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Joined: 09 Mar 2007 Posts: 529 Location: Jbeil Byblos |
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Karim Abillama – Anti Normes – Un homme à Beyrouth |
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Karim Abillama – Anti Normes – Un homme à Beyrouth
Il n’aime pas le conformisme. Préfère les playlists musicales à un artiste bien précis, aime l’art en général, l’art contemporain en particulier, les fringues confortables, les couleurs monochromes. Trouve aujourd’hui intéressant, mais demain plus excitant. Il aime ses potes et sa maison, les villes cosmopolites et l’habitacle de sa mini clubman. Karim Abillama qui aime que les choses se fassent rapidement, à pris son temps pour parler de ce qu’il aime, sans fausse pudeur ni urgence.
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Qui est Karim Abillama?
Je crois que je suis quelqu'un de positif. Je pense que ce qui est intéressant c'est maintenant mais demain est encore plus excitant. Je n'aime pas regarder en arrière, je préfère le progrès, l'évolution. Je suis plutôt observateur, je tiens ça de mes parents. J'adore l'innovation, la découverte et les voyages. Je suis impatient, c'est difficile à vivre pour les autres (rires) et souvent de mauvaise humeur contre moi-même. C'est peut-être ca qui me donne envie de me dépasser. Mais ce que j'aime au-delà de tout, c'est me marrer. Faire des farces, des blagues. En fait tout ce qui est ludique m'amuse.
Que fait Karim Abillama?
Je m'occupe d'une équipe qui se nomme Mitsulift (les ascenseurs) axée sur le service des "Building Moving System" où la sécurité du passager est en jeu. J'ai fait au préalable des études de génie mécanique et industriel aux Etats-Unis puis un MBA à l'INSEAD.
Amateur d'art?
Depuis toujours. Mon père à une superbe collection de Lallane. Je m'intéresse depuis un an et demi à l'art contemporain. J'aime collectionner ce qui, à mon sens, est beau. J'aime le design également. Des gens comme le danois Poul Kjaerholm ou Exel Vervoordt qui est belge.
Collectionneur donc.
Je n'achète qu'au coup de foudre. Si je flashe, je prends tout de suite. Si j'hésité, je ne prends pas. Ca peut paraître présomptueux, mais je suis vrai amoureux des belles choses. Chez moi, j'ai quelques pièces d'antiquités et des choses plus contemporaines. Chacune à son histoire, une provenance différente. Chaque œuvre est chargée de souvenirs.
Des coups de cœur en particulier?
Une magnifique photo d'Hiroshi Sugimoto. J'avais vu son travail dans son dernier ouvrage. Je me trouvais à Tokyo et j'ai craqué pour cette photo qui se lit et se relit autant de fois qu'on veut. On dirait des éclairs qui déchirent le ciel, mais en fait l'artiste à fait l'expérience de bruler sa pellicule avec un courant de 400 000 volts. Le résulta est extraordinaire. Il y a aussi ce tableau monochrome en noir et blanc où il y a les Beatles. Il est drôle et intrigant à la fois.
Où peut-on croiser Karim Abillama?
A Gemmayzé ou à Solidere du côté des Souks. J'aime le mélange passé/moderne. C'est ça le Liban. Je suis souvent chez moi le weekend. Sinon j'aime le Casablanca, le People, le Balthus. Fadel à Naas, le Jammal à Batroun. J'adore aller chez Papercup et me promener à pied, remonter la rue Gouraud ou flâner dans le Quartier des Arts à Saifi.
Et extra-muros?
Loin, très loin (sourires). Paris, New-York, Tokyo ou Anvers. Je suis fan de ces villes cosmopolites, de leurs changements, de leur évolution. C'est toujours très intéressant de rencontrer de nouvelles personnes. J'aime la compagnie des autres et de ceux qui vivent ailleurs. J'aime par exemple le NY Bar and Grill à Tokyo ou Namos Beach à Mykonos. C'est dans ces villes que je m'achète des fringues.
Un style particulier?
Pas vraiment. Simple et sobre. J'aime les fringues relax, confortables. Et les couleurs monochromes. Les coupes épurées, comme celles de Dior Homme, de Jil Sander ou de Thom Browne. La collection pour hommes d'Hermès est également très belle… J'aime bien avoir une petite touche de couleur aussi. Comme ma Casio bleu turquoise ou mes baskets rouges ou vertes.
Relax, c'est pour ca que vous portez des chaussures sans lacets?
(rires). C'est plus pratique vous ne trouvez pas? Celles-ci sont faites comme ca. Ce sont des chaussures ou caoutchouc de chez Marcèll. Je les ai achetées chez l'Eclaireur. Mais c'est vrai que parfois je retire les lacets pour que ce soit plus confortable.
Quelles sont les lubies de Karim Abillama?
Je n'en ai pas, enfin j'espère. En fait, je n'aime pas avoir quelque chose que tout le monde a. Je ne comprends pas l'uniforme, ni le moule. C'est pourquoi j'adore ma Mini Clubman. Elle est vraiment unique. On n'en croise pas tous les jours. Au moins on ne s'en lasse pas. Si quelque chose devient "la norme", vous me trouverez directement en train de nager à contre-courant.
Culture club?
Découvrir est une chose primordiale pour moi. Je n'ai pas un chanteur favori, je suis plutôt playlists. Si j'entends une chanson qui me plait, j'essaye de me la procurer. Puis je fais des playlists. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de se cantonner à un style… Côté cinéma, j'aime énormément, et cela va sans dire, Lost in translation de Sofia Copola. J'aime également beaucoup Sophie Marceau et Julia Roberts, je les trouve très belles.
On parle beaucoup du projet" Ginette", de quoi s'agit-il?
C'est le projet de ma femme. Je l'aide dessus. Ce n'est pas un concept store comme les gens l'entendent. Ca ressemblerait plutôt à un hôtel boutique. Sans en être un. L'idée est simple. C'est sympa quand on boit un café de pouvoir acheter un magazine, un objet sympa, un accessoire. Il y aura donc un resto/café qui occupera 70% de l'espace. Les 30% qui restent, ce sera une sélection de quelques vêtements pour homme et pour femme, des objets sympas, des petits bijoux, des accessoires et gadgets pour homme, des meubles, des appareils photo. En gros, une multitude de snapshots.
Karim Abillama demain?
Pressé. Comme toujours. (rires).
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