Dima el-Horr - Un parcours introspectif - Cinéma

Dima el-Horr - Un parcours introspectif - Cinéma

Dima el Horr, un nom qui commence à faire couler beaucoup d'encore, notamment en France où son premier long métrage. "Chaque jour est une fête", a envahi les salles de cinéma au début de 2010.

"Chaque jour est une fête": d'emblée, le titre est très suggestif, puisqu'au Liban chaque jour ressemble à une fête, malgré l'insécurité inhérente à ce pays, ou plus justement en raison de cette insécurité.

"Savoir accepter la confrontation c'est aller vers la compréhension"

"Rien n'a vraiment changé au Liban, affirme Dima el-Horr, malgré la fin de la guerre en 1990, le retrait de l'armée israélienne en 2000 et celui de l'armée syrienne en 2005. Les gens vivent dans une bulle de menace avec l'idée d'une catastrophe qui plane et les guette en permanence. Le danger peut surgir à chaque instant et ils savent qu'il n'y pas d'échappatoire". Cette menace d'une guerre omniprésente transparaît dans le film de manière suggestive et surréaliste: des visions de cadavres, des bruits sourds de bombardement, des refugiés en exode, un convoi de corbillards, des charognes, des animaux affolés et menaçants...

Et pourtant, ajoute Dima el-Horr, "les personnages ne se sentent pas menacés, car ils ont intégré ce climat dans leur vie. Cette proximité avec la mort marque leur inconscient, sans nécessairement affecter leurs actions".

Hiam Abbas, Manal Khader et Raia Haidar se glissent dans la peau de trois femmes, deux Libanaises et une Palestinienne, sans confession, sans prénom et parlant le français, qui le jour de la fête de l'indépendance du Liban, prennent le même bus pour se rendre à la prison des hommes située dans l'arrière-pays. Dima el-Horr ne cache pas sa joie et sa chance de tourner avec ces trois actrices, avec ces trois femmes au caractère différent que rien ne prédestinait à se rencontrer, mais qui, au hasard d'une circonstance, finissent par partager la même aventure. "Le hasard joue un rôle essentiel dans le film. Au Liban, la vie, comme la mort, est guidée par le hasard. C'est finalement grâce au hasard qu'un libanais reste en vie".

Eternel va-et-vient entre la réalité d'un pays et celle de ses habitants, entre le personnel et le collectif, l'intime et le politique. C'est ce travail intérieur qui a permis à Dima de donner naissance à ses personnages et a son film. Dima el Horr a collaboré avec Rabih Mroué pour l'écriture du Scenario de "Chaque jour est une fête".

C'est sa troisième collaboration scénaristique avec cet artiste libanais aux multiples talents. "Ecrire ce film voulait dire pour nous ne pas tricher" explique-t-elle.

"Les gens vivent dans une bulle de menace avec l'idée d'une catastrophe qui plane et les guette en permanence"

Etre authentique implique le fait de prendre en considération la réalité et la conjoncture sociopolitique d'un pays, mais surtout et avant tout la réalité et le vécu des scénaristes, pour pouvoir parler de celui des autres.

"Au Liban, la vie, comme la mort, est guidée par le hasard"

Cette expérience profonde d'introspection m'a permis d'affronter mes obsessions dues aux années de guerre et de prendre conscience de la violence de leur impact sur moi-même et sur toute une population. J'ai donc voulu parler essentiellement de choses enfouies en moi et qui me constituent. Savoir accepter la confrontation c'est aller vers la compréhension" dit-elle.

Après un premier court métrage, "The Street", sanctionnant ses fins d'études de Fine Arts in Filmmaking à Chicago, et après son deuxième court métrage, "Prêt-à-porter, Im Ali", sorti en 2001 et qui a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, dont Clermont Ferrand, et a reçu plusieurs prix dont l'Antigone d'or au Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, Dima el-Horr sort donc son premier long métrage qui est distribué par Sophie Dulac Distribution. Dima el-Horr s'attelle actuellement à l'écriture de son second long métrage, tout en poursuivant une thèse de cinéma à l'Université Paris 3, Sorbonne Nouvelle. "Chaque Jour est une fête" est projeté dans les salles Libanaises du Circuit Empire.

T.C. Agenda culturel no 380, 2010

CALL FOR APPLICATIONS EUROMEDITERRANEAN SHORT FILMS CONTEST ETANG D’ARTS
Within ETANG D’ARTS 2011 festival, we organize a EUROMEDITERRANEAN SHORT FILMS CONTEST.
Etang d’Arts is a multi-cultural festival based on sustainable development. We have a double goal: to show to public shows of quality in all the artistic areas and to sensitize our public to sustainable development values. The staff organizing this festival is only composed by students members of the Bureau des Arts of Euromed Management School, Marseille, France. Many artistic forms are represented : dance, theatre, urban art, cinema, concerts.
The best films sent will be selected by a jury composed with cinema professionals and will be then projected during the cinema evening to the public attending to our festival at the end of May 2011 in Marseille.
This year, for the 14th edition of the festival, the contest of short films will deal with the theme Euromediterranean Cultures.
Students from the Euromediterranean region are invited to participate to our contest to show their own vision of these wealthy cultures evolving in the same geographic region.
Then, we invite all euromediterranean students (cinema professional or not) to participate to our contest.
The first lot will be the diffusion of the winning short film in the short film festival organized by Cinefac in Paris.
However, other lots remain to determine.
Charge the rules and the registration forms on :
http://etangdartscinema.jimdo.com/documents-for-applications/
For more information :
laura.damerval@euromed-management.com