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La grande guerre religieuse a commencé - Réponse M. Rouviere |
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""La GRANDE GUERRE RELIGIEUSE a commencé."" Thierry Desjardins : Journaliste et Reporter, né en 1941
Directeur général adjoint du Figaro.
> Auteur d'un nombre considérable d'ouvrages politiques.
> Lauréat de l'Académie française.
> Prix Albert Londres 1975.
> Prix Louis Pauwels 2000.
Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin- qu'une nouvelle guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l' échelle planétaire. Les Islamistes massacrent les chrétiens en Égypte, en Irak, aux Philippines, en Indonésie, au Pakistan, au Nigeria, un peu partout. Malraux avait dit : « Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas ».
On a bien l'impression que ce siècle qui commence va voir le déchaînement sans pitié d'un Islam renaissant, voulant dominer le monde et faire payer à la civilisation chrétienne les quelques siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète.
Cette haine du chrétien dépasse de beaucoup tous les problèmes de la foi. En s'attaquant aux églises, aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles, les islamistes veulent abattre la civilisation occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce qu'ils appellent le « néo-colonialisme », la parité hommes-femmes, les Droits de l'Homme, le progrès tel que nous le concevons.
Le XXème siècle a été marqué par l'affrontement Est-Ouest, le bloc communiste contre les pays « libres ». Marx, Lénine et Staline se sont effondrés d'eux-mêmes sous les incohérences, bien souvent monstrueuses, de leur idéologie. Mais ils ont aussitôt été remplacés par Allah et son Prophète.
Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l'Islam celle du drapeau rouge, les imams prédicateurs des mosquées celle des commissaires politiques.
Le XXIème siècle sera une guerre sans merci car les foules immenses du Tiers-monde islamisé (et des banlieues de nos grandes métropoles)sont autrement plus dangereuses que ne l'ont jamais été les chars du Pacte de Varsovie. Nous pleurons, avec nos larmes de crocodiles habituelles, les coptes massacrés à Alexandrie et les chrétiens assassinés à Bagdad. Mais nous restons les bras ballants. Il faut bien dire qu'on voit mal ce que nous pourrions faire. Ce n'est plus guère le temps des croisades et nos dernières expériences en Afghanistan ou en Irak (où nous commençons à regretter la belle époque de Saddam Hussein qui savait, lui, au moins, faire respecter la laïcité baasiste) n'ont pas été très concluantes, c'est le moins qu'on puisse dire. Il est bien loin le temps où Napoléon III pouvait envoyer un corps expéditionnaire protéger les maronites du Liban que massacraient les Druzes. Mais au moins restons lucides et surtout arrêtons de ressortir une fois de plus la fameuse « repentance » qui nous sert désormais pour maquiller toutes nos lâchetés. Hier, un imbécile de service nous a longuement expliqué à la télévision que si les islamistes égyptiens massacraient les coptes c' était parce que ces chrétiens de la vallée du Nil étaient « les représentants de l'Occident », les ambassadeurs de la culture européenne », les symboles vivants du capitalisme, du néocolonialisme, du dollar et du coca-cola. En un mot, les ultimes survivants de l'époque coloniale. Autant dire, à l' en croire, que les Islamistes avaient parfaitement raison de vouloir éliminer ces survivances d'un passé détesté. *L'imbécile était, en plus, un inculte*. Les coptes sont les descendants du peuple des pharaons. « Copte » veut dire « égyptien ». Ils étaient sur les bords du Nil bien avant la conquête arabe et musulmane. S'ils sont plus nombreux au sud, entre Assiout et Assouan, c'est précisément parce qu' ils ont fui les cavaliers conquérants venus d'Arabie. Ils avaient leurs églises bien avant que nous ne construisions nos cathédrales. On peut d'ailleurs dire exactement la même chose de tous les chrétiens d'Orient qu'ils soient catholiques (de rite d'Antioche, de rite syriaque comme les maronites libanais, de rite byzantin, de rite arménien, de rite d'Alexandrie) ou « non chalcédoniens » comme les coptes, ou orthodoxes (ayant leur patriarcat soit à Istanbul, soit à Alexandrie, soit à Jérusalem, soit à Damas). Tous sont « chez eux » dans ces pays-là depuis des millénaires, certains parlant encore l'araméen, la langue du Christ. En faire des ambassadeurs de Même si, en effet, ils sont « de culture chrétienne ». Mais ils l'étaient avant nous. Nous ne pouvons rien faire pour les protéger, mais au moins ne les trahissons pas en reprenant à notre compte les accusations odieuses de leurs assassins. Nous pouvons les accueillir, comme nous nous devons d'accueillir tous ceux qui sont persécutés. Beaucoup ont déjà fui leur pays. Mais, en tous les cas, ne continuons pas à nous boucher les yeux, à parler de «l'amitié islamo-chrétienne », d'un « Islam à l'occidentale», de « la cohabitation harmonieuse des religions. Soyons intransigeants avec les règles de notre laïcité, mais ne nous laissons entraîner ni vers la stigmatisation ni vers la discrimination (surtout si elle devait être « positive », comme le souhaitent certains), car ce serait, évidemment, faire le jeu des fanatiques Aujourd'hui, la grande mode est d'évoquer, d'invoquer à tout bout de champ "les années les plus sombres de notre histoire". C'est souvent absurde et parfois odieux. Mais s'il y a une leçon qu'il ne faut jamais oublier c'est bien celle de Munich, Churchill avait dit : « Ils ont préféré le déshonneur à la guerre et ils auront les deux ».
Il ne faut jamais tenter de pactiser avec ceux qui vous ont déclaré la guerre.
Réponse Par Michel Rouviere
Voici ma réponse, elle a un peu tardé car « Les Nouvelles croisades » de Thierry Desjardins m’ont laissé songeur. C’est l’un des premiers journalistes qui devait m’expliquer le Liban dans le Figaro. Cependant, c’était en début de l’an 1976 ! J’étais à Paris depuis trois ans dans ma vingt-sixième année. Le Shah d’Iran annonçait que son pays, à la croissance économique extraordinaire, serait la cinquième puissance du monde à l’an 2000. Mao et Chou En Laï dirigeaient encore la Chine, en pleine anarchie rouge de la Révolution Culturelle. Elle atteignait son paroxysme, excitée par la Bande des Quatre. A son sommet Mme Mao, Chiang Qing, se voyait déjà impératrice rouge. Léonid Brejnev gérait l’impérialisme Soviétique sans se forcer ; un pays tombait chaque semestre dans son escarcelle. En 1975 il y avait eu, les trois pays de l’Indochine. Auparavant l’Honduras, l’Angola, le Mozambique, Madagascar, le Yémen….avaient eu droit à leur adjectif « populaire ». Sans compter nos maoïstes du cru, du Quartier Latin, avec le Programme Commun de la Gauche, dont François Mitterrand se faisait le chantre dans l’espérance des prochaines législatives d’avril 1978. La vraie révolution, celle de l’informatique, individuelle et démocratique prenait naissance dans la lointaine Californie. Pour l’heure nous ne voyions que le Gouverneur « réactionnaire » Ronald Reagan y remettre de l’ordre en commençant par l’Université de Berkeley.
Soudain, dans un petit pays inconnu dont la capitale, Beyrouth, était de beaucoup, plus renommée, la droite ne se laissait faire. Pour l’opinion commune, c’était inconcevable d’aller contre « le sens de l’Histoire ». Pour la circonstance le monde journalistique avait inventé l’adjectif ; islamo-progressiste. L’avenir était nécessairement socialiste avec une teinte allant du rouge vif au rose décadent. Pour moi, invariablement à droite malgré ma mie, suissesse de gauche, j’avais chaud au coeur ; quelle heureuse surprise ces résistants, non seulement étaient de droite mais en plus, chrétiens…encore mieux, francophones ….et plus, extraordinaire, francophiles ! Surtout que la France d’après Mai 68 s’auto dénigrant perpétuellement, n’avait rien de glorieux.
Eh bien dans le journal de la droite des colonels en retraite, le journaliste vedette, bob sur la tête, Thierry Desjardins avec un sourire éclatant, pipe au bec, commettait un livre ; « Le Martyre du Liban », juin 1976, où les chrétiens recevaient leur comptant de critiques acides. D’après lui, il fallait s’ouvrir à l’autre et ne pas se crisper sur ses privilèges. Donner par anticipation, ce que l’on voulait vous prendre par la force et remercier modestement ce que l’on pourrait bien vous laisser. Ce livre là, je l’ai toujours sur une des étagères de la bibliothèque. Votre courriel m’invite à le feuilleter ; « Déjà seize mois d’une guerre ayant fait plus de 20 000 morts, 50 000 blessés….des atrocités inimaginables,…..Guerre civile, guerre de religion, guerre sociale ?.... » Nous nous croirions dans le deuxième semestre de l’an 2012. La Syrie jouant …subissant le rôle du Liban d’alors. J’y ressens la marche inexorable des peuples vers leur Destin ; aujourd’hui vous, demain un autre. A chaque peuple de répondre aux énigmes du sphinx des carrefours, au risque d’être dévoré.
Les pesants Soviétiques se sont évanouis dans……les songes sanglants de l’Histoire. Les Maos hystériques qui les trouvaient bourgeois sont devenus des capitalistes exploitant littéralement les pauvres ouvriers, souvent ouvrières, chinois venant des campagnes. Ayons un court souvenir pour les Gardes Rouges qui obligeaient les Bourgeois de villes à aller répandre l’engrais humain dans les champs des Communes Populaires. Il y a une constance ; toujours sur les billets qui passent de mains en mains, le fameux portrait de l’inénarrable « Grand Timonier ». Pour nous Français du XXI siècle, maintenant, les années 70 du siècle précédent nous paraissent comme un pays de rêves. Cela vient-il de l’âge ? Je reste persuadé que le visage cosmopolite de notre pays, actuellement, nous raconte, l’évaporation d’une nation au milieu d’un cadre inchangé. Semblable à la fameuse bombe à neutrons dont on parlait tant à l’époque ; celle qui détruit les hommes par radiation et épargne les biens immobiliers ! L’historien Pierre Chaunu nous avait bien dit dans « Histoire et Prospectives » (1974) ; toute population qui n’assure pas le renouvellement des générations subira, des transformations de plus en plus inexorables.
Voilà que maintenant notre Thierry Desjardins se met à écrire comme un chrétien libanais parlait en 1975 ! Personnellement je ne vais pas écrire comme Thierry il y a ….quarante ans ! Il me semble que chaque civilisation a sa propre dynamique. Evidemment elle rencontre des obstacles. Elle doit les surmonter ou les vaincre. La guerre étant l’épreuve la plus éprouvante et le plus spectaculaire, mais ce n’est pas la seule. Dans un certain sens toute vie est en état de guerre, nous pourrions mieux dire, de lutte ; économique, culturelle, technique, car toute vie doit prendre, faire, sa place. Si vous vous relâchez un instant, un autre substitue à votre place, pafois en moins bien. J’ai la faiblesse de croire que l’on ne peut pas véritablement emplacer la France. Quel beau proverbe du Maréchal Louis Hubert Lyautey (1854 - 1934) ; « Celui qui ne veut plus être le premier, ne devient pas second mais dernier, car beaucoup veulent la première place».
Mes quelques réflexions m’invitent à constater que le dépérissement d’une civilisation vient plutôt de l’intérieur que d’une agression extérieure. Lors de la deuxième guerre Punique, ou Guerre d’Hannibal, Rome subit défaite sur défaite, elles exigeaient des vertus toutes….romaines….afin de pouvoir y répondre. Trois cents ans plus tard, au sommet de sa puissance avec l’Empereur Trajan, Rome repue de triomphes et d’or, vit ses vertus s’étioler. Le fameux proverbe Castillan et…Prussien ; « C’est la faim qui nous fît grands. », se vérifie avec le fameux problème de l’obésité de la jeunesse européenne.
Ce n’est pas l’Islam qui a déclaré la guerre au monde chrétien, se sont les chrétiens qui n’ont plus foi en leurs croyances ou en leurs patrie. Sans vouloir remuer le fer dans la plaie, je note ; quelle famille proposons nous au monde ? Un individualisme exarcerbé, un égalitarisme absolu, ont atomisé toute société. Le mariage homosexuel, avec ou sans adoption, ou la fameuse cohabitation avec sa famille décomposée recomposée, peuvent-ils constituer une société viable ? Justement dans ce fameux Printemps Arabe, dont je vous ai déjà entretenu, je ne vois pas quel modèle propose l’Europe…sinon ; « Soyez aussi décadent que nous….plus si vous pouvez ! ». Le vrai prototype tenable était la Tunisie de Ben Ali, qui faisait sa fameuse transition démographique. Maintenant imaginons le départ de Bachar El Assad avec « ses cadres » aux moyens et à l’apparence très occidentalisés. Je tiens à redire, que le système Baasiste, après avoir été un parti de conception laïque, s’est transformé en un système de vraie mafia, au maximum de la cruauté. Elle devait engendrer une terreur omniprésente dans chaque segment de la société. Malgré la multiplication des centres de tortures, il semble que le mécanisme ne fonctionne plus.
Demain quelle société voulez-vous proposer aux Syriens ? Nous sommes obligés de reconnaître que les islamistes ont une cohérence que l’Europe n’offre plus. A moins que nous considérions qu’après la loi sur les violences sexuelles en l’intérieur du couple, la nouvelle législation sur la définition du harcèlement sexuel sur les lieux de travail, soit l’optimum de la nouvelle manière de vivre. Cela vaut la discussion sur le sexe des anges dans la Constantinople chrétienne attendant le coup de cimeterre Ottoman.
Cependant rien ne nous empêche d’espérer une Renaissance. Il reste encore de lueurs d’espérances. Il faudra d’abord trouver ce resurgissement à l’intérieur de nous-même. Cela est plus difficile que d’ajuster les tirs de canons ou de missiles avec des drones de la plus haute technologie. N’êtes-vous pas étonné de notre action en Afghanistan ? Il me semble revoir ne capitulation de la France en Algérie ; nul ne pouvait admettre la supériorité du FLN en tant que proposition de civilisation en opposition de l’Algérie Française, sinon la France elle-même. Sur ce plan le cinquantenaire fut éloquent ; quelle faillite intellectuelle ! C’est pire que pour l’économie ! Eh bien aujourd’hui notre ministre des Affaires Etrangères va à Alger demander « avec toute la courtoisie requise » à l’armée algérienne de remettre au pas les musulmans d’Aqim dans le nord Mali. On offre tout le soutien technique imaginable mais pas de personnel au sol. Par contre dans l’Ile de France on vous expliquera comment il faut abattre les animaux d’élevages selon la loi divine.
Apprécier la promotion de la femme dans les rues Kaboul ; nos commandos féminins porte le treillis recoupé avec toute la grâce et la distinction de l’élégance française à côté d’autres femmes, fantômes bleues se faufilant dans la plus grande discrétion possible, à travers la misère d’un peuple fier. Personnellement je préfèrerais que notre belle militaire là, ait fondé une famille de deux ou trois enfants. Elle recevrait, dans la villa de son officier de mari qui fait ce qu’il peut, car nous vivons une époque terrible pour la condition masculine occidentale. La femme d’un couple Afghan ayant réussi à associer tradition et courtoisie, viendrait lui rendre visite. Elles pourraient parler de l’émancipation féminine une tasse de thé à la main. Vous trouverez cette vision un peut trop ….XIX siècle…..siècle où l’Europe envoyait des missionnaires aux quatre coins du monde.
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