives de son pouvoir sont limitées en vertu d'une constitution écrite. Ce principe a été pour la première fois l'objet d'une décision apostolique dans l'Encyclique "Pacem in Terris".
2- Le principe de subsidiarité qui limite les pouvoirs de l'Etat qui est tenu d'abandonner aux organes intermédiaires, aux groupements de rang inferieur et aux individus le soin des affaires et des responsabilités sociétales à leur mesure. Ce principe a été énoncé pour la première fois dans l'Encyclique "Quadragesimo Anno".

Le Principe de constitutionnalité

Pour ce qui est du principe de constitutionnalité, l'Eglise a adopté l'idée de la limitation des pouvoirs de l'Etat dans une constitution écrite qui énumère les droits de l'homme et ses libertés fondamentales inviolables et inaliénables par les autorités. Selon le paragraphe 116 de l'Exhortation Apostolique "Une Esperance Nouvelle pour le Liban", les droits de l'Homme sont les éléments fondamentaux du droit positif antérieurs à toute constitution et à toute législation d'un Etat." Les droits de l'homme sont la vérité dont le respect ou le non-respect ne sont point inféodés à l'approbation de la majorité dans une structure démocratique, faute de quoi elle serait vidée de son essence. C'est sur ce pilier que repose le véritable idéal démocratique.

Il s'avère difficile de procéder dans cet article à une analyse exhaustive des droits fondamentaux de l'homme sur lesquels doivent se baser toute constitution et toute législation. Néanmoins, la lettre de Jean-Paul II à l'occasion de la Journée Mondiale de la Paix, le premier janvier 1999, nous rappelle que les définitions contenues dans la Déclaration Universelle des droits de l'homme doivent être strictement observées quelles que soient les divergences culturelles et politiques entre les sociétés. Ainsi afin de comprendre parfaitement les conditions de l'instauration de la démocratie, il convient d'approfondir le contenu de ce document historique publie par l'ONU le 10 décembre 1948, d'autant plus que la constitution libanaise actuelle s'engage en sa faveur dans son préambule.

Le Principe de la subsidiarité

Le deuxième principe fondamental, celui de la subsidiarité, est une idée créative dans la philosophie sociale lancée par un groupe de penseurs catholiques allemands regroupés autour du "forum Konigswinter" et qui se sont penchés sur des questions relatives a l'économie politique. Ce forum a eu un impact déterminant sur le père jésuite Oswald Von Nell-Breuning, l'un des rédacteurs principaux de l'Encyclique "Quadragesimo Anno" qui a forgé le principe de subsidiarité dans l'enseignement social de l'Eglise.

Ce principe a établi un ordre hiérarchique clair, net et précis pour les prérogatives de tous les membres du corps social. Selon ce principe, l'homme-individu est l'origine et l'objectif de la société ou, selon les termes de l'Exhortation Apostolique (paragraphe 114), "l'homme dépasse tout système social et est la valeur fondamentale". Toujours est-il que l'homme est un être social inné qui ne peut développer pleinement et librement sa personnalité que dans le cadre d'une communauté humaine. C'est ce que le pape Jean-Paul II appelle dans ses écrits le principe de "solidarité". L'objectif des relations sociales et des communautés est donc de prêter main-forte (subsidium) aux individus qui tentent d'assumer librement leurs responsabilités en quête d'un épanouissement personnel. L'Etat, soit le groupement supérieur, ne doit pas prendre la place de l'individu dans l'acquittement de ses responsabilités sauf dans certains cas exceptionnels et pour le bien de l'individu. Ainsi l'initiative personnelle et le sens des responsabilités s'en trouveront aiguisés.

Les groupements supérieurs, en commençant par l'Etat, se doivent de suivre l'exemple des groupements inferieurs de sorte que la prise de décision en société soit du ressort du groupement le plus petit possible en vue de réaliser le bien commun.

Démocratie et promotion sociale

A la lumière de l'enseignement social de l'Eglise, la démocratie authentique repose donc sur un régime politique qui respecte les droits de l'homme et promeut ses responsabilités personnelles ainsi que sa participation à la prise de décision commune de façon à servir le bien commun. La démocratie authentique se fonde également sur la promotion des organes intermédiaires dans la société en tant que lieu de "nombreuses autorités" au sein de la société démocratique selon Georges Wygel. En effet, ces organes représentent un espace de liberté indispensable à l'individu afin qu'il puisse demander des comptes aux autorités publiques et protéger ainsi que promouvoir ses droits et ses libertés. Parmi ces corps intermédiaires figurent la famille, l'école, l'université, le cercle d'amis, les associations civiles, les syndicats professionnels et la confession religieuse.

Telles sont en résumé les conditions primordiales pour que se construise un Liban démocratique tel que l'Eglise le préconise.

Pluralité religieuse et pluralité culturelle

Le Liban ouvert aux autres et en dialogue avec le… … etc. Sur ce, la liberté humaine, dans la religion en particulier, se mue en un épanouissement éthique sur le plan public..

C'est pourquoi les autorités publiques se doivent de reconnaître au citoyen le droit immuable à la liberté de religion, y compris le droit à la conversion religieuse ou même a l'athéisme, ce droit étant ancré dans dignité de l'homme et dans sa capacité de rechercher la vérité à travers l'enquête libre, l'enseignement, la communication et le dialogue. Cette conception catholique révolutionnaire de la liberté religieuse, proclamée dans le document conciliaire Dignitatis Humanae issu du Concile Vatican II tenu le 6 décembre 1965, a ravivé l'idée du pluralisme et lui a conféré un contenu éthique et culturel grandiose, la transformant ainsi en une valeur civilisationnelle dans tout le sens du terme.

Jean-Paul II estime que "le consentement du Liban au pluralisme est devenu une valeur fondamentale au fil de sa longue histoire." En fait, le consentement au pluralisme est le fondement solide de l'ouverture aux autres et d'un dialogue fructueux entre les cultures et les religions tel que nous le rappelle l'Exhortation Apostolique (paragraphe 92):" En apprenant a mieux se connaître et à consentir pleinement au pluralisme, les Libanais se doteront des conditions indispensables au véritable dialogue et au respect des personnes, des familles et des communautés spirituelles."
A cet égard, l'Américain Ralph Bunche, lauréat du prix Nobel de la paix de 1950, déclare: "nous avons appris qu'il n'est point nécessaire d'éradiquer les divergences ni de façonner un seul moule humain pour jouir de la démocratie et pour réaliser une unité nationale. Nous avons découvert plutôt que ce qui est exclusivement requis des gens est qu'ils changent leurs attitudes et leurs illusions des divergences. Ceci est possible et est train d'arriver. En effet, nous savons que les divergences raciales, religieuses et culturelles sont en réalité une source de richesse pour la société".

Civilisation de la paix

Enfin l'ouverture et le dialogue ne sauraient être consolidés dans la vie sociopolitique que s'ils sont ancrés dans les cœurs des individus. Ceci suppose une "véritable éducation des consciences à la paix, à la réconciliation et à la concorde en ce qui concerne les individus et sa promotion entre toutes les composantes de la nation libanaise en ce qui concerne les communautés." (Exhortation Apostolique, paragraphe 9Cool. La paix, ainsi que la réconciliation et la concorde qui s'ensuivent, dépasse donc l'absence de guerre, "est plus qu'une absence de conflits" (parag.94). C'est un processus d'édification de longue haleine qui vise a instaurer la justice pour les individus et à réaliser le développement pour les peuples (tel est son aspect moral) dans la vie politique des nations et de la communauté internationale (tel est son aspect juridique). C'est la création d'une nouvelle civilisation, la " civilisation de paix" (parag. 97) qui se substituera à la civilisation des conflits.

Associer la paix à la justice et au développement signifie - comme le signale Sa Sainteté Jean-Paul II dans sa lettre - encyclique Sollicitudo rei socialis- que cette "paix est indivisible: C'est le fait de tous ou de personne. Une paix qui exige toujours davantage le respect rigoureux de la justice et, par voie de conséquence, la distribution équitable des fruits du vrai développement. " L'instauration de la paix dans la vie politique des nations requiert d'une part "la sauvegarde du bien des personnes" et d'autre part "le bien des communautés humaines constituant une même patrie." (parag.9Cool.

Nous voilà donc face au chantier de respect des droits des individus et des communautés, car la paix ne saurait exister sans leur promotion simultanée. L'Exhortation Apostolique appelle ce chantier "l'économie de la paix" où l'éducation joue un rôle prépondérant. Le cri lancé par le Souverain Pontife Paul VI, à l'occasion de la première Journée de la Paix, le premier décembre 1971, retentit toujours dans mon esprit: " Nous avons immédiatement besoin d'une nouvelle éducation idéologique, l'éducation à la paix. Oui, la paix commence au fin fond des cœurs. Nous devons tout d'abord la connaître, la reconnaître et l'aimer. Cette paix, nous l'exprimerons par la suite et l'imprimerons dans les traditions renouvelées de l'humanité, dans sa philosophie, sa sociologie et sa politique". Le paragraphe 98 de l'Exhortation souligne l'importance de la famille et de l'école dans l'éducation à la paix, au "sens de la paix" et dans l'expérience privilégiée d'un "vivre ensemble" sur la même terre. De surcroit, l'engagement en faveur de la paix est un objectif sur lequel s'accordent tous les êtres humains, religions et cultures confondues, car "la paix est un bien par excellence" (parag.9Cool. C'est ce à quoi Exhortation appelle les Chrétiens catholiques, tous les autres Chrétiens, les Musulmans et les hommes de bonne volonté tant dans les relations œcuméniques et interreligieuses que dans la société nationale.

Conclusion: Le Liban, un message de liberté et un exemple de pluralisme.

En conclusion, je retourne à ma méditation sur: "Le Liban est un message de liberté et un exemple de pluralisme tant pour l'Orient que pour l'Occident." La vocation du Liban est d'offrir au monde fragmenté un échantillon, quoique vulnérable, de la communauté humaine et spirituelle idéale à laquelle aspirent tous les êtres humains. Si l'alphabet a vu le jour dans les entrailles de cette terre depuis des temps immémoriaux, peut-être est-ce parce qu'elle était destinée à être un jour le berceau de l'alphabet de l'amour tracé en lettres de liberté et de pluralisme afin que l'humaniste tout entière murmure le langage de la paix sur terre.

L'important est que nous, fils de la résurrection et de l'espérance, demeurions fidèles à cette vocation qui incarne l'âme du Liban, cette patrie dont le Pape de la paix, Jean-Paul, a dit que si elle disparaissait, la cause de la liberté essuierait un échec cuisant.

Père Antoine Khalifé
Fri Jul 14, 2017 6:17 am View user's profile Send private message Send e-mail Visit poster's website
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