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Joined: 09 Mar 2007 Posts: 529 Location: Jbeil Byblos |
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Frère Stéphane Nehmé Liban Kfifan 2010 Béatification |
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Le Bienheureux Frère Stéphane Nehmé (en cours de béatification) Le laboureur de la vigne du Seigneur
Order the Collection Les sentiers de la foi)
Tout au long de sa courte vie, le frère Stéphane répétait inlassablement « Dieu me voit ». Cette phrase le définissait et démontrait la profondeur du lien qui le rattachait au Très-Haut. Il lui demandait de le guider, de l'éclairer, de lui conserver une foi solide et de lui accorder les vertus nécessaires pour accéder à la sainteté.
Né à Lehfed, dans le casa de Byblos, au début du mois de mai 1889, il était le benjamin de six enfants. Nehmetallah, Sarkis, Haykal, Youssef, Toufica et Frosina. Ses parents étaient très pieux et il fut baptisé à l'église de Lehfed dédiée à la Vierge.
Ses frères et sœurs le surnommaient « le petit ange de la maison » pour son innocence et sa piété. Il entait très attaché à sa mère qui lui inculqua les bases de la foi chrétienne. Son père, homme simple et pieux éleva lui aussi ses enfants dans la crainte de Dieu.
Elève studieux, il apprit à lire et à écrire à l'école du village et s'isolait souvent pour prier à l'église. Lorsqu'il gardait les bêtes de son père dans les champs, il se rendait avec ses camarades dans un ancien sanctuaire dédié à Saint Saba pour prier. A 16 ans, il travailla avec son père et ses frères dans les champs. Un de ses frères témoigne ne l'avoir jamais entendu proférer un seul mot déplacé.
On raconte qu'il découvrit une source souterraine qu'il nomma « source du blaireau » car il fit jaillir l'eau en poursuivant un blaireau. Aujourd'hui, l'eau de cette source est toujours abondante et continue à guérir ceux qui prient le frère Stéphane.
Très tôt, il entendit l'appel du Seigneur, et fut conforté dans sa vocation par son passage dans une école dirigée par les moines à Saki Rechmaya où il apprit le syriaque. Par une nuit d'hiver il quitta secrètement la maison et se rendit à Kfifane. Il y entra au noviciat. Dix jours plus tard, il revêtit l'habit des moines. Il prit le nom de son père Stéphane. C'est donc en 1905 que débuta sa renonciation au monde et son cheminement vers la sainteté.
Pendant les deux ans que dura son noviciat, le frère Stéphane pris l'habitude de passer quotidiennement devant la dépouille du père Nehmetallah al-Hardini lui demandant de l'aider à porter la croix du Christ. Il fut très heureux d'être pris en charge par le père Ignace Dagher al-Tannouri.
Il prononça ses vœux solennels le 23 août 1907 et garda toute sa vie le statut de frère. On ne sut jamais la cause de son renoncement à la prêtrise qu'il souhaitait pourtant de tout son cœur.
Pendant 31 ans il se déplaça au gré des ordres de ses supérieurs: de Maifouk à Jbeil, à Hadab, à Qattara, à Annaya pour finir ses jours à Kfifane. Il pratiqua les travaux des champs sur les terres des couvents, la menuiserie, la maçonnerie; il laboura, planta et récolta. La terre devint son école de vie et la source de sa spiritualité.
Mais il aimait Dieu avant et par-dessus tout; il aimait son prochain pour l'amour de Dieu. Il le prouva durant la première guerre mondiale, nourrissant ceux qui avaient faim, protégeant ceux qui étaient en danger. On raconte qu'un jour, il pleura devant le spectacle d'un enfant essayant en vain de téter le sein de sa mère morte. Il prit l'enfant aux champs et s'en occupa. Très vite, le nombre d'enfants élevés dans les champs grandit. Il les nourrissait du lait des vaches et ce jusqu'à la fin de la guerre.
Il récitait sans relâche le rosaire. Le froid, le labeur, la maladie, rien ne l'empêchait de méditer ni ne le détournait du Seigneur. Il avait renoncé au monde et s'était adonné corps et âme à l'adoration de Dieu dans l'amour et l'humilité. Il rendit l'âme le 30 août 1938 des suites d'une thrombose cérébrale.
En 1951, treize ans après sa mort, lorsque les moines ouvrirent sa tombe pour y enterrer le père Youssef as-Souraty, ils trouvèrent son corps intact. La nouvelle se répandit très vite et les fidèles affluèrent demandant grâces et guérisons. Les autorités religieuses fermèrent alors le tombeau et déplacèrent le corps dans une autre tombe. Une huile odorante s'en dégagea et provoqua des guérisons. Le pape Benoit XVI le déclara bienheureux le 17 décembre 2007.
«Je te devancerai au ciel»
Au père Youssef Keyrouz qui venait d'être ordonné prêtre et qui lui disait fièrement: « Cette nuit seulement tu m'appelleras encore frère, il répondit: « Crois-tu que les moines gagneront le ciel avant les frères? Je te devancerai au paradis ».
Son chapelet à la main
Le soir, le frère Stéphane se rendait à l'église avec son chapelet et n'en ressortait qu'à l'heure du diner puis il y retournait à nouveau et priait jusqu'à l'heure du coucher. Père Boulos Zahra
«Il travaillait avec nous et comme nous»
Nous l'admirions beaucoup. C'était un moine connu pour sa pauvreté, son obéissance et sa pureté. Energique, parlant peu, il était pour nous un exemple. S'il avait à réprimander quelqu'un, il le faisait à voix basse le traitant avec bonté: il travaillait avec nous et comme nous. Père Mikhael al-Khoury
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