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Lumière du Liban par Gérard Boulad


Un peu d’historie… beaucoup ‘‘d’histoires’’.

‘‘Nos ancêtres, les Phéniciens…’’. Peu chauvin, le jeune Libanais moderne n’est pas nourri dès l’école de son appartenance historique, qui revient sous d’autres cieux presque comme une comptine. Pour une raison sans doute bien simple : tant de Civilisations se sont succédées sur son sol qu’il finit par se considérer plutôt comme méditerranéen d’abord, citoyen du monde ensuite (mais Libanais quand même). Terre d’accueil, le Liban l’a été depuis la plus haute antiquité, souvent de bon gré, parfois de mauvais gré, conservant cependant, à travers les temps, des vertus particulières que l’on retrouve aujourd’hui encore chez ces citoyens sans avoir besoin de les chercher très loin.

Les traces les plus anciennes de civilisation remontent à l’ère néolithique et énéolithique, et sont le fait des découvertes de l’archéologue Maurice Dunand à Byblos. Mais on admet généralement que la période ‘‘ historique’’ du Liban remonte au quatrième millénaire avant Jésus-Christ avec les Cananéens, ensemble de peuples disparates qui vivaient sur la côte orientale de la méditerranée et qui ont donné naissance aux Phéniciens, première entité ethnique bien définie dont l’histoire est maintenant connue. Les Phéniciens, établirent sur la côte une série de royaumes ou comptoirs commerciaux indépendants - républiques oligarchiques - qui s’échelonnent de Rouad (Arados) au nord jusqu'à Ascalon au sud, en passant par Bothrys (Batroun) Byblos (Jbeil),Berytos (Beyrouth), Sidon (Saïda), Tyr et Sébaste (Césarée).

Cet alphabet si pratique…

Grands commerçants et navigateurs, les Phéniciens semblent avoir été surtout de gens pratiques et des adaptateurs hors pair. Que ce soit par instinct ou par nécessité géographique, ou pour ces deux raisons réunies, le Phénicien se révèle industrieux, très entreprenant dans ses rapports d’affaires avec ses voisins (surtout l’Egyptien, qui lui achète du bois de la pourpre issue du murex, des épices, des tissus…) prêt à admettre toutes les idées, à recevoir et à adapter toutes les croyances et divinités - quitte à les faire siennes sous une autre forme -, ouvert à tout et à tous en somme, ce qui se retrouve - également chez son descendant contemporain, même si l’ethnie actuelle a été refaçonnée au cours de siècles par les envahisseurs successifs. Déjà courtier des peuples riverains, il parvient, malgré son ouverture sur le monde civilisé de l’époque, à maintenir une farouche individualité, ce qui se remarque dans le fait que chacune de ses illustres cités demeure indépendante, quand elles ne sont pas rivales. Mais leur situation en fait une confédération de fait, qui occupe géographiquement, et à certaines frontières près, le même territoire que le Liban moderne, ce qui apporte finalement, assez d’eau au moulin de ceux qui affirment que les Libanais sont bien le des anciens Phéniciens.

Le plus illustre exemple du sens pratique et de la créativité des Phéniciens est l’invention de l’alphabet. Faut-il attribuer à Cadmos ou à d’autres confrères scribes de Byblos ? II n’importe. Le système cunéiforme leur paraît trop compliqué pour le négoce. Qu’à cela ne tienne, ils inventeront une graphie de 22 signes qui sera aussitôt reprise par le Grecs (Alpha, beta….), puis par les Romains, et enfin par tout le monde occidental !

L’hégémonie phénicienne sur la côte orientale de la Méditerranée connaît de fortunes diverses. Tour à tour envahis par les Hyksos, libérés par les Pharaons dont ils deviennent tributaires, recouvrant à nouveau leur indépendance, les Phéniciens maintiennent leur essor économique jusqu’au 9ème siècle avant J.C., allant même jusqu’à traverser le détroit de Gibraltar (les Colonnes d’ Hercule) pour fonder sur d’autres rivages de colonies bientôt prospères, et ceci sous l’impulsion des navigateurs tyriens, devenus les champions de cette politique expansionniste. Quand les Assyriens, puis les Babyloniens et les Perses vont déferler sur la région, les cités phéniciens tenteront de maintenir leur autonomie, soit en se soumettant, soit en s’alliant, mais c’est déjà le début de la décadence. Pourtant Tyr assiégée par Nabuchodonosor II en 587 avant J.C. résistera treize ans avant de s’incliner ! Deux cent cinquante ans plus tard après avoir encore affronté Cyrus, elle ferme ses portes devant Alexandre le Grand qui l’assiége durant sept mois… Assisté par les Sidoniens, ce dernier finira par l’investir, il massacrera ses habitants et détruira complètement la ville. C’est le glas des orgueilleuses cités phéniciennes qui sonne sur les cadavres de Tyr. (332 avant J.C.).

II faudra attendre dix siècles et la ‘‘pax romana’’ pour que la Phénicie, devenue province de Rome, retrouve une certaine prospérité. Les ruines de Baalbeck en témoignent éloquemment, ainsi que le souvenir de la fameuse Ecole de Droit de Beyrouth (Justinien et Papinien), qui connaît, en fait , son âge d’or sous la domination byzantine postérieure. Les cités phéniciennes (Tyr, Tripoli, Béryte) connaissent alors un essor économique et intellectuel inégalé, effaçant ainsi le souvenir de l’hellénisme décadent et du Royaume de Syrie de Séleucus qui les condamnaient à une mort lente. Cet essor est cependant entrecoupé de lutte intestines, de schismes idéologiques et religieux, auxquels s’ajoute des cataclysmes naturels, comme le tremblement de terre de 555 qui détruit complètement Béryte et son Ecole de Droit, ou celui qui ébranle les temples de Baalbek. Affaibli de l’intérieur par toutes ses divisions, harcelé sur ses frontières par l’Islam conquérant, l’Empire byzantin s’effondre. Défait par Khaled Ebn el-Walid à la bataille de Yarmouk (636), Héraclius abandonne la Syrie à la conquête musulmane.

La conquête arabe face aux Croisades

Pendant près de quatre siècles sous le règne des Umayyades d’abord des Abbassides ensuite, l’Islam s’installe sure le bassin oriental de la Méditerranée ainsi qu’à l’intérieur, et il va rayonner même sur les mers grâce au concours matériel (bois) et technique (expérience maritime) des Chrétiens de la côte – pas encore des ‘‘Libanais’’ – excèdés de la domination byzantine. C’est ainsi que l’escadre de Byzance, commandée par l’empereur Constant II, est anéantie devant les côtes de Lydie par les forces navales musulmane (655).

L’affermissement de la conquête arabe procure aux cités côtières un nouveau développement d’un caractère différent. Poésie et littérature occupent un place importante, ainsi sciences et médecine, mais leur expression se traduit désormais en langue arabe. Quant aux arts appliqués, l’industrie de la céramique, du verre, des textiles et l’artisanat en général, leur développement se traduit par une très vaste expansion dans tout le monde arabe d’alors. Cependant les califes Abbassides vont se montrer moins tolérants que leurs prédécesseurs, engendrant diverses révoltes, dont celle des Mardaïtes, alliés par la suite aux Maronites (disciples du pieux ermite saint Maron, qui forment le noyau essentiel de l’actuelle communauté chrétienne du Liban).

Les Musulmans eux-mêmes connaissent à cette époque diverses scissions intérieures ou schismes de croyances (les Chiites, les Druzes, les Métouallis, les Ismaéliens…). L’Empire arabe se divise entre la dynastie des Abbassides de Bagdad et des fatimides du Caire, et toutes ces rivalités, alliées aux incessantes attaques des Byzantins et aux assauts de Turcs Seldjoukides, vont préparer le terrain à l’invasion franque qui se manifeste sous la forme des Croisades (Chute d’ Antioche en 1098). II n’est pas sans intérêt de relever ici que c’est de cette époque que date la multiplicité des rites et croyances dont se compose le Liban actuel, témoignant d’une même et ardente foi monothéiste sous ses différents aspects.

Le siècle qui suit sera marqué, tant du côté franc que du côté arabe, par une série de victoires et de revers, dont les principales sont la chute de Jérusalem en 1099, celles de Saint Jean d’Acre en 1104, de Tripoli en 1109, de Beyrouth en 1110 (avec Sidon), et enfin de Tyr en 1124. La plupart de ces villes - sauf Tyr - seront reprises par la suit par le grand Salah el-Dine el Ayyoubi (Saladin), qui met fin à la deuxième Croisade par sa victoire de Hattin (1187). Les Croisades ultérieures se solderont par des échecs et par un appauvrissement général de la côte libanaise, sans cesse déchirée par ces conflits, avec ses principales cités perpétuellement rasées, puis reconstruites, puis rasées à nouveau.. De cette époque troublée, il reste surtout d’étonnants vestiges architecturaux, mosquées anciennes et églises romanes, châteaux Francs ou forteresses arabes qui parsèment la côte libanaise, évoquant partout des images de chevalerie et de foi. Mais malgré les trêves et les intermittences de paix qui allaient servir à mieux faire se connaître l’Orient et l’Occident – au bénéfice de ce dernier surtout -, il serait fortement exagéré d’affirmer que Liban a retiré quoi que ce soit des Croisades, hormis le pittoresque du décor actuel…

Aux Ayyoubites (descendants de Saladin) succèdent les Mamelouks, turcomans d’origine, et leur domination sur la région va s’étendre pendant près de trois siècles, cependant qu’ils luttent à la fois contre les Francs installés à Chypre et en Cilicie et contre les invasions répétées des Mongols. Profitant de cette situation, les Chiites et Druzes du Kesrouan se révoltent contre les Sultans Mamelouks, mais cette révolte s’achève dans un bain de sang. Toutefois les cités côtières vont commencer à connaître une nouvelle prospérité, car les échanges avec l’Occident chrétien se font de plus en plus nombreux sur tous les plans. Apres l’âge de corsaires barbaresques, c’est celui des flibustiers du négoce, si l’on peut ainsi parler, Venise et Gênes tentant d’accaparer le florissant marché de l’Orient pour approvisionner avec bénéfice l’hinterland occidental. Les galères de Jacques Cœur, célèbre argentier de Charles VII, feront escale à Beyrouth en 1432, et ce port va connaître, dès cette date, un essor qui ira grandissant jusqu’ à nos jours. Outre les comptoirs commerciaux établis en cette ville par la plupart des pays riverains du ‘‘lac’’ méditerranéen, diverses institutions consulaires ou semi-consulaire s’y installent, origine des privilèges connus par la suite sous le nom de Capitulations. Tandis que dans le Mont Liban un début de répartition géographique se fait jour, les minorités chrétiennes (et surtout maronites) s’installant sans le nord, les Druzes dans la partie méridionale et au pied de l’Hermon, les chiites au nord de la Bekaa et dans le Kesrouan, cependant que les sunnites se réservent la côte et les plaines immédiates.

Fakhreddine II et la ‘‘Sublime Porte’’

A la période purement arabe va succéder la période turque marquée par la chute de Constantinople devant Mohamed II le Conquérant(1453), cependant qu’en 1516 Sélim 1er écrase le Mamelouks, le sultan Ghouri à leur tête, devant Marj Dabek, près d’Alep. C’est le début de l’époque ottomane, qui va durer jusqu’à la première guerre mondial, permettant entre temps au Liban de se constituer en tant qu’entité nationale grâce à deux figures d’Emirs qui ont marqué leur temps, Fakhredine II Maan (1572-1635) et Béchir II Chéhab (1789-1840).

Sans entrer ici dans le détail de rapports qui unirent durant près de quatre siècles la Sublime Porte à sa ‘‘province’’ du Liban, souvent au détriment de cette dernière, il faut signaler que l’on doit à Sélim 1er la division du pays en trois ‘‘pachaliks’’ administratifs, ayant à leur tête les Emirs Maan au Chouf, les Emirs Chehab au Wadi Taym et les émirs Al Yamani au Gharb. Avec le temps, la prédominance des Emirs Maan s’affirme, et la personnalité de Fakhreddine II éclate le premier chef politique du Liban auquel revient le mérite d’avoir conçu et réalisé l’entité national par un plan d’action mûrement étudié, malgré l’opposition de la Cour de Constantinople qui voit d’un mauvais œil sa prépondérance grandissante. Sorte de Louis XIV oriental, il parvient à réaliser l’union intérieure malgré les dissensions intestines, il ouvre son pays à l’Occident - et particulièrement à l’Italie, ayant été exilé en Toscane pendant cinq ans à la suite d’une invasion du pacha de Damas -, et enfin son règne est le prélude de la véritable renaissance libanaise sur tous les plans urbanistique, culturel et commercial. A son retour d’exil, il remporte une importante victoire à Anjar sur les troupes du pacha de Damas. Mais cette indépendance inquiète trop la Sublime Porte qui décide d’en finir avec cet Emir trop dangereux. Battu près de Niha, Fakhreddine se livre aux Turcs qui l’emmènent à Constantinople où il est exécuté avec ses trois enfants.

Grand unificateur du Liban à partir de son fief de Deir el-Kamar, figure légendaire et remarquable en outre par sa grande tolérance religieuse, l’émir Fakhreddine restera dans la mémoire de ses concitoyens comme le précurseur du Liban moderne, celui qui a doté le pays d’une solide administration en même temps que de nombreuses réalisations historiques (les célèbres mosquées de Saïda et de Beyrouth, la première imprimerie installée en Orient, et même un jardin zoologique qui ornait la capitale, sans parler de l’influence florentine et toscane qui se manifeste jusqu’à nos jours dans l’architecture libanaise). Après sa mort, d’autres émirs Maan lui succèderont sans son éclat, et la dynastie s’éteindra une soixantaine d’années plus tard, laissant la place aux Chéhab de Wadi Taym, dont le pouvoir sur le pays va s’affirmer grâce à la victoire remportée en 1711 à Aïn Dara par l’émir Haïdar sur des fractions dissidentes et turcophiles.

Mais l’unification du Liban n’est pas chose acquise, tant s’en faut. Le 18ème siècle est marqué par une série de troubles intérieurs, fomentés ou entretenus pas divers émirs ou pachas (Damas, Saïda…), ainsi que par les séquelles de la guerre russo-turque qui amène en rade de Beyrouth une escadre commandée par l’amiral Alexis Orlof. Bombardée par les Russes, la ville est ensuite occupée militairement par les forces de la Sublime porte à la tête desquelles est placé un Bosniaque du nom de Ahmed el-Jazzar (Le Boucher). Celui-ci va s’efforcer de mériter son nom et se signalera par sa cruauté, ses exactions et sa cupidité.

Le demi-siècle du prince Beit-Eddine

C’est l’époque où Bonaparte, tentant une diversion de ses difficultés en Egypte, met le siège devant Saint-Jean d’Acre, solidement défendue par les Anglais avec l’aide de Jazzar. Le futur empereur essaie, mais en vain, d’obtenir le concours du jeune Emir de Beyrouth - encore soumis à Jazzar - Béchir Kassem Omar, sous lequel perçait déjà le future Béchir II. Bonaparte doit céder et rentrer en France, son armée décimée et réduite par la peste, tandis que Béchir tente de consolider sa position vis-à-vis de la Sublime Porte, mais sans succès. Il est obligé de s’exiler en Egypte en 1799, où le reçoit le Vice-Roi Mohamed Ali.

Rentré au Liban l’émir Béchir va progressivement éliminer ou se concilier les chefs féodaux dans un but d’unification et de paix intérieures visiblement nécessaire. II y parviendra par plusieurs moyens - dont certains fort cruels, car il possédait le sens politique le plus aigu, à l’instar de Fakhreddine, sens en avoir pourtant l’esprit libéral. Cependant les quarante années de son règne seront marquées par une plus grande prise de conscience nationale par les diverses communautés, ainsi que par l’importance accrue du pays dans l’échiquier des puissances internationales. Les réalisations intérieures sont nombreuses, toutes dominées par le superbe palais de Beit Eddine où l’émir tenait une cour pareille à celle des princes de la Renaissance. Pourtant ce règne lui-même, lié au destin du Vice-Roi d’Egypte, fut fertile en événements divers: intervention en Syrie lutte conte la Sublime Porte, et contre le pacha d’Acre, occupation égyptienne du Liban, chute de Damas, accord de Kutahia, révolte druze de Léja, bataille de Nizib (1839)- qui vit la débâcle totale des armées du sultan -, enfin l’insurrection de 1840 et la traité de Londres suivi du débarquement à Jounieh des troupes anglo-turques, auxquelles l’émir finit par se rendre, ses sujets eux-mêmes étant décidés à la révolte.

Après son exil définitif à Malte, Béchir II cède le pouvoir à Béchir III nommé par les Anglo-Ottomans Mais les troubles intérieurs vont s’accentuant, par l’impopularité du nouvel émir. Les antagonismes de clans, de religions et d’intérêts se manifestent plus violemment que jamais, attirés en secret par les Turcs qui finissent par recourir à l’administration directe. Cette déplorable politique accumule les erreurs, et les désordres intérieurs vont s’aggravant jusqu’à l’anarchie la plus totale et la guerre civile entre les communautés. Sur l’intervention des puissances étrangères, un corps expéditionnaire français débarque à Beyrouth en septembre1860, et une commission internationale est formée sous la présidence de l’envoyé spécial du Sultan Fouad pacha pour ramener l’ordre et la paix dans le pays. S’instaure alors le régime des ‘‘Moutassarifat’’ (préfectures) autonomes du Liban, dont le premier Moutassarif, Daoud pacha, est nommé à la signature du protocole de 1861.

Les Ottomans s’en vont…

Plusieurs ‘‘Moutassarifine’’ lui succèdent, dont aucun ne détient son prestige et sa compétence, car Daoud pacha sut mettre de l’ordre dans ce Liban affaibli et le réorganiser administrativement. C’est l’époque des grands travaux publics, mais c’est aussi celle d’une grave crise économique qui allait être la cause de l’émigration de plusieurs milliers de Libanais vers des terres plus ou moins lointaines, où ils établiront des colonies mondialement renommées.

C’est aussi de cette époque que date la renaissance des lettres arabes, la création d’importantes universités, la naissance de la presse libanaise et l’éveil du nationalisme arabe, éléments qui allaient jouer un rôle important dans la période contemporaine.

Quand la guerre de 1914 est déclarée, la Turquie se bat contre Alliés et le Liban est occupé militairement par les troupes de Djémal pacha. Les premières défaites qu’il subit devant le Canal de Suez le font se retourner contre les nationalistes arabes et les populations du Liban et de Syrie. C’est le début d’une période de répression sanglante et d’une terrifiante famine, qui s’ouvre par la pendaison des patriotes libanais sur la place de Beyrouth (6 Mai 1916), appelée depuis cette date Place des Martyrs. A la même époque est signée à Londres la convention Sykes-Picot qui divise le Moyen Orient en cinq zones, le Liban étant compris dans celle qui est dévolue à la France sous forme de mandat. Le Traité de Versailles va ratifier cette convention, et Clemenceau nomme le général Gouraud premier Haut-commissaire de France au Levant. Toutefois cette nomination ne va pas sans troubles, surtout du côté de la Syrie (Bataille de Mayssaloun contre Fayçal). Mais l’arrêté du 31 Août 1920 signé par Gouraud proclamera la formation de l’état du Grand Liban, état indépendant dont la capitale est Beyrouth.

Le général Gouraud est ensuite remplacé par Weygand, puis par Sarrail qui se heurte à une révolte des Druzes en 1925. Lui succède le sénateur Henri de Jouvenel qui proclame Constitution libanaise et nomme le premier président de la République Charles Debbas (1926). Habib el-Saad le suivra, puis Emile Eddé qui signera le traité franco-libanais de 1936 avec le Haut-commissaire de Martel.

Indépendance et reconstruction

II faudra attendre cependant la deuxième guerre mondiale et l’occupation du Liban par forces anglo-françaises pour que la proclamation de l’indépendance libanaise devienne effective. A la suite des élections de 1943 qui portent Béchara el-Khoury à la présidence de la république avec Riad el-Solh à la présidence du Conseil, la tutelle française est rejetée et un ‘‘gouvernement de résistance’’ et formé. C’est alors la proclamation du fameux Pacte national qui est à la base des institutions libanaises actuelles. Le général de Gaulle dépêche le général Catroux qui va ramener le calme dans le pays, reconnaître définitivement l’indépendance du Liban (après avoir commencé par destituer son premier président Alfred Naccache), et entériner le résultat élections de 1943, dont le 22 Novembre est devenu depuis, fête nationale… Le mandat français prenait fin, avec ses nombreuses erreurs, mais aussi avec ses réalisations positives dont allait bénéficier le nouvel Etat.

Une période de stabilisation et de reconstruction s’ensuit, avec ces pionniers de l’indépendance que furent Béchara el-Khoury et Riad el-Solh suivis dans leur œuvre par les présidents Camille Chamoun, Fouad Chéhab, Charles Hélou et enfin Soleiman Frangié, actuel Chef de Etat qui a à cœur de poursuivre la tâche entreprise par ses prédécesseurs. Malgré les troubles de 1958 et les difficultés nées du conflit israélo-arabe, le Liban, qui a adhéré à la Ligue arabe dès 1945, est confiant dans son destin historique qui l’intègre à la grande nation arabe, tout en lui donnant une ouverture exceptionnelle et traditionnelle sur le monde occidental, le tiers-monde et une civilisation planétaire en pleine évolution.

LE LIBAN DES INSTITUTIONS

II n’est pas question d’épuiser ici la liste des particularismes libanais qui font le… charme du pays et la surprise, parfois, de ses visiteurs. Mais certaines données essentielles sont de mise, qui vous permettront de mieux le comprendre et, partant, de l’aimer davantage.

On sait, bien entendu, que le Liban a été baptisé depuis longtemps ‘‘la Suisse du Moyen Orient’’. Cette appellation n’est pas seulement fonction de sa configuration, de sa situation ou de son relief ; elle est aussi dictée par le souci de libéralisme économique, qui fait de Beyrouth une des places bancaires et commerciales les plus importantes du monde (et pas seulement du monde arabe). Quels que soient les mystères de l’économie ou de la statistique libanaise, un fait certain demeure : c’est par Beyrouth que se traitent nombre d’affaires internationales importantes – quand elles n’y sont pas initiées -, et ce marché s’accroît de l’importance que prend cette ‘‘plaque tournante’’ par l’argent qui provient de la nouvelle richesse arabe issue de l’or noir. C’est dans ce champ d’action que se manifeste surtout la prodigieuse souplesse du Libanais, et son sens des affaires qui rejoint celui de son ancêtre phénicien.
Si l’agriculture demeure la principale ressource traditionnelle du pays, on ne peut négliger l’essor de l’industrie qui a donné lieu, en 1974, à des exportations totalisant plus de 800 millions de livres libanaises (la livre libanaise égale, à peu près, deux Francs nouveaux).

Au niveau des institutions parlementaires, le trait le plus important est la répartition confessionnelle qui traduit, au sein même du parlement, la mosaïque des confessions et des rites. 99 députés se repartissent les sièges comme suit : 30 maronites, 20 sunnites, 19 chiites, 11 grecs orthodoxes, 6 grecs catholiques, 6 druzes, 4 arméniens orthodoxes, 1 arménien catholique, 1 protestant et 1 représentant des autres minorités. Cette balance interconfessionnelle est également maintenue dans les services publics et les administrations d’Etat, dans le but évident de conserver un équilibre qui est aussi un gage d’unité.

L’on sait, par ailleurs, que le Chef de l’Etat, traditionnellement maronite, est élu pour six ans par la majorité absolue des députés de la nation, et que le Chef de l’Exécutif, le Premier Ministre, choisi par lui, est traditionnellement sunnite. Comme on le voit, les traditions jouent au Liban un rôle de premier plan, et pas seulement dans le domaine politique. La vie courante en offre de frappants exemples, aussi bien dans les cérémonies publiques que dans les privées, mariages, enterrements etc… où cette tradition veut souvent que les fusils partent, en signe d’allégresse ou de deuil (détail se retrouve d’ailleurs dans d’autres sociétés méditerranéennes).

La vie universitaire et culturelle

II serait futile, d’autre part, de s’imaginer le Liban comme se consacrant uniquement aux affaires dans son entier. N’oublions pas ici une autre tradition, celle qui remonte à la fameuse Ecole de Droit de Beyrouth. Entre universités proprement dites et centres universitaires, Beyrouth et sa banlieue ne comptent pas moins de sept institutions groupant près de seize mille étudiants dans les différentes disciplines et branches. L’Université Libanaise en compte à elle seule plus de 6.000 et dispose, outre les facultés ordinaires, d’une Ecole Normale Supérieur, d’un Institut des Sciences Sociales et d’une Ecole des Beaux-Arts. L’Université Arabe, affiliée à celle d’Alexandrie, ajoute aux disciplines ordinaires un Institut de Génie Civil et compte près de 1.500 étudiants. A peu près autant d’étudiants se groupent dans les cours de l’Ecole supérieure des Lettres dépendant de la Mission culturelle française (comprenant un centre d’Etudes Mathématiques), tandis que l’Université Américaine voit ses 2.500 étudiants se presser dans ses différentes facultés, installées sur un ‘‘campus’’ à l’américaine qui est un havre de verdure dans la masse de béton que représente Beyrouth. Quant à l’Université Saint-Joseph des Jésuites, qui englobe toutes les disciplines possibles y compris celles du Génie, du Droit ou de la Médecine, elle prépare plus de 3.000 étudiants à leur avenir au sein de la société libanaise. Enfin, le Centre universitaire de Kaslik compte une faculté de philosophie et de théologie, à laquelle vient s’ajoindre un Institut consacré à l’architecture et aux Beaux-Arts ; et le collège Haïgazian (650 étudiants) ajoute aux disciplines essentielles un institut d’arménologie - qui n’est d’ailleurs pas le seul en son genre. A signaler que ces chiffres sont en augmentation de plus de 200% par rapport aux années 65…

N’entrons pas dans le détail du primaire ou du secondaire. Dans ce pays qui a inventé l’alphabet, la scolarisation - passé oblige… - est la plus forte en pourcentage de tout le monde moyen-oriental. Les écoles étrangères fleurissent en toute liberté, et la presse, à l’image de la complexité libanaise, compte plus de quarante-deux journaux paraissant en quatre langues ! C’est assez dire le degré d’élévation du niveau culturel, la qualité de écrivains, des poètes, des historiens, des essayistes, dont une bonne partie jouit d’une renommée internationale.

Quelques journées passées au sein de la société beyrouthine suffiraient pour vous en convaincre… éloquemment.

Pour se sentir à l’aise dans le Beyrouth social et des plaisirs…

Ami lecteur, attention !... Si les vieilles pierres n’éveillent en toi qu’un intérêt poli, si tu crois avoir épuisé les plaisirs de la mer et de la montagne ou si, simplement, tu as envie de prendre ‘‘l’air du temps’’ à Beyrouth, cette capitale assez unique en son genre, ces lignes sont pour toi. Elles te permettront de te faire des amis (ou en tous cas des relations…) que tu pourras conserver indéfiniment - et avec profit -, surtout si tu sais manifester la même souplesse d’esprit que tes interlocuteurs libanais, qui ont aussi le cœur chaud et la table souvent ouverte…

II importe d’abord de savoir que la société Beyrouthine est une société éminemment ‘‘en représentation’’. On ‘‘sort’’ beaucoup à Beyrouth (on sort trop sans doute …), parfois pour se montrer, souvent parce que c’est utile ou qu’on aime bien cela, même si on s’en plaint. Au cœur de la ‘‘saison’’, on peut être constamment sollicité – et souvent le même soir – par un dîner, un spectacle, un vernissage, une conférence, ou l’un de ces cocktails qui sont identiques à bien d’autres, dans toutes ces capitales où la vie mondaine tient parfois lieu de vie personnelle. Mais quand on est à Beyrouth pour quelques jours, cela importe peu.

‘‘Communication’’ obligatoire !

Le Libanais est curieux de nature; il aime bien savoir qui vous êtes, ce que vous faites, quelles sont vos hobbies (quand çà s’arrête là !...). Répondez lui avec humour et sans vous formaliser de ce qui pour lui est naturel. Ne vous étonnez surtout pas si la conversation, commencée en français, se poursuit en arabe et s’achève en anglais. Cela fait partie d’un rituel courant qui s’appelle le ‘‘franbanais’’, et qui n’est qu’une preuve de plus de sa souplesse d’esprit. II pourra vous paraître futile, léger, ironique, expédiant en une formule frondeuse le problème du jour le jour le plus grave… Ce ne sont là qu’apparences, dues peut- être au fait qu’il est en train de prendre la relève – inconsciemment – d’une société dont la tournure d’esprit a commencé de se manifester à Smyrne pour se poursuivre en Alexandrie. Toujours la Méditerranée, ne l’oubliez pas !

La vie au soleil engendre la communication. Dan cette précieuse lumière du Liban, tout le monde vit au grand jour et échange sans arrêt, depuis la maîtresse de maison qui vous reçoit à sa table (toujours bien garnie) jusqu’au chauffeur de taxi qui vous ‘‘fera la conversation’’, manière de tuer le temps entre deux embouteillages. Ce n’est pas chez nous que le problème bergmaniens de la Communication – avec un grand ‘‘C’’ – se posent. Montrez-vous à la hauteur et ‘‘échangez’’… en n’importe quelle langue, vous serez compris. Vous aurez tout le temps de vous renfermer dans votre coquille une fois rentrés chez vous. Ici, personne n’est anonyme. Mettez-vous au diapason.

Si vous pensez avoir besoin d’un guide de la conversation en arabe, entrez dans une bonne libraire, vous serez aussitôt servi. Vous pourrez même demander n’importe quel autre renseignement : on se fera un plaisir de vous aider, sinon de vous accompagner (c’est parfois nécessaire quand il s’agit des rues, dont les noms sont généralement peu connus, et les numéros inexistants). Ceci pour le cas où le réceptionniste de votre hôtel n’aurait pas fait le nécessaire, ce qui serait surprenant.

Petits ‘‘tuyaux’’ utiles

Ne parlons pas des hôtels, ce serait trop long, d’autant plus qu’une bonne série est de classe internationale. Aux alentours des principaux, vous trouverez sans peine des changeurs prêts à vous faire l’appoint en n’importe quelle monnaie. Si vous êtes amateur de petits bars ou de pubs à l’anglaise, c’est également aux abords des hôtels que vous les trouverez quand ce n’est pas dans ceux-ci même, ou dans la rue Hamra (et ses adjacentes). Pour les articles d’artisanat local, qui feront d’excellents cadeaux, adressez-vous soit à l’Artisanat Libanais, sous le Parlement (annexe sous l’hôtel Bristol), soit aux Artisans, en bord de mer, près de l’hôtel Saint Georges (très jolie terrasse), soit à la Maison de l’Artisan, qui élève ses fines arches en face de l’hôtel Vendôme. Toutes sortes de boutiques et magasins d’antiquités jalonnent l’Avenue des Français et la Souk Tawilé, près de Bab Edriss. Vous y trouverez aussi d’excellents marchands de tapis, mais si vous désirez les conseils d’un expert, n’hésitez pas à consulter M. Nalbandian, à la rue Clemenceau. Signalons que les marchands d’antiquités sont tous affiliés à une association syndicale, qui leur recommande de vous donner un certificat d’authenticité, le cas échéant.

Pour un renseignement archéologique de première importance, il est peut-être conseillé de s’adresser à l’émir Maurice Chéhab, qui a la haute main sur le service des Antiquités et des fouilles au Liban. En ce qui regarde le Musée proprement dit, vous pourriez avoir recours aux lumières de M. Harès Boustany qui le dirige avec compétence. Mais si ce sont des icônes anciennes qui vous tentent, faites appel à Melle Sylvia Ajemian, au Musée Sursock, c’est une charmante autorité en la matière.

Si vous êtes séduit par la petite histoire de la Phénicie et des époques circumvoisines, allez déjeuner au restaurant du Myrtom House. Vous aurez toutes les chances d’y rencontrer M. Georges Borgi, qui connaît notre passé sur le bout des doigts. Mais il préférera peut-être vous raconter la dernière...
Un détail de l’architecture libanaise vous échappe-t-il ? Tentez votre chance au près des architectes Liger-Belair, Friedrich Ragette ou Haroutioune Kalayan. Votre degré d’intérêt - ou votre compétence - peut servir de passe-partout…

Pour peu que vous soyez amateur d’art ou de belles lettres, portez vos pas avec confiance jusqu’à Dar el Fan. Et là, demandez à rencontrer l’une des présidentes qui dirigent alternativement ce Centre Mme Rubeiz, Mme Toutounji ou Mme Harfouche. Elle se fera un plaisir de vous parler des peintres et sculpteurs libanais, ainsi que des principaux hommes de lettres ou poètes, et vous indiquera le moyen de les rencontrer ou de se procurer leurs œuvres.

Entre presse et Tourisme

Etes-vous un V.I.P. ou un personnage qui compte dans n’importe quel domaine - arts, lettres, spectacles, sciences, économie, médecine etc…? Si vous l’êtes, et vous désirez que cela se sache, n’hésitez pas à contacter Mme Viviane Haddad, qui tient la rubrique des potins de ‘‘L’Orient-Le jour’’ avec un brio inégalé. Peut-être même aurez-vous droit à une interview dans les colonnes de ce journal, par les soins experts de Melle Marie-Thérèse Arbid qui connaît tous ceux qui comptent à Beyrouth…

II se peut, cependant, que vous soyez un jeune touriste, désirant partir à l’aventure avec un budget restreint. Dans ce cas, une adresse : le bureau de l’Accueil des Jeunes du C.N.T (Conseil National du Tourisme), qui dirige une Auberge pour jeunes et dont les hôtesses – Melle Nayla Kassis à leur tête - vous indiqueront très aimablement toutes sortes circuits et ‘‘tuyaux’’.

Voici l’heure de l’apéritif. Nombre de pubs, bars et snack-bars vous accueilleront avec cordialité. Mais si vous espérez découvrir quelque secret politique bien gardé, tentez votre chance au bar de l’hôtel Saint-Georges. Vous ne risquez plus d’y trouver l’illustre Philby, mais si vous savez y faire, demandez au barman de vous présenter à Jim Hoagland du Washington Post, ou à Juan de Onis du N.Y. Times, ou encore à Johan Cooley du Christian Science Monitor. Peut-être que les dieux de l’information seront avec vous ! ... Si cependant la presse Française vous intéresse davantage, il vous faudra un peu plus de chance pour rencontrer Eric Rouleau, du Monde, qui tient parfois ses assisses au bar de l’hôtel Excelsior entre deux capitales arabes à visiter…

Si vous têtes amateur de théâtre, les spectacles dramatiques ne font pas défaut, loin de là ! Mais ils sont pour la plupart en langue arabe. II vous faudra donc maîtriser parfaitement cette dernière pour apprécier pleinement le comique de Chouchou, la verve de Nabih Aboul Hosn, la voix de Nidal Achkar, la mystique de mounir Abou Debs, la conviction d’Antoine Kerbage, la finesse de Raymond Gebara, la qualité scénique du couple Moultaka…et les vertus théâtrales de tant d’acteurs accomplis. IIs sont à la pointe de ce qui se fait de mieux dans ce domaine, de ce côté de la Méditerranée.

La plupart de ces noms vous deviendront vite familiers si vous fréquentez les cafés de Hamra, qui sont aussi les sanctuaires où se retrouvent la plupart des journalistes de la presse arabe ou européenne, ainsi que tous ceux qui ‘‘font’’ dans les mass-média. Hantez en particulier le ‘‘Horseshoe’’ et ‘‘L’Express’’, ce sont nos ‘‘Flore’’ ou nos ‘‘Deux-Magots’’, et le service y est tout à fait recommandable.

Pensez à votre panse !

Déjà votre appétit s’ouvre et les multiples parfums de la cuisine libanaise vous chatouillent les narines. Vous avez bien raison d’y céder, cette cuisine est justement renommée dans le monde ! Mais le choix est grand entre les hauts- lieux où nos Maîtres officient derrière leurs fourneaux. Citons-en les principaux : Voici Ajami (Avenue des Français, fin de Souk Tawilé), le plus classique et le plus célèbre des anciens restaurateurs, ouvert jour et nuit et rendez-vous des hommes politiques ainsi que des gens d’affaires. Plus près de l’onde et construit sur pilotis, voici Bahri aux succulents ‘‘mezzés’’. Si vous vous trouvez dans Hamra, montez chez Barmaki, face au Ministère du Tourisme, ou bien allez jusque chez Marrouche, face à l’Université Américain. Ceci sans omettre le Yldizlar qui fait face à la mer, dans le quartier de Rouché, ni le célèbre restaurant de la Grotte aux pigeons, dont vous emporterez un souvenir d’autant plus inoubliable qu’il est admirablement situé, à même le roc, quasiment sur l’eau. Mais ils ne sont pas les seuls et toute la côte est parsemée de ces restaurants orientaux aux merveilleux petits plats. Apprenez à les découvrir, si vous en avez le loisir et le goût. Une place à part toutefois pour le Grenier des Artistes situé rue de Phénicie dans une vieille maison avec jardin. L’ambiance y est particulièrement agréable, à l’instar de tout ce qu’entreprend dans ce domaine le coloré personnage qui s’appelle Prosper Gay-Para, grand-maître de lieux aussi célèbres que ‘‘les Caves du Roy’’, ‘‘La Saucisse Joyeuse’’, le ‘‘Sweet Sixteen’’…sans parler de ses hôtels. Un nom à retenir pour bien connaître le Beyrouth des plaisirs – et même l’autre.

Le log de la côte beyrouthine s’échelonnent aussi d’excellents restaurants à poissons, grenouilles et fruits de mer : ‘‘Sultan Brahim’’, ‘‘Le Pacha’’, ‘‘Moby Dick’’… il y en a trop. Et nous passerons sous silence les (aussi nombreux) restaurants ‘‘à l’européenne’’, tels que Lucullus, Temporel, Jean-Pierre, Le péché de Vigne, le Relais de Normandie, Quo Vadis… et ceux des grands hôtels, ‘‘L’Age d’Or’’ du Phénicia, ‘‘la Réserve’’ du Vendôme (avec son bar anglais raffiné et élégant), ‘‘Le Cap’’ du Coral Beach, ceux du Saint-Georges et du Bristol… Arrêtons- nous là. On pourrait croire que Beyrouth n’a d’autre souci que de se (bien) nourrir.

Plaisirs de la nuit, plaisir de l’aube.

… La nuit tombe, et vous êtes tenté par d’autres plaisirs. Si les chansonniers ont l’heur de vous plaire, pointez-vous chez l’ami Toros Siranossian, dans son fief de l’Epi-Club, rue de Phénicie. Vous vous esbaudirez aux fantaisies des ‘‘Six Cales’’ dans leur répertoire (surtout en arabe), avec l’innénarrable Alec Khalaf. A moins que vous ne préféreriez aller jusqu’au Casino du Liban, à Maameltein, où les plaisirs sont multiples : Chansonniers avec la troupe du Théâtre de Dix Heures, tous excellents (une bonne moitie du spectacle est en Français) dans la salle appelée Baccarat – Spectacle de revue, avec girls et numéros extraordinaires au premier étage du Casino, salle des Ambassadeurs, - et enfin, pour les mordus des jeux du hasard, tout ce qui a été inventé dans ce domaine, depuis les machines à sous jusqu’à la roulette, dans la grand salle de jeux du rez-de-chaussée. II y a de quoi perdre la tête… et aussi sa chemise !

Sur le chemin du retour, arrêtez-vous un instant chez les glaciers de l’adorable petit port de Jounieh, ou plus loin chez Kozaily qui borde la route non loin d’Antélias : une délicieuse glace aux fruits vous attend. Quels fruits ? Mais tous, bien entendu, même la mangue ou l’ananas !

…Et vous voici rentré à Beyrouth. II n’est peut-être pas encore trop tard pour un dernier exploit, et si vous aimez la véritable danse du ventre, dans le décor le plus folklorique, faites-vous solidement accompagner et rendez-vous au cabaret Parisiana de la Place des Martyrs. Vous aurez droit au spectacle le plus colorié qui soit (scène et salle) dans une indescriptible atmosphère, entre deux lancinantes mélopées orientales reprises en chœur par le public.

Si cependant ce genre de ‘‘fin de soirée’’ ne vous tente pas, descendez la rue de Phénicie. Après le ‘‘Crazy Horse Saloon’’, où vous serez accueilli par Karim Aboujaoudé, dans une ambiance de strip-tease élégant (sans négliger l’érotisme, tout de même…), rendez-vous au ‘‘Whisky à gogo’’ où vous écouterez avec nostalgie les mélodies qu’interprétera pour vous l’illustre Léon, venu tout exprès de sa Pologne natale pour charmer vos nuits beyrouthines…

A l’aube enfin, sortant de l’un de ces lieux où le temps s’abolit, faites quelques pas le long de la Corniche, dans la naissance du jour qui commence là-bas, derrière la merveilleuse montagne. Vous goûterez là, au bord de la mer, en cet instant précieux, à l’un des plaisirs les plus raffinés de Beyrouth (et qui, de surcroît, ne vous coûtera rien du tout), le plaisir de voir, sur Le Liban, lentement s’épandre sa lumière…

Et cela, vraiment, c’est incomparable.

L'arrêté du 17/1/1924 N.2385 modifié par la loi N.75 du 3/4/1999 (Articles 2,5,15,49 et 85) stipule: L'auteur d'une oeuvre littéraire ou artistique détient du seul fait de sa création un droit de propriété absolue sur cette oeuvre, sans obligation de procédures formelles. L'auteur de l'oeuvre bénéficiera lui-même de l'exploitation de son oeuvre, il possède le droit exclusif de la publier, et de la reproduire sous quelques formes que ce soit. Qu'il s'agisse ou non d'oeuvres tombées dans le domaine public, seront punis d'un emprisonnement d'un mois à trois ans et d'une amende de cinq millions à cinquante millions de livres libanaises ou à l'une des deux peines seulement, ceux qui: 1-auront apposé ou fait apposé fraudulement un nom usurpé sur une oeuvre littéraire ou artistique; 2-auront, pour tromper l'acheteur, frauduleusement imité la signature ou le signe adopté par un auteur; 3-auront contrefait une oeuvre littéraire ou artistique; 4-auront sciement vendu, recelé, mis en vente ou en circulation l'oeuvre contrefaite ou signée d'un faux nom. La peine sera aggravée en cas de récidive. Copyright DiscoverLebanon.com

 

 


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