admin
Site Admin
Joined: 09 Mar 2007 Posts: 529 Location: Jbeil Byblos |
|
Le Libanais est un conquérant sans armes |
|
Le Libanais est un conquérant sans armes
Le Liban n'est pas seulement les Cèdres, la neige, le clocher du village, un peu de poésie, de l'air frais et ce saule qui nage dans des sources limpides.
Le Liban s'incarne également dans la planification des eaux, dans la création d'une industrie forte, dans l'amélioration du tourisme et surtout du commerce, car il est commerçant avant tout, et enfin dans un renforcement de notre politique pédagogique et financière.
Mais il serait utile à mon sens, d'ouvrir également le dossier de nos émigrés qui ont contribué efficacement à l'évolution socio-économique de notre pays et qui ont conquis les quatre coins du monde sans armes.
Avec la moitié de ses enfants établis à l'étranger, le Liban se place au premier rang des pays d'émigration. Grâce à son mouvement migratoire intense, les ponts entre la mère-patrie et le Liban d'outre-mer ont été utilisés pour une circulation de plus en plus forte des personnes, des biens, des idées et des sentiments.
Nos émigrés ne sont pas du tout ce que certains pourraient penser. Dispersés dans le monde entier ils n'ont pas oublié le pays qui les a vu naitre. Cette nostalgie de la terre n'a laissé aucune place à l'indifférence dans leur cœur.
Au contraire, nous reconnaissons que le rôle joué par nos frères émigrés en dehors du Liban a puissamment contribué à rehausser son prestige au sein de la Communauté Internationale.
Mais l'extraordinaire histoire de la conquête du monde par les Libanais remonte aux Phéniciens premiers voyageurs et marins. La mer a toujours été pour nous Libanais, une route vers les autres parties du monde ou des choses sont à bâtir, des places à prendre, des aventures raisonnables à tenter. Le Libanais se sent partout chez lui, partout à l'aise.
En Afrique, et dans les deux Amériques, en Europe, en Océanie. N'oublions pas que les Phéniciens, nos ancêtres, étaient partis sur leurs tirèmes à la découverte des lieux et des pays. Ils ont abordé aux côtes d'Egypte et de Crète, d'Asie Mineure et de Grèce, d'Italie et d'Espagne. Ils ont peut-être été les premiers Etrusques. Ils ont fondé Carthage, et Marsiho, et Carthagène. Ont-ils traversé des ponts d'Hercule pour faire le tour du continent des Ténèbres jusqu'à la Mer Rouge et ses ports perdus? S'il faut même accorder foi à certaines hypothèses joliment invraisemblables, ils auraient été les premiers découvreurs de l'Amérique.
Au XIXème siècle
Les aventuriers du XIXème siècle qui ont inauguré l'émigration libanaise à travers le monde avaient de qui tenir. Conquérants sans armes, ils quittent leurs villages avec l'espoir du retour mais d'un retour glorieux, de l'or plein les poches. Ils ont acheté et vendu, pris et donné, du petit commerce pour commencer jusqu'aux grandes entreprises commerciales et bancaires pour finir.
Le bruit court en haute montagne ou en ville de la réussite d'un émigré libanais ou d'un autre. Saisis d'émulation, les jeunes émigrent de plus en plus.
Terre de la Bible, le Liban avec ses trois millions d'habitants, est pour les trois millions Libanais d'outre-mer, dispersés dans le monde, la terre sainte par excellence.
Emigrés sous un régime d'autonomie qui n'avait reconnu que peu les aspirations des Libanais à l'indépendance, ils ont déployé dès le début du siècle, une activité politique qui a préparé la voie à l'émancipation de leur patrie et à l'efficacité de son rôle dans le monde sur tous les plans: culturel, économique, politique et religieux.
Disons enfin que les Libanais, ces conquérants sans armes, peuvent être fiers de leur œuvre constructive internationale dans laquelle chacun a joué avec succès le rôle qui lui a été désigné.
Joseph Sokhn
|
|