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Tripoli / Lyon Villes - Culture, tourisme, Samira Baghdadi |
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TRIPOLI aux mille visages – Agenda culturel n0 363 du 27 Janvier au 09 Février 2010
Le 16 décembre dernier, Tripoli, la ville aux mille visages, organisait au Palais Naufal, bibliothèque somptueuse bien que méconnue, une journée dédiée aux rencontres de la culture et du tourisme des villes de Tripoli et de sa jumelle française, Lyon, à l'initiative du Bureau de cités et gouvernements locaux unis / Bureau technique des villes libanaises. Le partenariat dynamique des deux agglomérations était représenté par des acteurs locaux de la culture, de l'artisanat, du tourisme et de la communauté urbaine. L'Agenda Culturel a rencontré Samira Baghdadi, adjointe au maire de la ville de Tripoli, et Jean Michel Daclin, adjoint au maire de la ville de Lyon et vice-président à la Communauté urbaine du Grand Lyon, afin de comprendre les origines et la teneur des relations entre Lyon et Tripoli.
Entretien avec Samira Baghdadi
Depuis quand ce projet est-il en discussion?
Le projet « Appui à la mise en place d'une politique culturelle à visée touristique pour la ville de Tripoli », est mené en partenariat avec la ville de Lyon, le ministère des Affaires étrangères français, le Bureau de cités et gouvernements locaux unis au Liban / Bureau technique des villes libanaises (CGLU-BTVL) et la municipalité de Tripoli. Afin de mettre en commun tous ces partenaires, il a fallu travailler, dès 2007, a l'élaboration du concept et à la recherche de fonds. Le séminaire « Les Rencontres de la culture et du tourisme de Tripoli » n'a cependant pu avoir lieu qu'en 2009 à cause des troubles qu'a connus la région du Liban-Nord les deux dernières années.
Comment le partenariat avec la ville de Lyon s'est-il concrétisé et quelle est la durée de ce partenariat?
Le partenariat entre les villes de Lyon et de Tripoli est le résultat d'un projet de développement des relations entre les villes libanaises et françaises, financé en 2007 par l'Ambassade de France au Liban, à l'initiative du Bureau de CGLU/BTVL, qui est un réseau mondial de villes. Ainsi, la ville de Lyon a reçu le maire de Tripoli, M. Rachid Jamali, à plusieurs reprises et de nombreuses missions ont eu lieu à Tripoli, notamment en présence du vice-président de la Communauté urbaine du Grand Lyon, M. Jean Michel Daclin. Ces allers-retours ont permis de définir les besoins de Tripoli et l'apport de Lyon, mais aussi d'établir des liens d'amitié entre les deux villes. C'est ainsi qu'a été conçu le partenariat entre celles-ci, et il durera tant que les deux villes jugeront leur relation riche et fructueuse.
Quel sera l'apport du partenaire français et quels sont les objectifs de la collaboration avec Lyon?
Ce n'est pas un hasard si les problématiques posées a Tripoli, ville historique remarquable et dont l'image est ternie, ont touché la ville de Lyon. En effet, la ville française a longtemps souffert de sa réputation de « ville grise » et il lui a fallu des années pour redéfinir son image et ses symboles, et pour devenir la ville moderne et dynamique qu'elle est désormais. C'est cette expérience de mise en valeur d'un héritage historique et d'une culture vivante qui nous intéresse et dont nous aimerions nous inspirer et apprendre.
Les Rencontres de la culture et du tourisme sont-elles appelées à être poursuivies?
Ces rencontres ont intéressé un nombre incroyable d'artisans et d'associations de la culture et du tourisme. Je pense que c'est parce qu'ils ont eu l'impression d'être entendus par les pouvoirs locaux pour la première fois. Ils ont eux-mêmes demandé à ce que les réunions de travail qui ont précédé les Rencontres soient périodiques et nous saluons cette proposition. Elle sera reprise dans le projet que nous sommes en train de rédiger et qui fait suite aux Rencontres du 16 décembre dernier.
Y aurait-il un plan d'action pour la mise en œuvre de cette politique, à quelle date prévoyez-vous l'application de ce plan?
Bien sûr! Nous sommes en train de réfléchir à un plan d'action pour 2010-2012 qui serait fait en concertation avec la société civile de Tripoli et avec nos partenaires. Il importe de savoir que ce plan s'intégrera dans le Plan stratégique de développement de la région de Tripoli (el Fayhaa), qui est en cours d'élaboration et qui prévoit de travailler, de manière méthodique, sur tous les aspects du développement de la région, dont la culture et le tourisme, et ce, pour les décennies à venir.
Quel rôle attribuez-vous au ministère du Tourisme qui était partie prenante aux Rencontres du 16 décembre?
Nous avons accueilli avec beaucoup de plaisir l'intervention enthousiaste de la représentante du ministre du Tourisme, Mme Nada Sardouk. Nous comptons sur le ministère pour nous épauler dans notre démarche, notamment en nous aidant à nous positionner sur la carte touristique du Liban.
Quels sont les autres partenaires locaux ou internationaux que vous avez ou que vous souhaitez avoir pour la réalisation de ce projet?
Pour l'instant, ce projet en est à ses balbutiements et prend en compte toutes les associations culturelles, touristiques et artisanales tripolitaines dans leur diversité. C'est le noyau que nous souhaitons constituer autour de la municipalité. Nous sommes cependant ouverts à toute proposition et à toute main tendue, comme la vôtre, qui nous permet aujourd'hui de nous exprimer!
Entretien avec Jean Michel Daclin
Pourquoi un partenariat avec la ville Tripoli?
Tripoli est la deuxième agglomération du Liban, une ville d'histoire et un foyer intellectuel et culturel. Elle possède donc un potentiel de développement important, et un patrimoine susceptible de renforcer son attractivité.
Pouvez-vous nous citer quelques « emblèmes » ou points forts sur lesquels pourra s'appuyer Tripoli?
Quand on pense à Tripoli, on pense à la ville d'histoire. Une histoire souvent tumultueuse mais riche de la diversité culturelle qu'elle a fait naitre et dont elle pourrait faire « vitrine ». Mais Tripoli est également une ville résolument ouverte sur le futur. Elle possède bien entendu d'autres atouts comme la richesse des sites montagnards ou balnéaires de la région, la tradition artisanale, les arts et la culture…
Peut-on imaginer un plan de promotion d'une ville indépendamment d'un plan d'ensemble d'un pays?
Nous pensons en effet, pour l'avoir éprouvé à Lyon, qu'une politique culturelle et touristique doit poursuivre l'amélioration de l'attractivité locale, la promotion nationale et des choix d'investissements qui ne peuvent être entrepris qu’à un niveau pertinent, qu'il soit régional, national ou international. Une politique touristique implique des choix en matière d'environnement, d'urbanisme, de transport et de formation qu'une ville seule ne peut pas entreprendre sans soutien. Il convient néanmoins que l'impulsion et le dynamisme viennent des acteurs locaux publics ou privés. « Aide-toi, le ciel t'aidera! » : C’est la clé de la réussite du projet.
Quels seront les apports de la ville de Lyon à la réalisation du plan tripolitain?
Il est important de souligner qu'il s'agit d'un projet entièrement piloté par la ville de Tripoli et auquel Lyon apporte son appui et non pas d'un projet lyonnais exporté à Tripoli! Il s'agit donc du soutien d'une collectivité locale à une autre, dans ses domaines de compétence et organisé autour de l'échange d'expérience. Plus concrètement, cela concerne la mise en place d'une méthode de travail et l'assistance à l'équipe locale dont Lyon a facilité la mise en place en mobilisant les techniciens de ses services et de l'agence d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise. Au-delà des rencontres de la culture et du tourisme, Lyon aidera la municipalité de Tripoli à définir concrètement des axes de projets et des échéanciers de travail. Le début de l'année 2010 doit être consacré à la définition de ces projets.
Parlez-nous du mariage du tourisme et de celui de la culture à Lyon.
Le tourisme et la culture sont chez nous liés car nous avons la chance de vivre, comme Tripoli, dans une ville d'histoire et de pensée que les acteurs culturels ont su adapter à notre temps. Pour ne prendre qu'un exemple, le Festival des lumières de Lyon, prend sa source dans une ancienne fête religieuse populaire, mais elle a su aussi accueillir le meilleur de l'art contemporain et des technologies. L'inscription du centre de Lyon au Patrimoine de l'humanité a été un facteur décisif pour le développement du tourisme. C'est le cas aussi dans le domaine de la danse, des arts plastiques ou de la gastronomie…
Quelles sont les prochaines étapes après les Rencontres du 16 décembre?
Les acteurs qui ont été mobilisés à Tripoli pour la préparation des rencontres doivent désormais se consacrer à plusieurs tâches: garder vivant l'esprit du débat en pérennisant les lieux d'échange, renforcer la structure municipale en un bureau de développement local et dans le même temps identifier un ou plusieurs projets concrets à mettre à l'étude pour que, dans l'année 2010, nous puissions en engager la réalisation. Vous le voyez les tâches ne manqueront pas dans cette nouvelle année que nous souhaitons à Tripoli dans la paix retrouvée et durable!
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