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Printemps Arabe 2011 |
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PRINTEMPS ARABE 2011
Vues de droite par un Français vivant au Liban (Késérouan)
Devant des évènements formidables, imprévus, cataclysmiques, il juste que dans un premier temps notre esprit s’interroge. Puis après un certain moment de réflexion nous nous faisons une idée dans une représentation cohérente de ce qui est survenu. Enfin il est de l’ordre naturel de faire partager notre vision à nos amis. Bien souvent c’est par la parole que nous nous exprimons. Ici, bien attendu, ce sera par l’écrit.
Justement le fameux « Printemps arabe» n’a pas cessé de m’interroger en me prenant à contre-pied. Parfois nous avons tendance à nous laisser aller « aux forces du Destin ». Nous nous arrêtons aux causes immédiates données aux nouvelles journalières. Ainsi passe les semaines. Une explication, vaille que vaille, se construit. Elle satisfait notre besoin viscéral de comprendre. D’ailleurs il est tout aussi naturel que dès le début, la fameuse théorie du « complot » se présente aux défenseurs du statut quo ; c’est si confortable pour l’esprit. Le chef d’orchestre occulte remplace les arrêts de la Providence. Cependant dans l’immédiat de la vie de tous les jours, nous touchons déjà la difficulté de diriger les hommes, en pleine connaissance de causes. Comment alors imaginer une intelligence prévoyant tout un ensemble d’interactions dans une complexité phénoménale croissante ? Combien un joueur d’échec, peut-il prévoir de coups d’avances ? Pourtant chaque case, noire ou blanche, demeure fixe ; chaque pièce reste elle-même, avec le même potentiel agissant dans les mêmes règles. Tandis que dans un processus révolutionnaire untel devant être passif se transforme en symbole actif, tel autre devant réagir immédiatement par reflex professionnel, se met à hésiter. Tel village au fond d’une province devient un épicentre d’un mouvement de foule. La caserne de la Garde devient le lieu de la sédition. Le pilier militaire du régime s’effrite. Après coup, on explique par une sorte de métaphore mécanique, le déroulement des évènements. Les moteurs, les ressorts, les engrenages se présentent dans notre conversation. Ainsi tous les rouages s’étalent à nos yeux. Le mystère s’est évanoui. Est-ce la réalité ?
Evidemment commençons par la Tunisie. Durant deux ou trois décennies le magazine de bon aloi « La Revue du Liban »[1], qui vient de tirer malheureusement sa révérence, présentait ce pays comme un exemple politique à suivre. Il faut dire déjà que la tendance de ce magazine hebdomadaire était de suivre les Présidences en place, toutes les Présidences. Nous y voyions, avec un appui photos éloquent, un faible marqué vis à vis des monarchies. En particulier celle de l’Arabie Séoudite avait des égards soulignés. Ce choix je le trouvais pertinent. Cela vaut la prose révolutionnaire d’autres régimes.
Tout d’abord, il faut reconnaître les nombreuses similitudes entre le Liban et la Tunisie : leurs dimensions modestes, leur absence de pétrole, une indépendance obtenue sans trop de difficultés, une présidence toujours pro occidentale et une ouverte sur le monde jamais démentie. Elle s’exprime par un tourisme de qualité. De plus le dernier Président Ben Ali était un militaire de bon ton, conduisant son pays vers une société moderne. L’éducation avait acquis, par consensus, la priorité. Elle est de qualités. Elle tend vers l’exercice d’une profession plus qu’à la pratique formelle d’une religion. Nous notons, aussi, une attention particulière vis-à-vis de l’éducation des demoiselles[2]. Que faut-il souhaiter de plus ? Nous pouvons y ajouter, comme note remarquablement agréable pour un vrai Français, que les deux pays vivent sincèrement une francophilie et francophonie sans complexe. Enfin nous terminerons par la touche Phénicienne que certains aiment à y retrouver dans les capacités d’horticulture et de commerce.[3]
D’ors et déjà un discours négatif servait de contre point dans cette harmonie. Le mécontentement fait parti de l’humain, surtout chez l’intellectuel. A Tunis il manquait plus de démocratie, plus de liberté, se confondant bien souvent avec l’irrévérence. Il y avait aussi de la corruption. Beaucoup d’inégalités devraient vous scandaliser. Quand la prospérité décennale arrive ces inconvénients l’accompagnent nécessairement. Pour chaque élément de critique un personnage apparaissait.
Un journaliste persécuté venait illustrer une lutte pour la démocratie. Il avait droit aux soutiens habituels des médias. Toutefois il n’arrivait pas à devenir une vraie icône ; il lui manquait la palme du martyr. Moi, j’ajouterai un autre manque supplémentaire ; une certaine vérité dans une naïveté non feinte. Justement dans toute cette orchestration de sa persécution, il me semble qu’instinctivement le peuple tunisien sentait la pose parisienne germanopratine.
Soudain du fond du village machin chose, relevant sûrement d’un canton au caractère bien affirmé, un jeune homme diplômé, s’immole par le feu. Le Président va au chevet du martyr avec les mots qu’il faut. Des images télévisées l’attestent. C’est un accident social. Tout devrait logiquement se calmer. Néanmoins les manifestations continuent. L’attitude première est la surprise ; on en parle encore ? Pire, ces mouvements de foules s’étendent. Les jeunes hommes et jeunes femmes au chômage montrent leurs diplômes inutiles. Ils ne les brûlent pas, ni les déchirent. A quoi servent les formations ? Est-ce l’échec d’un système économique ? Incompréhensibles, ces manifestations spontanées se multiplient. Le pays est riche de sa jeunesse avec 40% de sa population ayant moins de 30 ans. Cette qualité fondamentale se retourne en inconvénient. Dramatiquement ces humeurs populaires remontent vers la capitale. Les manifestants sont habillés comme leurs homologues de Paris, de Londres. Il y a même en tête de belles demoiselles dont l’agressivité ajoute à leurs charmes juvéniles, un ravissement suprême. Le Président, seul, est remis en cause. On le conspue. En français pardon ! : « Dégage !» D’autres pays arabe devront traduire le verbe[4]. Ben Ali concentre, focalise le mécontentement. Comment ne pas comprendre l’attitude de la Ministre des Affaires Etrangères de France, Michèle Alliot-Marie, suggérant une gestion « à la française » de ce problème social. Il s’en rencontre de semblables, dans tous les pays dits évolués. Cette dynamique de crise illustrait en quelque sorte l’accès de la Tunisie aux pays « en phase de décollage »[5]. Justement le fait que cette même Ministre ait passé ses vacances dans ce pays là, avec ses parents négociants des contrats de participations immobilières, confirme cette évolution. Il serait souhaitable que ce genre de « scandales » puisse éclater dans tous les pays de civilisation arabo-musulmane. Le drame fut que nos dirigeants qui venaient d’offrir des couronnes d’éloges à ce pays pouvant servir d’exemple au monde arabe, acceptèrent immédiatement une attitude culpabilisante. L’apothéose fut atteinte quand l’avion du Président « en fuite » allant se réfugier naturellement vers la France, fut dérouté e plein vol, vers l’Arabie Séoudite. Ainsi le plus occidentaliste des chefs d’Etat Arabe, en particulier par la législation du Code Civil dans la vie des citoyens, dut trouver l’hospitalité près d’un Etat les moins complaisants avec « la modernité » féminine. Il y a de quoi avoir le sourire amer. Quelle leçon de dignité ![6]
J’ai failli, chers amis, vous écrire cela dès le mois d’avril mais qu’est-ce cela aurait changé ? Surtout une réaction affective m’aurait dominé devant l’absence totale de la moindre phrase amicale pour Monsieur Ben Ali. Aujourd’hui que la Syrie, elle, subit une répression atrocement sanglant depuis six ou sept mois d’un régime gouvernant par la terreur. Elle, elle trouve des compréhensions, des appuis, des complaisances, sous prétexte de sagesse. L’esprit charitable nous pousse même vers « le partage et la communion »[7]. Il y a dans les affaires purement humaines quelque chose de faible et désespérant. Pour ajouter au sourire désabusé un peu plus d’acide, disons qu’au moment où l’Egypte commençait à bouger, avec le Yémen qui lui bougeait un peu plus que d’habitude, le Président de la Syrie Bachar El Assad disait, depuis son pays encore calme ; « Les dirigeants arabes ne sont pas assez à l’écoute de leurs peuple. »
Revenons à la Tunisie avec la rubrique « affaires, corruption, économie ». Soudainement là aussi par l’intermédiaire d’un nom « Trabelsi » s’introduisit la vision financière de ce tumulte populaire. L’opprobre, populaire et journalistique, se dirigea sur le côté féminin de la Tunisie. La femme et la belle famille du Président devenaient le point focal de la révolte. Le dictateur paraissait presque comme le comparse de son épouse. Ainsi on pouvait excuser ses quelques petites lâchetés sur le plan politique. La femme du Président et sa belle famille tenaient toute l’économie du pays avec des participations minoritaires. Derrière les lambris d’un palais on découvre aux yeux de toutes les caméras du monde, les trésors que le tyran n’a pas pu emporter. Ouf ! Ce régime était indéfendable ! N’est-ce pas ? Ce n’est pas se genre de scandales que nous aurions dans d’autres pays sachant tenir leurs épouses et filles. Je me demande d’ailleurs comment dénouer juridiquement les différentes participations des sociétés tunisiennes évoluant dans le cadre d’une société capitaliste. C’est maintenant au nom de la « transparence et l’honnêteté » qu’il doit y avoir toute la corruption et les compromissions possibles. Dorénavant, qui osera entreprendre des investissements dans l’immobilier ? On va attendre que tout se décante. Sûrement que trouver un logement va devenir plus difficile pour les jeunes ménages tunisiens.
En cet automne, nous voyons la Syrie continuer à se soulever dans des mouvements d’exaspérations face à un régime de terreur dominant le pays depuis quatre décennies. Aucun journaliste ne peut témoigner. C’est une lutte sourde à l’abri des regards….même des derniers satellites qui peuvent voir une balle de ping-pong ?
Regardons l’origine de ce soulèvement ; l’arrestation et la mort sous la torture d’enfants de Deraa ayant écrit des graffitis antirégime. On dit qu’ils étaient une quinzaine. On dit que tous ne sont pas morts mais qu’on leur a simplement arraché les ongles. C’était pour terroriser les parents. Le gouverneur de la province obtint l’effet contraire ; d’ailleurs il fut limogé une fois que la ville rebelle fut reconquise et réprimée. Il ne fallait pas faire preuve de la moindre faiblesse. Le plus étonnant fut la réaction du Président Bachar El Assad, cinq mois plus tard ; « Il y a eu quelques erreurs au début. » Il est vrai que l’on colporte que Deraa est une source de dangereux islamistes. Ce qui tient du phénomène spécifique c’est que le côté terrorisant du régime s’exprime dans un langage posé tandis que la publicité des atrocités sous entendues transmises de bouches à oreilles, fait partie de son pouvoir dissuasif. Il y a deux manières de répandre ces terribles nouvelles ; avec un sourire gourmand ou avec une sorte de surprise qui vous serre le cœur. Dans le premier cas on se réjouit ; « Ces Alaouites ! Ils ne reculent devant rien ! Ils tiennent les Sunnites ! [8]». Dans le deuxième cas on se met à la place de la victime. Le Liban est passé par là, mais pas avec autant de cruautés. Toute personne arrêtée ne reparaît plus. Seuls quelques noms font diversion, et encore en nombre très limité. Toute mort se fait dans d’atroces souffrances. Humainement on se pose la question ; comment se fait-il qu’au bout de sept mois il y ait encore des manifestants ? Avec la Tunisie nous étions quasiment en Europe. Avec la Syrie nous sommes dans l’Asie d’Ivan le Terrible, la Chine du cauchemar de la « mort lente »[9].
Les autres pays arabes ayant été touchés par le printemps démocratique de l’année se situent entre ces deux extrêmes.
L’Egypte ressemble le plus à la tendance douce mais ne serait-ce que par l’urbanisme de la place Tahir avec ses personnages, nous voyons qu’il y aurait beaucoup à faire pour rejoindre la Tunisie. Le Président Hosni Moubarak était un faux occidentaliste. Sous prétexte d’impossibilités, de réalisme, il ménageait les Frères Musulmans. Si dans le domaine des structures de l’Etat il voulait l’exclusivité à son parti, dans le domaine des amendements législatifs, il allait toujours dans le sens de la Charia. Sur ce plan l’Egypte, en moins sanglante, ressemble à l’Algérie du FLN ; on quitte le socialisme pour tendre vers un Etat Islamique malgré des prétentions laïc. Là, aussi, la [i]tragédie pointe ; comment ne pas regretter l’aspect rénovateur de Méhémt-Ali[10] et surtout de Lord Cromer[11] .
La Libye est plus surprenante encore ; nous ne pouvons trouver des justifications économiques à cette révolte[12]. Les jeunes Libyens lors d’un dernier reportage du temps d’avant la révolte ne pouvaient qu’exprimer leur ennui au café du coin. Ils cherchaient à apporter un peu de piment dans leur vie de nantis repus qu’en jouant au stock car avec leur nouvelle voiture sur des routes toutes neuves. Une observation me frappa sur ceux qui quittèrent le pays quand le printemps arabe se mit à fleurir ; des centaines milliers ouvriers durent partir. La Libye de Kadhafi, au de-là de l’aspect extravagant de son chef, conservait une action économique distributive surprenante. Pour la Tunisie on vit partir les touristes, surtout Français, avec ordre et méthode, comme s’il y avait une catastrophe naturelle avec son plan secours. Pour l’Egypte il y eut un peut plus d’angoisse et de pagaille à l’aéroport. Pour le Yémen il n’y a aucun réfugié ; on change simplement de vallée. Pour la Syrie les femmes et les enfants avec quelques vieillards assez pauvres fuient effrayés leur ville. Par cet effet, on ne peut que juger de l’efficacité de la Terreur de la « Division d’Elite » de Maher El Assad. Avant qu’elle n’arrive, l’effroi de l’humiliation précède cette troupe de tortionnaires.
En revenant sur le Yémen j’ai l’impression que ce ne sont pas les mêmes évènements malgré la prétention des participants. L’Arabie Heureuse des Romains car les pluies de la mousson la touche, est un pays toujours près de l’ébullition. J’aurais envie de la nommer, avec une pointe d’ironie, « l’Arabie de l’Eternel Printemps » Y a-t-il eu dans son histoire, une année sans l’usage de poudre ? Ce fier pays demeure sympathique, malgré tout, par une noblesse native. Mais n’oublions pas qu’il donna au monde le café. Dans ce pays montagneux, chaque vallée est un petit monde armé prêt à tenter «d’unifier » le reste du pays. Il lui faut inventer, à sa façon, la Confédération. Ce qu’a essayé de faire Abdallah Saleh pendant une trentaine d’années. Ce n’était pas parfait mais je ne vois pas qui aurait pu faire mieux. Il est à souhaiter que la future capitale confédérale soit une ville des plus modestes afin de ne pas attiser trop de convoitises. Un peu comme Berne pour la Confédération Helvétique. Le futur président, qui sera élu par consensus par les chefs de tribus, devra faire preuve de modestie. Nous retrouvons un peu le canevas de l’Afghanistan. La différence vient que le grand voisin a une politique tout à fait différent ; le Pakistan suscite la discorde, l’Arabie Séoudite cherche l’apaisement
Il est difficile de voir un ensemble commun dans tous les pays arabes traversés par le printemps de 2 011 demandant : la Démocratie, la Liberté, et la Dignité. Leur problème véritablement commun, est cette force de la jeunesse. Dans tous les sens du terme, c’est capital. Avec 40 ou 45% de la population ayant moins de 30 ans, nous voyons toute l’ambiguïté la situation ; une chance énorme et un défi. Peu de vieillards, peu d’hommes ayant une situation de père de famille, beaucoup de jeunes hommes dans toute la force du printemps, créent un déséquilibre dynamique.
Le monde français à la fin du XVIII siècle, anglo-saxon au XIX, et germanique au XX, eut à relever le même défi. Ils avaient, chacun à leur moment, une jeunesse ardente prête à l’aventure collective. Malheureusement l’énergie française se dissipa entre la Révolution et l’épopée Impériale. Nous aurions pu rêver d’une Louisiane en seconde France, d’une Méditerranée plus française encore. Pour le siècle allemand les deux Guerres Mondiales brisèrent de grandes espérances. Finalement seul le monde anglo-saxon au travers du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle Zélande plus tout l’Empire Britannique, arriva à un meilleur usage de la force de sa jeune énergie.
Actuellement l’Europe se trouve dans la situation symétriquement inverse ; 40 à 45% de sa population a plus de 50 ans. On proteste pour le maintient des pensions des retraites.
Dans les années 1 950 il y eu aussi un premier printemps arabe. Il fut chanté en particulier par Jacques Benoist-Méchin[13]. On aurait pu le résumer avec : Indépendance, Socialisme et Union. Chaque pays de la Ligue Arabe eut à résoudre l’adaptation de ces nouvelles espérances. L’Union fut un échec avec la RAU mais un succès avec le Conseil des Pays du Golf ou avec les sept Emirats Unis. Le socialisme fut un échec quasi général ; moins on en avait, mieux on se portait. Pour l’indépendance, bien souvent c’était quitté une administration « coloniale occidentale » jalouse de ses prérogatives pour une monopolisation plus stricte, plus exclusive, du pouvoir par un parti, une communauté, un clan, ou une famille.
Qu’est devenu le jeune garçon, souriant une gerbe de blé à plein bras, qui illustrait la couverture ?
Dans le cas présent du printemps arabe 2 011 quel visage peut avoir la démocratie ? D’ors et déjà il semble que les tenues vestimentaires iront vers un traditionalisme militant. Je crains que nous ne voyons plus les charmantes Tunisiennes pleines d’énergie. Pour le moment, c’est avec regret, que je ne l’ai plus revues aux premières lignes des journaux télévisés. Une démocratie de pères de famille qui veulent assurer leurs biens, me semble impossible, vu la structure de la population. Il faudra une nouvelle chanson pour entraîner la jeune énergie.
La Liberté, voilà un bien grand mot. Au pied de l’échafaud, le soir de son jugement le 8 novembre 1793, la dernière phrase de Madame Roland[14] ; « O Liberté, Liberté que de crimes on commet en ton nom ! » résonne dans la tête de toutes personnes connaissant un peu les leçons de l’Histoire. La Révolution dévore ses enfants, même les plus séduisantes. Certains préfèrent les libertés. Le monde arabe peut–il porter cette grande idée ?
Justement les Libanais montrent que le monde arabe peut aimer la liberté jusqu’aux portes de l’anarchie. C’est un caractère qui les rapproche des Français.
Au niveau de la dignité, toute personne ayant voyagé en Orient sait à quel point le respect de chaque individu est important dans les plus petits détails. Cet aspect de demande de considération, va parfois jusqu’à la vanité. Voilà un autre petit défaut qui rapproche les Français des Libanais.
La démocratie demandera sûrement une perception plus délicate car c’est un mythe insaisissable. Pas plus tard qu’il y a trois décennies tout un régime totalitaire avait en place de multiple Démocraties Populaires[15] mettant en cause des démocraties bourgeoises dites formelles. Les plus acharnés et plus attardés à défendre cette vision marxiste, furent les intellectuels français. De plus ils s’arrogeaient l’apanage de la morale et de l’intelligence. Posons la question ; qu’est-ce une majorité ? Est-ce la garantie de la voix de la sagesse ? Est-ce la bonne voie à prendre ?
Souhaitons que la démocratie, bien entendue, soit simplement le fruit donné en surcroît de la Liberté et de la Dignité des individus. Si ces deux vertus fleurissent que l’on soit en Monarchie ou en République et même en Empire, nous aurons le bon gouvernement des passions et des affections de hommes. [16]
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[1] Datant de 1928
[2] Certains prétendent que cela viendrait que de son second mariage, avec Mlle Trabulsi, la Providence lui donna que des filles
[3] Sans compter Carthage, Elissa…..Trabulsi, venant de Tripoli, (Trablos) ?
[4] Traduction proposée ; Zihr !
[5] Il était en train de faire la fameuse transition démographique, tant attendue par certains politiques
[6] Cet aspect a été souligné au Liban depuis Téhéran et Hezbollah.
[7] Voir les dernières déclarations du Patriarche Maronite Monseigneur Bécharra Boutros Raï au cours de sa visite en France
[8] Souvent ce sont des adeptes du député du Késérouan Michel Aoun. Le Patriarche se mord les doigts de ce qu’il a pu laissé entendre dans ses déclarations parisiennes.
[9] Notez que la Russie et la Chine bloquent toutes condamnations au Conseil de Sécurité.
[10] 1769-1805
[11] Lord 1er Comte Cromer Evelyn Baring 1841-1883 Consul Général de Grande Bretagne au Caire 1907-1917
[12] 4 400 $ de Produit Industriel Brut individuel
[13] Un printemps arabe 1962
[14] Mlle Manon Philipon (1754-1793) épousa Mr Jean-Marie Roland de la Platière (1734-1793) le 4 février 1780. Ils eurent une fille Eudora Roland qui épousa Pierre-Léon Champagneux.
[15] Pour compléter l’imposture il manquait le principe substantiel de Liberté ; Libre République Populaire, mais la gageure ne pouvait pas tenir, malgré les performances de la dialectique.
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